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Mémoires d'un artilleur
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30 mars 2011

La libération du camp de Vaihingen en Allemagne

Article et photos empruntés au site : http://www.ecpad.fr/la-liberation-du-camp-de-vaihingen-en-allemagne

Situé au château de Vaihingen entre Karlsruhe et Stuttgart en Allemagne, le camp éponyme fut ouvert en août 1944 avec l’arrivée d’un convoi de Juifsdestinés à fournir la main d’œuvre pour la construction d’une usine souterraine d’armement. Les travaux furent rapidement arrêtés et dès octobre 1944, il est transformé en camp de malades, véritable mouroir dans lequel les camps de la vallée du Neckar envoyaient leurs invalides jugés inaptes au travail. Plus de 3200 déportés polonais, tchèques, roumains, russes et français y moururent en huit mois de l’absence totale de soins et de l’absolue insalubrité des conditions de vie. A l’approche ds troupes françaises de la 5e DB (Division blindée), les SS et les miliciens français décidèrent le 1er avril 1945 d’évacuer le camp vers Dachau, en laissant derrière eux quelque 700 malades intransportables, condamnés à mourir dans les jours suivants. Certains d’entre eux, retrouvés dans un état physique effroyable, furent sauvés le 7 avril par l’arrivée d’une équipe de démineurs de la section Chounet du 49e RI (Régiment d’infanterie). Dès le lendemain, un bataillon médical apportait aux rescapés les premiers secours. L’armée française qui perçut là l’ampleur du processus criminel, dépêcha sur les lieux le maximum de correspondants et de photographes. Entre les jours qui suivirent la découverte du camp et la fin du mois d’avril, de nombreux photographes dont Walrand s’y succédèrent. Ces images, abondamment diffusées par le SCA, relayé par les agences de presse, furent parmi les toutes premières à toucher et à indigner le public français. (1)

Les photographies de Cadin prises le 10 avril témoignent de cette découverte. Outre deux vues générales du château et du camp, on observe une fosse où furent entassés les cadavres de douze prisonniers morts la veille. En présence de quatre notables allemands, un détachement de soldats de la 3e DIA (Division d’infanterie algérienne) rend les honneurs à ces disparus. Des survivants en tenue rayée, dont la plupart sont atteints de typhus, de tuberculose ou de dysenterie, présentent un physique très affaibli. Certains aident au brancardage des leurs et à l’inhumation des corps. Deux médecins polonais déambulent dans le camp, traînant une brouette.

Vaihingen_lib_ration

Les photographies de Germaine Kanova prises le 13 avril témoignent de ce “spectacle horrible et innommable” note-elle dans ses légendes. Les survivants, en tenue rayée, dont la plupart sont atteints de typhus, de tuberculose ou de dysenterie, présentent un physique très affaibli.

Viahingen_lib_ration_2

Sous des tentes, ils sont épouillés, désinfectés, nettoyés, tondus, habillés avec des vêtements pris aux Allemands et soignés par des infirmières et les soldats français. Après leur avoir demandé nom, âge et lieu de naissance, ils sont nourris puis brancardés dans des camions qui les conduiront à l’hôpital ou les rapatrieront vers la France. Certains, au corps émacié, sont photographiés dans un dortoir où les détenus s’entassaient à trois ou quatre par châlit. Des cadavres sont inhumés dans des fosses. Une planche indique au-dessus de l’une d’elle l’emplacement de dépouilles juives. Les vêtements souillés sont brûlés au pied d’un des miradors qui entouraient le camp ceint de fils de fer barbelés.

NOTE :
(1) Informations issues de l’ouvrage “Mémoire des camps, photographies des camps de concentration et d’extermination nazis (1933 – 1999)” sous la direction de Clément Chéroux, Edition Marval, 2001.

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