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Mémoires d'un artilleur

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8 mai 2018

Journal des Marches et Opérations, 1ère Batterie, 2e Ram, Janvier 1916-Octobre 1917

J.M.O. n°3 (écriture de Paul Bernier)

Le Journal de marche de la 1ère batterie du 2e Régiment d'Artillerie de Montagne (3e cahier, partant du 10 janvier 1916) a disparu le 9 novembre 1916 à Jardin-Fontaine (Verdun) au cours du bombardement.

Ce journal a été reconstitué à Vatiluk (Macédoine) en Mars 1917, à partir du 15 Février 1916.

La période qui s'étend entre le 10 Janvier et le 15 Février 1916 ne comporte pas d'événements notables pour la batterie, qui s'est bornée à exécuter un assez grand nombre de tirs de quelques obus dans les conditions habituelles : tirs de représailles à la demande de l'infanterie ou tirs sur des travailleurs aperçus au Reichacker.

Dans les derniers jours du mois, l'ennemi fait quelques simulacres d'attaque. La 1ère pièce va occuper pendant deux jours son ancien emplacement du ravin de Klitzerstein pour participer à la défense du Kiosque ; l'attaque ne se produit pas.

Mardi 15 Février

Situation de la batterie :

1ère section à Almatten. Objectif : Reichackerkopf.

2e section dans le bois d'Almatten. Objectifs : vallée de la Fecht et pentes de l'Iienkopf, entre Mühlbach et Breitenbach.

Artillerie de la 47e D.I. Secteur de Gaschney.

                         Effectif

   Officiers : 4        

Troupe :        Animaux :

15 au 29 Février

Tempêtes de neige et mauvais temps gênant l'artillerie. Période calme. Tirs de quelques obus sur les tranchées ennemies du Petit Reichacker.

Le 22 et les jours suivants on entend vers le Nord la canonnade de Verdun. Du 26 au 1er Mars, les batteries de 75 reçoivent l'ordre de tirer violemment toutes les nuits dans la vallée de la Fecht (allocation spéciale de 12000 obus).

1er Mars

Construction d'emplacements de batterie de 75 à Wida Sud.

4 Mars

Réglages de tirs d'artillerie de tranchée sur le Reichacker.

10 Mars

Tir sur la ferme de Bretzel (pentes Nord du Grand Reichacker).

12-13 Mars

Luttes d'engins de tranchées au Reichacker ; interventions fréquentes de la batterie.

14 Mars

Coup de main du 46e Bataillon de Chasseurs sur le saillant de Stosswihr.

15 au 20 Mars

Tirs sur les ouvrages du Petit Reichacker, tranchée neutre, postes d'écoute. Actions combinées avec les engins de tranchée du 24e Bataillon de Chasseurs.

1er Avril

Violents bombardements sur les tranchées ennemies du Reichacker par les canons de 58 appuyés par la batterie.

Construction de positions de pièces dans le bois de Klitzerstein en vue d'un tir de concentration sur le Bois Noir.

15 Avril

Installation de la 2e section à Wida aux emplacements laissés par la batterie Panon 6/1. L'observatoire, commun pour les 2 sections, est installé à Bellevue. Réglage de la 2e section sur les objectifs : cote 664 et piton 529.

Tirs sur le Kiosque et la languette.

26 et 27 Avril

Violents tirs de concentration ennemis sur nos positions du Reichacker. Ripostes.

28 Avril

La 2e section, relevée par la batterie Paoletti (1/2), reprend ses emplacements du bois d'Almatten.

1er Mai

Tirs fréquents et précis sur le poste d'écoute de la tranchée neutre au Reichacker.

10 Mai

Riposte de l'artillerie ennemie sur la batterie. Projets de tir de concentration sur le poste d'écoute suivi d'une reconnaissance d'infanterie.

Installation d'une pièce de 65 (1ère pièce) au Sillackerkopf, d'une pièce (4e) à Schallern et d'une pièce (3e) à Bellevue.

17 Mai

Exécution du tir (4 canons de 65 et 3 de 75).

Sortie d'une patrouille du 38e Chasseurs.

22 Mai

Reprise de la même opération non suivie d'une action d'infanterie. La 3e pièce conserve son emplacement de Bellevue, les autres reprennent leurs anciennes positions.

25 Mai

Tir d'une batterie ennemie de 105 sur Gaschney. 3 blessés parmi les servants de la 3e pièce.

31 Mai

Relève de la 47e D.I. L'artillerie de montagne reste en position.

1er Juin

5h du matin, ordre reçu par téléphone de se tenir prêt à embarquer le 2 à midi à Gérardmer.

2 Juin

Départ du bivouac de Redliwasen à 4h30.

Par suite du bombardement de la route entre l'Almatten et la Schlucht, la batterie fait un détour par le chemin des crêtes, passe le sommet des Vosges à 7h40 et arrive au Kertoff à 11h30. Le capitaine Thierry est appelé d'urgence au Q.G. de la Division. Embarquement à la gare de Gérardmer à 17h. Départ du train à 20h35.

3 Juin

Halte repas à Neufchâteau. Débarquement à 9h15 à Nançois-Ronville. Arrivée à Salmagne à 11h30 où la batterie cantonne avec les batteries 6/2 et 7/1, avec lesquelles elle doit former groupe.

4 Juin

Départ 4h. La batterie est obligée d'emprunter des sentiers, la route étant exclusivement réservée à la circulation intense des automobiles.

Arrivée à Chaumont s/Aire à 11h20. Bivouac.

5 Juin

Etape de Chaumont s/Aire à Nixéville. Bivouac.

12h30. Une auto vient prendre à Nixéville les lieutenants et chefs de pièce de la batterie et les conduit à Verdun auprès du Capitaine, arrivé le 4 Juin directement de Gérardmer (en auto).

Du 4 au 5 reconnaissance des capitaines des 3 batteries sur la côte de Froideterre et ravin de la Folie. Le groupe (capitaine Lalanne commandant la 6/2) est rattaché à l'A.D. 151.

L'ordre de mise en batterie pour la 1ère Batterie est ajourné au 6. La batterie fait étape de Nixéville au Bois-la-Ville ; la batterie de tir est amenée pendant la nuit à Belleville.

6 Juin

Reconnaissance d'une position de batterie à l'Ouest du fort de Belleville. Travaux d'aménagement. Mise en batterie à la nuit.

7 Juin

Réglage du tir sur la tranchée Rivolain, observatoire dans les tranchées de Thiaumont, au Nord de l'abri PC 119. Etablissement de tirs de barrage dans le ravin de la Dame.

8 Juin

Reconnaissance à la côte du Poivre. Attaques allemandes sur le bois Nawé et la ferme de Thiaumont. Bombardement violent.

9 au 11 Juin

Actions locales dans la région de Thiaumont. Barrages. Ravitaillement en munitions de 65 AM difficile à obtenir.

12 Juin

Violent bombardement de la croupe de Froideterre. Attaque ennemie dans le ravin de la Dame.

13 Juin

Réglage des batteries par observation à la côte du Poivre ; communications téléphoniques difficiles.

14 Juin

Installation d'un observatoire permanent spécial pour le groupe de 65 à la côte du Poivre, vers le poste P4. Etablissement d'une ligne téléphonique spéciale de Bras à Belleville par le canal de l'Est.

15 Juin

La batterie passe sous les ordres de la 21e D.I. puis de la 1

29e. Barrages fréquents la nuit dans le ravin de la Dame.

16 Juin

Barrages.

17 Juin

Contre-attaque française dans le ravin de la Dame.

18 au 20 Juin

Bombardements assez violents dans tout le secteur. Nombreuses demandes de barrages.

21 Juin

Bombardement intense de toute la ligne entre Froideterre et Souville. Obus de 420 sur les forts.

Préparation d'attaque allemande.

22 Juin

Continuation du bombardement toute la journée.

A partir de 21h arrosage intense d'obus asphyxiants sur tout le secteur et durant toute la nuit.

23 Juin

Violente attaque sur toute la ligne ; l'ennemi s'empare de Thiaumont et de Fleury.

Tir intense de l'artillerie ennemie sur la crête de Belleville. La batterie reçoit l'ordre d'exécuter des tirs dans le ravin Chambitoux.

Tirs sur infanterie ennemie aperçue sur la crête de Thiaumont-Douaumont. Nombreux tirs dans le ravin de la Dame et sur les ouvrages de la crête de Thiaumont. 1589 obus tirés. Un blessé, canonnier Timsit.

24 Juin

Réglage des tirs sur les ouvrages de la crête.

PC 119 est aux mains de l'ennemi. Continuation des combats vers Fleury qui reste aux Allemands.

Au ravitaillement 2 blessés, canonniers Traversier, Fontbonne.

25 Juin

A partir de 0h tir intense et général de toute l'artillerie française jusqu'au matin. Bombardement des ouvrages par l'Artillerie Lourde.

La batterie exécute des tirs efficaces sur des colonnes d'infanterie ennemie apparues sur la crête Thiaumont. PC 119 est toujours à l'ennemi. Bombardement du ravin des Vignes et des 4 Cheminées par l'artillerie ennemie.

1 blessé à la batterie, canonnier Gilly.

Situation générale inquiétante.

26 Juin

Calme relatif. Arrivée de nombreuses batteries d'Artillerie lourde. Quelques obus asphyxiants reçus.

Préparation d'artillerie pour contre-attaque.

27 Juin

Contre-attaque sur Thiaumont et Fleury sans résultats. Tirs sur infanterie ennemie dans la région de Morchée, la Dame et la Couleuvre, observés de P4.

28 Juin

Tirs vers Thiaumont et Fleury.

29 Juin

Tirs sur les ouvrages de la crête de Thiaumont et sur de l'infanterie ennemie aux alentours de Fleury.

30 Juin

10h. Attaque de Thiaumont. Contre-attaques ennemies ; l'ouvrage de Thiaumont change de mains probablement plusieurs fois dans la journée. De P4 on observe à 10h l'infanterie française se porter en avant jusqu'à l'ouvrage de Thiaumont. Vers 13h30 3 colonnes ennemies parties du ravin de Helly, du village et du fort de Douaumont convergent vers Thiaumont, malgré les tirs d'artillerie.

1er au 4 Juillet

Violentes actions aux alentours de l'ouvrage de Thiaumont et du PC 119. Renseignements contradictoires et erronés fournis par le commandement. Il semble que Thiaumont n'ait pas cessé d'être à l'ennemi durant cette période ; cela est certain pour PC 119.

Intervention fréquente de la batterie sur de l'infanterie ennemie entre PC 119, PC 118 et Thiaumont.

Le 4 Juillet tirs particulièrement fréquents jusqu'à l'abri n°1 (abri Wagner).

5 Juillet

Tirs dans la région de Fleury et vers Thiaumont.

1 blessé, maréchal des logis Reboul, 4e pièce.

6 Juillet

Reconnaissance d'objectifs dans le ravin de Fleury, sur la demande de l'infanterie aux 4 Cheminées.

Vers 15h ordre reçu d'envoyer une pièce de 65 pour tirer "à vue directe" de notre première ligne sur PC 119 qu'on doit attaquer.

Reconnaissance d'un emplacement à découvert à 150m de l'abri PC 119, à proximité du "Dépôt' près des 4 Cheminées. Arrivée de la pièce à 23h15 (2e pièce, lieutenant Bernier).

Installation. L'attaque doit avoir lieu à 3h15.

7 Juillet

L'intervention de la pièce, par suite de l'obscurité, de la proximité de l'objectif et de la configuration du terrain, est illusoire.

La pièce tire 25 obus et le personnel reçoit l'ordre de s'abriter. Ordre est donné de ramener la pièce à la batterie pendant la nuit du 7 au 8.

8 Juillet

Journée calme. 1 canon hors service (rupture d'organes : marteaux, amortisseurs, etc).

9 Juillet

Tirs vers Fleury.

10 Juillet

Bombardement par l'artillerie ennemie du fort de Souville et du ravin 302. Pendant la nuit arrosage d'obus asphyxiants.

2e canon hors service. 1 blessé : canonnier Nègre, 2e pièce.

11 Juillet

Attaque ennemie sur le ravin de la Poudrière (302). Tirs de la batterie dans Fleury, vers la gare et dans le ravin.

12 Juillet

Continuation de l'attaque ennemie sur le ravin de la Poudrière et le fort de Souville. De l'observatoire de la batterie à Belleville, on aperçoit 2 colonnes ennemies qui, après avoir fait un nombre important de prisonniers français près de la voie ferrée de Fleury, montent à l'assaut du fort de Souville où elles pénètrent à 8h15 ; une fusée verte allemande est tirée à 8h30 de l'intérieur du fort.

La batterie, aidée ensuite par la 27e batterie du 50e d'artillerie, tire sur les pentes nord de Souville et interdit l'arrivée de renforts. La batterie envoie même quelques obus dans l'intérieur même du fort de Souville, où l'on voit nettement à la lunette les deux infanteries combattre à la grenade. Les survivants de l'attaque allemande finissent par se rendre. Dans l'après-midi, nombreux fuyards allemands dans le ravin 302 vers Fleury sur lesquels la batterie exécute des tirs efficaces.

13 Juillet

Tirs sur quelques fantassins ennemis vers Fleury et vers la Poudrière.

14 Juillet

Préparation d'artillerie lourde sur le village de Fleury et Thiaumont.

15 Juillet

Attaque des 8e et 37e D.I. de Thiaumont à la Chapelle Saint Fiacre. L'infanterie ne peut progresser sur le croupe 320 devant Fleury et s'arrête en organisant une nouvelle ligne. Dans la soirée l'attaque de la 8e D.I. sur le PC 119 réussit malgré de violents barrages de l'artillerie allemande.

Eclatement de la 2e pièce : 1 tué (Clément), 3 blessés (Gandolfo, Montaignac, Chiavonini).

16 Juillet

Reprise de l'attaque vers Fleury et Thiaumont, sans résultats. Tous les canons disponibles du groupe de 65, c'est-à-dire 4, sont versés à la batterie, les 6/2 et 7/1 devant aller au repos.

17 Juillet

Ordre reçu du colonel Hébrard commandant AD 8 de porter une pièce en avant pour tirer sur "le Dépôt" (c'était une pièce mise le 15 en position par la batterie et passée à la 1ère). Reconnaissance d'une position dans la tranchée Lamirault sur la croupe 320.

18 Juillet

Transport de nuit du matériel (3e pièce, lieutenant Peyrard). 1 blessé par balle : Michallet.

Attaque sur le Dépôt : échoué. Combats à la grenade au sud de PC 119. La 3e pièce rentre dans la nuit à Belleville.

Attaque de la Poudrière après préparation d'artillerie ; réussie.

19 et 20 Juillet

Continuation des actions locales. La batterie, qui n'avait plus qu'un seul canon en état de tir, reçoit 4 canons réparés.

21 Juillet

Ordre est donné d'envoyer 2 pièces en avant, l'une à l'emplacement du 18 Juillet (4e pièce, sous-lieutenant Collard), tranchée Lamirault sur la croupe 320 Ouest de Fleury ; l'autre dans le Bois-Fleury au Nord de Saint Michel (1ère pièce, lieutenant Bernier). Départ des batteries 6/2, 7/1.

22 Juillet

Réglage des pièces avancées : 1ère pièce sur les tranchées du fond du ravin 302. 4e pièce sur la tranchée des 3 Arbres et le Dépôt.

23 Juillet

Préparation d'artillerie française sur le Dépôt, abri n°2 (PC 118) et tranchées des 3 Arbres.

24 Juillet

Attaque et prise de l'abri n°2, PC 118. La section de Belleville intervient efficacement sur des fuyards ennemis vers la crête de Thiaumont.

25-26 Juillet

Journées assez calmes. Pas d'action d'infanterie dans le secteur.

27 Juillet

Attaque du Dépôt sans succès. La 4e pièce est ramenée à la position de Belleville.

28 Juillet

Attaque du Dépôt infructueuse. Fort bombardement de Belleville. 1 blessé (canonnier Mouton).

29-30 Juillet

Bombardements réciproques d'artillerie lourde.

31 Juillet

Attaque du Dépôt et de la tranchée des 3 Arbres par le 96e d'infanterie qui ne peut progresser que très peu.

Bombardement et incendie de l'abri PC 119.

1er Août

Attaque ennemie dans la nuit sur le bois des 3 Cornes, tranchée de l'Helvéden et PC 119.

Contre-attaque réussie en partie. Bombardement violent sur Belleville.

2 Août

Attaque de la tranchée des 3 Arbres qui est prise et des positions allemandes du ravin 302. Succès partiel. Attaque à la côte du Poivre de la tranchée du bois franco-boche. Succès. La batterie participe à l'action dans le ravin de la Poudrière, où l'on voit des centaines de fantassins ennemis se rendre. Notre infanterie arrive devant Fleury.

3 Août

Attaque de la tranchée des 3 Arbres après une préparation précise d'artillerie lourde. La 1ère ligne est enlevée entre le Dépôt et le ravin des vignes par le bataillon du 96e d'infanterie qui continue ensuite sa progression sur les pentes nord-ouest du ravin de Fleury, dans la direction du village, en faisant tomber au fur et à mesure la position ennemie. Progression jusqu'à la crête. L'infanterie occupant les tranchées devant Fleury entre aussi en action et le village est occupé à la fin de la journée. Nombreux prisonniers.

Pendant la nuit une contre-attaque ennemie réussit à réoccuper la plus grande partie du village de Fleury.

4 Août

Tirs sur fantassins ennemis à la crête de Thiaumont-Douaumont. Fort bombardement pendant la nuit sur Belleville et Montgrignon.

5 Août

Pendant la nuit tir d'obus lacrymogènes en abondance sur Belleville par l'artillerie ennemie.

6 Août

La batterie est relevée par la 7/1 (capitaine Cottave) et envoyée au repos. Elle laisse son matériel à la 7e batterie.

7 Août

Rassemblement de la batterie au Bois-la-Ville.

Effectifs :

Pertes pendant la période du 6 Juin au 9 Août :

Tué : 1

Blessés évacués : 9

malades

8 Août

Etape du Bois-la-Ville à

9 Août

Etape de                    à

10 Août

Etape de                    à Moëslains (Haute Marne)

10 au 26 Août

La batterie est au repos au cantonnement de Moëslains

27 Août

6h, départ en camions automobiles de tout le personnel de la batterie de tir ; itinéraire par St Dizier, Bar le Duc, Nixéville. Arrivée à Bois-la-Ville à 12h. La 1ère Batterie doit relever sur ses positions la 7/1 qui est mise avec la 6/2 à la disposition du G.Q.G. Le capitaine Thierry est appelé provisoirement à l'Etat-Major de l'artillerie de la IIe Armée ; il passe le commandement de la batterie au lieutenant Bernier.

Le personnel de la batterie de tir relève sur la position de Belleville, déjà occupée pendant la période précédente, celui de la 7e du 1er, en gardant son matériel (3 pièces). La batterie est rattachée au groupement Fromentin de l'A.D. et a pour mission de surveiller la crête Thiaumont-Douaumont et de renforcer les barrages de 75 dans le fond du ravin de la Dame.

On apprend que la batterie a été citée à l'Ordre de l'Armée avec la citation suivante :

Ordre général n°348 du 18 Août 1916.

Le général commandant la IIe Armée cite à l'Ordre du jour de l'Armée :

La 1ère Batterie du 2e Régiment d'Artillerie de Montagne.

"Unité de tout premier ordre à laquelle son chef, le capitaine Thierry, a su communiquer son endurance, sa belle ardeur et son audace réfléchie. En première ligne depuis 18 mois dans des positions très exposées ; toujours aux aguets ou en action, poussant des pièces jusqu'aux tranchées les plus avancées, cette batterie n'a cessé de rendre des services signalés et s'est particulièrement fait remarquer dans les affaires de la seconde quinzaine de juillet 1916."

Signé : Nivelle

La colonne muletière de la batterie, sous les ordres de l'adjudant, se rend de Moëslains à Verdun en faisant étape le 27 à Moignéville, le 28 à Amblaincourt, le 29 au Bois-la-Ville où s'installe l'échelon.

28 Août

Petite attaque à la grenade au sud-est de Thiaumont ; la batterie participe à la préparation.

29-30-31 Août

Période assez calme. Bombardements ennemis sur Belleville.

1er-2 Septembre

Pas d'actions d'infanterie dans le secteur.

3 Septembre

Attaques sur le point 1599 et à l'est de Fleury. Tirs de la batterie sur fantassins ennemis vers l'abri Wagner et Douaumont. Barrages derrière la crête de Thiaumont. 1 pièce hors service (érosion importante dans l'âme). 850 obus tirés avec 2 pièces.

1 blessé, canonnier Lieutaud.

4-5 Septembre

Assez calme.

6 Septembre

Attaque sur 1599 : combats à la grenade, faible avance de notre infanterie. Violente action d'artillerie au sud-est de Fleury.

7-8 Septembre

Calme

9 Septembre

Reprise de l'attaque sur 1599 sans succès.

10 Septembre

Reconnaissance d'une position de batterie dans le ravin à l'orient du fort de Tavannes, 1 km des casernes Marceau.

11 Septembre

Commencement des travaux à la nouvelle position de batterie

12 Septembre

Continuation des attaques sur 1599 ; la batterie continue à intervenir de la position de Belleville.

13 Septembre

Continuation des travaux à la nouvelle position.

14 Septembre

Nouvelle attaque sur 1599 ; quelques prisonniers, très faible avance. Dans la nuit, la batterie quitte Belleville ; le matériel est transporté et installé à la nouvelle position de Marceau.

15 Septembre

Réglage de la batterie ; poste d'observation au fort de Souville (batterie Est). Réglages sur le fort de Vaux. Recherche d'observatoires à Tavannes, poste V18, Mars [?] la Tour.

16 Septembre

Tirs de harcèlement dans le fort de la Horgne et le ravin de Vaux.

17 Septembre

Observation des tirs de réglage à Souville et Tavannes.

18-19 Septembre

Tirs de harcèlement.

20 Septembre

Attaque de la tranchée Clausewitz.

21 au 27 Septembre

Continuation des tirs de harcèlement systématiques de jour et de nuit dans les ravins de Vaux, fort de la Horgne, etc. Consommation de 300 à 600 obus par 24h.

28 Septembre

Reconnaissance à la côte du Poivre pour rechercher une position pour une batterie de montagne tirant d'enfilade et de près sur les ravins de la Dame, Couleuvre et Helly.

29 Septembre

La batterie reçoit l'ordre de quitter la position Marceau et de travailler à la construction des positions de la côte du Poivre. Elle passe sous les ordres de l'A.D. 55.

30 Septembre

Détermination des nouveaux emplacements de batterie :

1ère section dans le ravin du Bois Carré

2e section dans la carrière des Mitrailleurs

1er Octobre

La batterie est retirée de la position de Marceau. Le personnel est divisé en équipes travaillant à la Côte du Poivre et venant se reposer au cantonnement provisoire établi à Jardin Fontaine.

2 au 10 Octobre

Continuation des travaux aux positions de batterie. Recherche et construction d'un observatoire à proximité de P4. Reconnaissance à Handromont.

11 Octobre

Transfert du matériel aux positions de la côte du Poivre. La batterie a l'ordre de ne pas se révéler avant le jour J-3 précédent l'attaque.

12 au 21 Octobre

Continuation des travaux ; construction d'abris à l'épreuve et de galeries. La batterie fournit des corvées de mulets pour transporter des bombes de l'artillerie de tranchée dans le ravin des Vignes.

1 blessé à la côte du Poivre : maréchal des logis Fornari.

22 Octobre

La batterie termine ses préparatifs et le transport de munitions (3600 coups près des pièces).

23 Octobre

Réglages sur le ravin de la Dame (tranchée Krupp) et sur les tranchées ennemies.

24 Octobre

Attaque. H = 11h30. Brouillard épais empêchant toute observation. Vers 14h30 on commence à apercevoir : un projecteur d'infanterie au nord de la Couleuvre puis de l'infanterie française sur la crête de Thiaumont. On voit enfin nettement notre infanterie atteindre le fort de Douaumont, le dépasser et s'installer sur les pentes. La batterie tire sur le ravin du Helly et de la Goulette. L'artillerie ennemie ne commence à tirer sur le terrain perdu que vers 16h ½ et sans intensité. L'infanterie française s'établit sur la croupe de la Couleuvre, village, pentes nord du fort de Douaumont.

25 Octobre

Au moment où la brume se dissipe, vers 8h, on aperçoit au sud du ravin de Helly l'infanterie ennemie en train d'organiser sa nouvelle 1ère ligne. La batterie tire un feu nourri sur cet objectif pris exactement d'enfilade et lui fait subir des pertes importantes ; les fuyards sont pourchassés sous le feu jusque dans les abris du ravin de Helly. Tirs fréquents dans le ravin du Helly et sur la tranchée Pilsen au cours de la journée.

26 Octobre

Tirs précis et efficaces sur la 1ère ligne ennemie : tranchées 1917 et Pilsen. Tout mouvement d'infanterie entre cette 1ère ligne et les abris du Helly est immédiatement enrayé par le feu de la batterie. Pendant un tir de 220 demandé sur les abris, la betterie intervient efficacement sur les fuyards ennemis.

27 Octobre

Tirs sur le Helly et sur les pentes nord du fort de Douaumont.

28 Octobre

Continuation des mêmes tirs.

29 Octobre au 7 Novembre

La batterie continue à intervenir toutes les fois que l'on aperçoit des mouvements dans les ouvrages ennemis. Les abris du ravin de Helly continuent à être fortement occupés : de la fumée sort en divers endroits à toute heure et la circulation dans les boyaux des isolés est fréquente.

8 Novembre

La batterie reçoit l'ordre de quitter la position pour être mise à la disposition du G.Q.G.

Enlèvement du matériel pendant la nuit.

9 Novembre

Rassemblement de la batterie à l'échelon au Bois la Ville. Au départ de Jardin Fontaine, le canonnier Cassin est tué par un obus.

Le capitaine Thierry reprend le commandement de la batterie.

10 Novembre

La batterie se rend à Dugny où elle embarque en chemin de fer à destination de Toulouse. Départ à 23h50.

11 et 12 Novembre

Voyage en chemin de fer par Sommeilles, Revigny, Brienne, Sens, Montargis, Chateauroux, Limoges, Cahors, Montauban.

13 Novembre

Arrivée à Toulouse à 23h. Par suite de l'absence d'ordres, la batterie reste sur le quai de la gare jusqu'à 6 heures.

On apprend que la batterie forme, avec les batteries 45/2 et 48/1, un groupe de montagne rattaché à l'artillerie de la 11e Division Coloniale.

Etape de Toulouse à La Salvetat où la batterie est cantonnée.

14 Novembre au 1er Décembre

La batterie reçoit l'ordre de se tenir prête à partir du 16 à 24h. 50 de l'effectif est en permission. Une nouvelle série de permissions, de 5 jours, est accordée à partir du… Le groupe se constitue en vue de son affectation à l'armée d'Orient. Perceptions de matériels divers, animaux, équipements etc. Demande d'échange des 4 canons de la batterie usés contre 4 canons neufs.

2 au 26 Décembre

Changement de cantonnement : le groupe se transporte à Portet (Haute Garonne).

Le capitaine Ploix commandant le groupe est évacué. Le capitaine Thierry prend le commandement provisoire.

27 Décembre au 1er Février 1917

Le groupe est enlevé par ordre du ministre à la 11e D.I.C. pour être affecté à la 30e D.I.

Le chef d'escadron Grépinet prend le commandement du groupe.

Exercices d'entrainement. Manœuvres aux environs de Portet.

La batterie touche son complément de personnel et reçoit 4 canons neufs.

2 Février

Le groupe s'embarque en chemin de fer en deux convois à destination de Toulon.

3 Février

Départ des 1ère et 45e batteries à 10h.

4 Février

Arrivée à Toulon. Débarquement au quai de l'Escaillon. La batterie se rend aux appontements de Milhau. Le personnel et les chevaux de la batterie sont embarqués à bord du Plata. Les mulets avec … hommes sous les ordres du sous-lieutenant Collard sont embarqués sur le Canada.

5 Février

Départ du Plata à 13h30 des appontements. Sortie de la rade vers 17h.

6 au 13 Février

Voyage par mer de Toulon à Salonique.

Escale le 8 à Bizerte, le 12 à Milo.

Arrivée à Salonique à 16h30.

14 Février

Débarquement du personnel. Le détachement du Canada, arrivé le 11, est rejoint au camp de Zeitenlick, près Harman-Keni.

Installation du bivouac.

15 au 20 Février

Le groupe se reforme et se complète.

21 Février

Départ de Zeitenlick. Etape à Samli (50 km environ).

22 Février

Etape de Samli à Topsin (10 km).

Etablissement du bivouac dans le ravin de Vatiluk.

22 Février au 9 avril [changement d'écriture]

Séjour à Topçin où la division est rassemblée.

Instructions et manœuvres diverses. Manœuvres avec l'infanterie (40e).

Les 58e, 61e régiment d'infanterie, puis le 2e groupe du 19e, quittent successivement Topçin.

Au début froid assez vif, surtout la nuit. Vent parfois insupportable. Dans les derniers jours la chaleur commence.     hommes sont évacués pour paludisme.

Le canonnier Montepagano est nommé brigadier à la batterie, en remplacement du brigadier Debrien, classé à l'Etat-Major de l'A.D? comme observateur.

10 Avril

Un détachement composé du 40e d'infanterie, du 4e groupe de 65, de deux ambulances, d'une compagnie du train quitte Topçin.

Départ 6h. Au pont du Vardar la marche est ralentie par l'infanterie. Elle poursuit jusqu'à la Fourche (embranchement des routes de Verria et de Monastir) où le détachement bivouaque (11 km).

Mercredi 11 Avril

Etape de la Fourche à Gèda (19km).

Comme la veille marche à travers les marais sur une route mal entretenue. Départ 5h, arrivée 9h ½. Bivouac près de la station.

Jeudi 12 Avril

Etape de Gèda à Livanovon (14 km).

Départ 5h, arrivée 8h ½. Pays plus boisé. Bivouac près de la voie ferrée.

Vendredi 13 Avril

Etape de Livanovon à Touzla (23 km).

Départ 5h. Arrivée 10h. Bivouac à l'ouest de la station.

Pays arrosé et boisé. Chemins mal entretenus ; de nombreuses voitures restent en panne et arrivent en retard.

Samedi 14 Avril

Etape de Touzla à Ekaterini (22 km).

Départ 5h. Arrivée 10h ½. Bivouac à 2 km de la ville.

La marche a été ralentie par les voitures, dont plusieurs sont restées en panne.

Le soir retraite aux flambeaux à Ekaterini.

Dimanche 15 Avril

Séjour à Ekaterini.

Lundi 16 Avril

Etape de Ekaterini à Touzla (22 km).

Départ 4h ½. Arrivée 10h. Bivouac au même endroit.

Le temps assez chaud depuis le départ a rafraîchi. Vent violent.

Mardi 17 Avril

Etape de Touzla à Livanovon (20 km).

Départ à 4h ½. Arrivée à 9h. La batterie a suivi au départ une piste qui a fait gagner 2 km. Bivouac près de la gare.

Mercredi 18 Avril

Etape de Livanovon à Gèda (15 km).

Départ à 5h. Arrivée à 8h ½. Bivouac au même endroit que la fois précédente.

Jeudi 19 Avril

Etapé de Gèda à Verria (27 km).

Départ à 4h. Arrivée à 11h. Marche ralentie par l'infanterie.

Bivouac au nord et à 2km de la ville.

Vendredi 20 Avril

Séjour à Verria.

Pluie dans la soirée.

Samedi 21 Avril

Etape de Verria à Agosthos (11 km).

Départ 7h, arrivée 10h. Bivouac à l'ouest et près de la gare de Niaoussa.

Dimanche 22 Avril

Etape d'Agosthos à Vertekop (24 km).

Départ à 5h. Arrivée à 11h. Marche ralentie par l'infanterie.

Nombreuses rivières.

Bivouac entre Vertekop et Vodena. Pluie pendant la nuit.

Pendant toute la marche des arabas supplémentaires ont été mises à la dispositin des batteries. Des bagages ont également été transportés par chemin de fer de Verria à Vertekop.

L'état sanitaire de la batterie est resté bon.

Lundi 23 Avril

Séjour à Vertekop.

Des batteries de montagne de nouvelle formation (72e, 73e, 75e du 1er) arrivent à Vertekop, venant de Salonique.

Mardi 24 Avril

Etape de Vertekop à Vladovo (19 km).

Départ à 5h ¼. Traversée de Vodena. Arrivée à 10h ½. Bivouac à 4 km à l'est de la gare de Vladovo, auprès d'un petit lac. La marche à travers un pays boisé et irrigué a été ralentie par les très nombreuses voitures circulant dans les deux sens sur la route.

 

Mercredi 25 Avril

Etape de Vladovo à Gacon (22 km).

Départ à 3h. Le groupe prend la tête de la colonne, devant l'infanterie. Arrivée à 8h. Bivouac au pied des montagnes, à 3 km à l'ouest d'Ostrovo, non loin du lac.

Jeudi 26 Avril

Séjour à Gacon.

Pluie.

Vendredi 27 Avril

Etape de Gacon à Banica (28 km).

Départ à 4h, le groupe en tête de la colonne. La pluie, puis la neige, tombent sans discontinuer. A 9h passage à Banica. Arrivée au bivouac, situé à 7 km de Banica, à l'ouest, dans un ravin. La marche, rapide au début dans la montée (cote 963), a été ralentie à la sortie de Banica par les voitures.

La batterie s'installe dans le ravin, à l'ouest de Zabrodni ; les tentes sont dressées sur le sol couvert de neige.

Les arabas prêtées par la compagnie du train n'arrivent que pendant la nuit et le lendemain matin.

Samedi 28 Avril

La neige fond. Pluie dans l'après-midi.

Dimanche 29 Avril

Le bivouac de la batterie est transporté à 200m au nord-est.

Lundi 30 Avril

Le groupe va s'installer à Petersko afin de faciliter le ravitaillement qui s'effectue de nuit à la gare de Sorovitchevo.

Départ 6h. Arrivée à 10h ½ (16 km) ; traversée de la montagne à partir de la station de Cerovo.

La batterie s'installe à la sortie sud du village, le long d'un ruisseau qui alimente 4 moulins, à 500m du lac. Les deux autres batteries s'installent respectivement à 1h au nord et à 1h au sud.

Plusieurs mulets déjà blessés sont indisponibles à la suite de cette marche. L'état sanitaire des hommes est bon.

1er Mai-5 Mai

Séjour à Petersko. Repos.

6 Mai

Départ de Petersko à 20h ¾ ; le groupe doit passer au point initial (près de la gare de Banitza) à 12h. Marche très rapide au début et très lente à la fin, à cause de la traversée d'une rivière par les troupes de toputes armes qui se portent en avant. Arrivée à 5h près de Kruzograd, où le groupe bivouaque.

7-25 Mai

Séjour à Kruzograd, au nord, à 500m du village.

Orages fréquents dans l'après-midi. Températures assez froides les derniers jours. Cas nombreux de coliques parmi les mulets (2 morts) dus sans doute à la nourriture, qui comprend une forte proportion de maïs et de pois chiches mal concassés.

Etat sanitaire des hommes bon. Quelques cas de paludisme. 6 hommes seulement ont été évacués depuis l'arrivée en orient.

Pendant cette période, inspection de la manœuvre par le colonel commandant l'A.D. Le 22 au soir, l'E.M. de l'A.D. 30 et les groupes montés bivouaqués dans le voisinage reçoivent l'ordre de partir immédiatement à Banitza. Le groupe de montagne doit suivre.

25 Mai

Départ du groupe à 19h. Etape de Krusograd à Banitza (16 km). Arrivée 22h ½. Le groupe bivouaque au sud du village, à l'est de la gare, non loin du chemin de fer.

26 Mai

Séjour à Banitza.

27 Mai

Départ à 2h ½ pour la gare d'Ekhsisu (11 km). Arrivée à 5h. Embarquement en chemin de fer. Départ à 7h ¼. Arrivée à Katerini à 19h. La batterie bivouaque à 200m à l'ouest de la gare.

28 Mai

Arrivée des autres batteries.

29 Mai

Le groupe va s'installer à l'ouest de la ville, à 5km environ de la gare, non loin de l'emplacement occupé au mois d'Avril.

29 Mai-6 Juin

Séjour à Katerini. Repos.

7 Juin

Deux batteries (1ère, 45e) du groupe quittent Katerini (de même les troupes de la 30e descendues sur ce point, sauf le 61e).

Embarquement à la gare ; départ à 11h ; séjour de 3h à la gare de Livanovon ; arrivée à 7h à la gare de… où la batterie débarque. Elle est immédiatement dirigée sur Salonique.

8 Juin

A partir de 0h embarquement sur le navire anglais Eloby, où prennent place ensuite la 45e batterie, la 4e batterie du 17e, un détachement du 157e d'infanterie.

Dans la soirée, l'Eloby quitte le port.

9 Juin

Arrivée à l'île de Skyros où l'Eloby passe la nuit.

10 Juin

Départ de Skyros. Arrivée en vue d'Athènes dans la soirée, de l'Isthme de Corinthe à 23h.

11 Juin

Débarquement. Opération ralentie par le défaut de moyens de transport. Dans la matinée et la soirée, reconnaissance d'un point d'observation, puis du pont du canal, par le commandant et les capitaines. A la nuit, la batterie (moins les 7e, 8e, 9e pièces) va occuper une position 1 km au nord d'Isthmia (extrémité est du canal).

12 Juin

Débarquement du reste de la batterie. Reconnaissance d'une nouvelle position à 500m au sud de Loutraki (Golfe de Corinthe).

A la nuit la batterie va occuper cette position.

13 Juin

Etablissement d'un poste d'observation à 1km au nord du pont du canal, sur un mamelon. La batterie est en surveillance sur l'extrémité ouest du canal.

13 Juin-10 Juillet

Séjour à Loutraki. Le bivouac est installé près de la position de batterie. Repos. Chaque jour baignade à la mer.

Climat sec, assez chaud. Vents du nord-ouest très violents (le 28 juin, trombe qui enlève quelques tentes dans le camp).

Quelques représentations théâtrales pour les hommes à Loutraki (où se trouvent aussi deux compagnies de Sénégalais). Accueil cordial de la population, dans l'ensemble.

Au début des déserteurs de l'armée régulière viennent se rendre ; la batterie recueille un jour 2 sous-officiers de cavalerie.

Le 9 Juillet, ordre de se tenir prêt à partir.

11 Juillet

A 5h la batterie quitte Loutraki et va camper à Kalamaki (9km, arrivée à 6h ¾) où se rassemblent également la 45e batterie et 3 compagnies de mitrailleuses du 157e, 1 ambulance, qui doivent se rendre à Athènes par voie de terre sous les ordres du commandant Grépinet.

12 Juillet

Etape de Kalamaki à St Théodore (12 km).

Départ à 4h. Arrivée à 6h ½. Bivouac près de la route à l'est du village.

13 Juillet

Etape de St Théodore à Mégare (25 km).

Départ à 2h. Arrivée à 7h. Bivouac sous les oliviers au nord de la ville.

14 Juillet

Séjour à Mégare.

15 Juillet

Etape de Mégare à Eleusis (22 km).

Départ à 2h. Arrivée à 7h. Bivouac sous les oliviers à la sortie est de la ville.

16 Juillet

Etape d'Eleusis à Athènes (poudrière) (17 km).

Départ à 2h. Arrivée à 6h.

La 45e batterie et l'E.M. bivouaquent près de la poudrière. A 12h la 1ère batterie va bivouaquer sous les oliviers à 1km ½ à l'est, près de la route.

17 Juillet

Repos. Reconnaissance d'un nouveau bivouac près de l'abattoir.

18 Juillet

Repos. Le groupe va occuper le nouveau bivouac. Départ 4h, arrivée 5h ½ (7 km). Les batteries de tir, avec la moitié de leur personnel, s'installent sur une colline face à Athènes, le reste du groupe à 1km de là sous les oliviers, près du chemin de fer du Pirée.

19-24 Juillet

Séjour à Athènes.

De nombreuses permissions sont accordées aux hommes pour Athènes, où la population reçoit les soldats français avec cordialité.

25 Juillet

A 13h départ de la batterie pour la ligne de Larissa. Un détachement (9e pièce) a pris place dans un train précédent avec la 45e batterie.

27 Juillet

Débarquement à la gare de Florina vers 14h. Les deux batteries vont bivouaquer près de Kouskovani (6km S.E. de Florina).

                         Effectif

   Officiers : 4         Sous-officiers : 14

Brigadiers, canonniers : 198       Animaux : 16+106

28-31 Juillet

Séjour à Kouskovani.

Le 31 Juillet départ pour Dragos (19 km) où le groupe s'installe dans la nuit.

1er Août

Reconnaissance des nouvelles positions au nord-ouest de Monastir par les officiers du groupe.

A 20h ½ départ pour Holeven (9 km) où le groupe bivouaque.

2 Août

Séjour à Holeven. La 45e batterie va prendre son nouvel emplacement.

3 Août

Relève de la 5e batterie du 1er de montagne. La position de batterie se trouve près de la crête Tisserand, à 2 km nord-ouest de Monastir. Sa zone d'action est constituée par les crêtes qui descendent vers Bretindol. Les officiers et une partie du personnel s'installent à Monastir. L'échelon se place derrière une crête, à 2 km au sud de Monastir. Le train régimentaire reste à Holeven (8 km de Monastir).

La relève s'effectue dans la nuit. Les isolés seuls peuvent circuler pendant le jour ; les routes en beaucoup d'endroits sont vues de l'ennemi.

3-6 Août

Séjour à Monastir.

La batterie règle ses tirs : barrage au nord de la route de Resna, tirs sur des minenwerfer repérés. Ils sont réglés d'un observatoire placé dans une maison à Brusnik, de l'autre côté de la vallée. Une centaine d'obus sont tirés.

Dans la nuit du 6 août, la batterie est relevée par la 46e du 2e de montagne ; elle va relever la 4e du 10e Groupe d'Albon.

Départ à 8h ; arrivée à 12h à la nouvelle position qui a déjà été reconnue par les officiers.

La batterie est installée sur la dorsale du signal bulgare (6 km sud-ouest de Monastir ; l'observatoire sur la crête de la Derviska (1 km à l'ouest), l'échelon sur la dorsale rouge (2 km à l'est).

7 Août

Relève de la batterie 4/10. Réglage d'un tir de barrage normal en avant des tranchées de Posen (5-10, 3600m). Dans la nuit, l'échelon s'installe à son tour. La batterie est rattachée au 1er groupe du 19e (commandant Clément).

8-9 Août

Travaux d'aménagement.

10 Août

Un tir de barrage est effectué à 9h et observé par le lieutenant Bernier du piton de Posen. Le tir ne donne pas satisfaction au colonel commandant le 40e. La pente très forte est insuffisamment battue.

11 Août

Tir de représailles (28 obus) devant le piton de Posen que l'ennemi bombarde.

12 Août

Entre 7 et 8h tir de barrage avec plaquettes observé de 1045 par le chef d'escadron Lacombe, adjoint au colonel commandant l'A.D. 30. Distance : 4850-5100. Dispersion très grande (66 obus).

13 Août

Tir de vérification. Quelques obus.

14 Août

Nouveau réglage (vers 8h) du tir de barrage avec obus explosifs à plaquettes, observé de la barricade (Posen) par le lieutenant Bernier, du latéral (1045, de l'autre côté de la vallée) par le lieutenant Collard (68 obus).

15 Août

Vérification du tir de barrage, qui doit être reporté légèrement à gauche (42 obus). Recrudescence de chaleur.

16 Août

Réglage d'un tir sur un nœud de boyaux vers la tranchée grise (11 obus). La batterie fournit des corvées au groupe de 75 pour le transport des obus (3 jours ¼ à la batterie). Les lieutenants prennent la garde à l'observatoire latéral avec les officiers du 75.

Plusiurs évacuations dues au paludisme ou à la dysenterie.

Le brigadier Audran a été nommé maréchal des logis et le canonnier Audebert brigadier (7 Août) ; le brigadier Caussemille est revenu à la batterie.

17 Août

Nouvelle vérification du barrage (46 obus).

Dans la soirée bombardement violent de Monastir ; grand incendie.

18 Août

L'ennemi tente un coup de main sur les tranchées de Posen vers 15h. Toutes les batteries ouvrent le feu. La 1ère tire 26 obus. Les fantassins ennemis refluent dans leurs tranchées en laissant des morts et des blessés sur le terrain. La 1ère batterie reçoit des félicitations.

19 Août

La température s'abaisse légèrement.

20 Août

Réglage d'un tir sur une batterie (148) placée sur la Cerna Stena et visible de l'observatoire latéral (33 obus). Le tir est réglé de 1045 par le lieutenant Bernier ; la batterie en angle mort.

21 Août

Réglage d'un tir sur un sentier, visible de 1045, qui traverse le ravin Magarevo (23 obus).

22 Août

Pas d'incidents.

23 Août

Tir sur des Bulgares aperçus dans le bois de Cobourg (13 obus).

24 Août

A 10h tir sur un petit poste bulgare dans le bois de Cobourg.

25 Août

Tir de quelques obus dans le bois de Cobourg et dans le bois de Nuremberg.

26 Août

Pas d'incidents.

27 Août

Tirs sur des Bulgares aperçus dans le bois de Cobourg (56 obus).

28 Août

Tirs de représailles à la demande de l'infanterie vers Posen (24 obus).

29 Août

Tirs sur des Bulgares aperçus dans le bois de Cobourg (54 obus).

30 Août

Tirs de représailles devant Posen (27 obus). Les tirs de représailles s'effectuent maintenant par rafales de 9 obus.

31 Août

Le maréchal des logis Audran, le brigadier Durante, 2 canonniers ont été versés à l'A.D. 156 et à l'A.D. 57.

L'adjudant Berne est nommé adjudant-chef en remplacement de l'adjudant-chef Hébrard, ancien adjudant de la batterie, mort du paludisme le 23 Août.

L'adjudant-chef Hébrard est cité à l'ordre de l'A.D. 30.

La 1ère batterie forme un groupement, sous les ordres du capitaine Thierry, avec une batterie hellénique (2e batterie du 1er groupe de montagne de la division de l'Archipel ; lieutenant Matridis commandant, canons de 70).

                         Effectif

   Officiers : 4         Sous-officiers : 15

Brigadiers, canonniers : 179       Animaux : 16+106

1er Septembre

Organisation d'un coup de main sur le saillant de Kiel au Sud de la route de Resna, près Brakindol.

Reconnaissance du lieutenant Bernier à Lakulmare où se trouve la 73e batterie du 1er de montagne.

2 Septembre

Préparation d'artillerie. La batterie exécute des tirs d'interdiction sur les minenwerfer des ravins de Trnova et sur la batterie 148 (137 obus tirés). Réaction violente de l'artillerie ennemie sur les batteries de 75.

3 Septembre

A 4h45 exécution de l'attaque par 2 compagnies du 58e.

Au cours de la journée la batterie déclenche le tir de la 73/1 et de la batterie hellénique sur la batterie ennemie 148 en tirant des obus fusants. Vers le soir, contre-attaque ennemie, tirs de barrage. Dans la nuit l'infanterie reprend ses positions de départ. Résultats : 1 officier et 15 hommes prisonniers. 583 obus tirés.

Vers 20h quelques obus de petit calibre tombent près de la batterie.

4 Septembre

Calme. 54 obus tirés sur R4 et bois de Cobourg.

5 Septembre

11 obus sur une tranchée de Cobourg.

6 Septembre

8 obus. Le maréchal des logis Niel revient à la batterie par permutation avec Viel.

7 Septembre

29 obus sur tranchée de Munich et R4, et représailles sur Nüremberg.

8 Septembre

15 obus dans le bois de Cobourg. 1 évacué, Révil-Signorat, dysenterie.

9 Septembre

24 obus sur R4 et Cobourg.

Nominations : les brigadiers Roux et Faizant sont promus maréchal des logis, les canonniers Revil-Signorat, Garson, Wacongne sont promus brigadiers.

10 Septembre

Tir sur abris du bois de Cobourg. Tirs de représailles.

Tir de harcèlement de 20 à 22h sur Cobourg. 30 obus.

11 Septembre

Tirs sur batterie 148 et son observatoire (au-dessus tranchée Munich). Tir sur emplacement de mitrailleuse repérée de la dorsale. Idem sur les pentes du Péristéri. Tir de harcèlement de 21 à 22h sur 148.

24h. Tir de représailles devant Posen. 92 obus.

12 Septembre

De 8h à 10h 1 pièce de 150 ennemie tire sur les bivouacs de l'infanterie grecque et de la batterie en haut du ravin de Brunswick.

Tirs sur ouvrages de Cobourg, puis de Dantzig. Tirs de représailles sur le bois de Nuremberg à la demande de l'infanterie. 60 obus.

13 Septembre

Tir de harcèlement de nuit sur batterie 148 (un message ennemi surpris à l'écoute téléphonique annonce un ravitaillement de cette batterie – 30 mulets). Tirs de représailles, 38 obus.

14 Septembre

Brouillard et pluie toute la journée.

15 Septembre

Calme.

16 Septembre

Tir de représailles, 12 obus.

17 Septembre

Tir de représailles, 8 obus.

18 Septembre

Tir sur mitrailleuses signalées par le régiment hellénique entre R4 et T10. 60 obus.

19 Septembre

Pas d'incidents.

20 Septembre

Tir sur mitrailleuses dans la région de Cobourg, 26 obus.

21 Septembre

Calme. Départ en permission régulière de détente d'un sous-officier, 1 brigadier, 3 hommes.

22 Septembre

Tir sur mitrailleuses dans la région de Cobourg, 43 obus.

23 Septembre

Pas d'incidents.

24 Septembre

Tir sur ouvrage de Cobourg, 13 obus.

25 Septembre

Rien à signaler.

26 Septembre

Réglage de tir sur minenwerfer du ravin de la Marcelle près Trnova, par l'observatoire V6. 40 obus.

27 Septembre

Tir de destruction par la batterie de 58 sur le clocher de Trnova. La batterie contrebat les minenwerfer des ravins Marion et Marinette.

28 Septembre

Tir sur un petit poste bulgare établi sous un rocher du bois Cobourg. Un obus explosif pénètre dans la cavité occupée par 3 ou 4 soldats ; un seul en sort, très probablement blessé. 32 obus.

29 Septembre

Tir combiné avec la batterie hellénique sur des postes bulgares des pentes sud-est du Péristéri. 54 obus.

30 Septembre

Tir sur une mitrailleuse dans la tranchée de Dantzig. 27 obus.

1er Octobre

Tirs de représailles à la demande de l'infanterie. Tir sur un abri du bois Cobourg. 42 obus.

2 Octobre

Tir de représailles 35 obus sur tranchées du bois de Nuremberg.

3 Octobre

Tir de représailles 6 obus sur tranchées du bois de Nuremberg.

4 Octobre

Tir de représailles 27 obus sur tranchées du bois de Nuremberg.

5 Octobre

Tir de représailles 57 obus sur tranchées du bois de Nuremberg.

6 Octobre

Tir sur des Bulgares dans le bois Cobourg et tir de représailles 32 obus.

7 Octobre

Rien à signaler.

8 Octobre

Tirs sur ouvrages de Cobourg et tirs de représailles, 42 obus.

9 Octobre

Tirs de représailles, 64 obus.

10 Octobre

Tirs de représailles et tirs sur minenwerfer des ravins de Magarevo (69 obus).

11 Octobre

Tirs de représailles, 30 obus.

12 Octobre

Tir simultané de la batterie et de la batterie hellénique du ravin Jean sur une mitrailleuse dans les rochers R11 (87 obus).

13 Octobre

Reprise du tir sur la mitrailleuse de R4, 81 obus.

La mitrailleuse ne s'est plus révélée.

14 Octobre

Tirs de représailles, 6 obus.

15 Octobre

Tirs de représailles, 20 obus.

16 Octobre

Tirs de représailles, 24 obus.

17 Octobre

La 1ère pièce se rend avant le jour dans la vallée du Dragor en avant de Nizopole et tire 92 obus sur la mitrailleuse R4, pendant que les autres pièces tirent égalment. 135 obus.

18 Octobre

Pluie. Préparation d'un coup de main sur la tranchée T10.

19 Octobre

Réglages de barrage derrière T10. Tirs de harcèlement sur minenwerfer des ravins de Magarevo, 150 obus.

Le sous-lieutenant Mathieu Sic est affecté à la batterie.

20 Octobre

Exécution de l'opération sur la tranchée T10. De 4h au lever du jour tirs de barrage et d'interdiction derrière T10. Pendant la matinée tirs sur T10 et sur des Bulgares aperçus fuyant sous le tir de 155C. De 18h à 23h tirs en arrière de T10 et sur tranchées de Leipzig pendant la sortie de la patrouille hellénique.

Le détachement de liaison composé d'un sous-officier, 3 éclaireurs, 1 interprète, éprouve des pertes élevées par un obus ennemi : maréchal des logis Cristini, canonnier Valette, tués, canonnier Ambroggi blessé.

Environ 400 obus tirés.

21 Octobre

A 5h et 17h tirs de 10 minutes pour toutes les batteries. 80 obus.

22 Octobre

Pluie et brouillard. R.A.S.

23 Octobre

Tirs de harcèlement pendant la nuit. 60 obus.

24 Octobre

Tirs de représailles et de harcèlement (70 obus).

Le lieutenant Bernier quitte la batterie pour prendre le commandement de la 8e du 19e.

25 et 26 Octobre

Tirs de harcèlement et de représailles (154 obus).

L'ordre est donné de cesser les tirs de harcèlement destinés à entretenir les destructions opérées les 19, 20 et 21 octobre.

Départ d'un convoi de permissionnaires.

27 Octobre

Tirs de représailles (8 obus).

28 Octobre

Tirs de réglage et de harcèlement (58 obus).

29 Octobre

Tirs de harcèlement et de représailles (28 obus).

30 Octobre

Tirs de représailles (16 obus).

Durant cette période, nombreuses journées de brouillard.

Quelques journées de pluie.

La batterie hellénique qui constituait avec la 1ère batterie le groupement 111 a quitté le secteur le 25 octobre.

La batterie 48/1 du 4e groupe vient s'installer à l'Osin Kamen, elle fait désormais partie du groupement 111.

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26 avril 2018

Journal des Marches et Opérations, n°2, 1ère Batterie du 2e RAM, 1915-1916

Mercredi 5 Mai [J.M.O. n°2. Changement d'écriture]

Seconde attaque du Sillackerwasen (cote 830).

Les Allemands ayant évacué quelques jours auparavant leurs positions de l'éperon ouest du Sillackerwasen, une attaque est décidée pour le 5 sur l'éperon ouest (cote 830).

Dans la matinée, les batteries d'artillerie lourde (dont plusieurs batteries de mortiers) et d'artillerie légère règlent leurs tirs. La cote 830 est entourée d'un brouillard qui se dissipe par intervalles. La batterie (1ère section) règle à partir de 9h son tir sur la maison de la cote 830, puis sur un blockhaus situé au coude de la crête forestière, sur la crête d'Eichwald, puis sur la tranchée de la lisière du bois de la cote 830, au-dessous de la maison (tirs n° 1, 2, 3).

Quelques salves de réglage sont encore tirées. Le bombardement par l'artillerie lourde continue.

L'attaque étant ordonnée pour 15h, la 1ère section exécute, de 14h57 à 15h, un tir d'efficacité à obus explosifs sur la crête d'Eichwald et la lisière du bois de la cote 830. La fusillade, d'abord vive, surtout vers la gauche sur les pentes sud de la cote 830, s'apaise peu à peu.

Une batterie est signalée sur la croupe d'Anlass Wasen, à l'emplacement où la batterie a tiré le 28 avril. Elle tire sur le Sillackerwasen. La 2e pièce ouvre le feu sur elle et la réduit immédiatement au silence.

Sans la soirée jusqu'à la nuit, fusillade intermittente. L'artillerie reçoit à trois reprises l'ordre de ne plus tirer sur la cote 830, que nous avons occupée.

La 2e section, chargée surtout d'interdire tout mouvement de troupes dans la vallée, a tiré quelques rafales :

Vers 10h, sur la croupe d'Eichwald et Altenhof ;

Vers 11h, sur le Braunkopf et Metzeral ;

Vers 13h, sur une troupe d'infanterie à Landersbach.

Entre 15 et 16h, sur la croupe d'Eichwald et Altenhof.

Notre infanterie (357e) a progressé sur la cote 830 mais au prix de fortes pertes. Elle a évacué les tranchées ennemies qu'elle avait d'abord occupées.

Jeudi 6 Mai

Journée calme.

La 2e section reçoit l'ordre de rejoindre la 1ère. Le mouvement est terminé à midi. Elle est remplacée au Gaschneykopf par une section de la 42/1, retirée du Sillackerkopf.

Un mulet s'étrangle au bivouac de Germanien.

Vendredi 7 Mai

La 47e division a l'ordre d'appuyer l'attaque que doit prononcer la 66e sur Anlass Wasen.

Sans la matinée, brouillard. De 10h à 10h30 la batterie règle son tir sur la crête d'Eichwald.

Dans l'après-midi bombardement de la cote 830, surtout au moyen de bombes. Immenses colonnes de fumée.

16h30. Nouvelles salves de réglage.

L'attaque devant avoir lieu à 17h, la batterie exécute, de 14h55 à 16h, un tir d'efficacité à obus explosifs sur la région du coude de la route forestière ; puis jusqu'à 17h35, des tirs de barrage sur la lisière du bois de la cote 830 et la crête d'Eichwald. La fusillade peu nourrie qui a commencé à 17h s'arrête à ce moment.

A partir de 17h10, la batterie, repérée en raison du nuage de fumée produit par le tir d'efficacité, est prise à partie par des pièces de 74, 105, 150. Deux mulets sont blessés. Le tir continue jusqu'à 18h30.

La 1ère section est mise en surveillance sur le Reichacker, la 2e sur la cote 830. Celle-ci exécute à 22h30 un tir de barrage sur le ravin d'Eichwald (fusillade assez nourrie).

Notre infanterie a progressé quelque peu.

Un aspirant (Barriac) rejoint la batterie. Deux nouvelles sections de bombardiers sont mises en subsistance à la batterie.

                         Effectif

   Officiers : 4          Sous-officiers : 20

Brigadiers, canonniers : 217      Animaux : 91+19

Subsistants : 89

Samedi 8 Mai l

Journée calme. Brouillard dans l'après-midi.

Du poste d'observation on aperçoit une nouvelle tranchée occupée par notre infanterie sur la crête de la cote 830.

A 8h deux obus sont tirés sur un avion.

Un homme est évacué pour maladie. L'adjudant rentre à la batterie.

Dimanche 9 Mai

A 3h1/2, fusillade à la cote 830. La batterie tire quelques obus.

A 14h ¾, nouveau tir sur le sommet de la cote 830, par ordre du commandant du groupe.

Dans l'après-midi, les hommes aménagent des emplacements de pièces pour tirer sur Muhlbach et Breitenbach, dans le bois d'Almatten.

A 21h15, fusillade sur la cote 830. La batterie tire quelques obus sur le sommet.

Lundi 10 Mai

Les 4 pièces restent en batterie sans tirer (3 sur le Sillacker, une sur le Reichacker).

Un des mulets blessés le 7 meurt.

A 21h, tir de barrage sur la cote 830 (ordre du commandant du groupe).

Mardi 11 Mai

Journée calme.

Un homme de la batterie et un bombardier subsistant sont évacués pour maladie.

                         Effectif

   Officiers : 4         Sous-officiers : 20

Brigadiers, canonniers : 215       Animaux : 89+19

Subsistants : 88

Mercredi 12 Mai

Pas d'incidents. Continuation des travaux commencés dans le bois d'Almatten.

Jeudi 13 Mai

Vers 9h, les Allemands bombardent la région d'Almatten. Quelques obus tombent près de la batterie.

Un homme évacué pour maladie.

Vendredi 14 Mai

Pluie et vent.

A 17h30, tir de repérage sur le petit Reichacker.

Les mulets de matériel de la batterie de tir et leurs conducteurs quittent Almatten pour Germanien, où de nouveaux abris ont été construits.

Samedi 15 Mai

A 4h, une pièce (3e), mise en batterie au Gaschneykopf près de la section de la 42e batterie, tire 36 obus sur Breitenbach et l'usine située au nord-ouest.

A 16h, tir (9 obus) sur un lance-bombes dont la fumée a été aperçue dans le bois de la cote 830.

A 22h50, fusillade au Reichacker. La 2e pièce tire quelques obus. (Les 1ère, 3e, 4e pièces sont en surveillance sur le Sillacker, la 2e sur le Reichacker).

Dimanche 16 Mai

Journée calme.

Un homme est évacué pour maladie. De nouveaux bombardiers sont mis en subsistance à la batterie.

Lundi 17 Mai

Journée calme.

Un cheval et un mulet sont envoyés au dépôt d'éclopés à Epinal.

Le lieutenant Carenco, les maîtres pointeurs Reboul et Bouchet, les canonniers Genestar, Bizio, Jaïs, la 1ère pièce (lieutenant Bernier) sont cités à l'ordre de l'A.D. 47 pour les combats du Sillackerwasen (17-20 avril) ; le brigadier Albin et le canonnier Noirs pour les combats du Reichackerkopf.

Mardi 18 Mai

A 10h, tir de 4 obus sur la cote 830 (ordre du commandant de l'artillerie).

A 18h, tir de 4 obus sur la cote 830 (ordre du commandant de l'artillerie).

                         Effectif

   Officiers : 4         Sous-officiers : 20

Brigadiers, canonniers : 214       Animaux : 88+18

Subsistants : 93

Mercredi 19 Mai

A 8h1/2, tir de repérage sur le Reichacker.

Reconnaissance d'une position de batterie au Reichacker (col de Sattel).

A 21h ½, tir de 2 obus sur le Reichacker (ordre du colonel commandant la brigade).

Jeudi 20 Mai

Brouillard pendant la journée.

Aménagement d'une position, pour une section au Reichacker pour tirer sur le Braunkopf.

A 18h, on apprend que l'Italie se joint à nous.

A 20h30, fusillade vers Steinabruck. La batterie tire quelques obus sur la cote 830 (1ère pièce).

Vendredi 21 Mai

Le matin, brouillard.

Continuation des travaux au Reichacker.

A 18h, tir de repérage sur le Reichacker.

A 20h ½, vive fusillade vers le Reichacker et Kletzerstein.

La batterie (2e pièce) exécute un tir de barrage sur le Reichacker puis elle envoie quelques obus sur la cote 830 (par ordre du commandant de l'artillerie).

Plusieurs hommes de la batterie et plusieurs subsistants sont évacués (épidémie de gale).

Samedi 22 Mai

Beau temps. Journée calme.

Continuation des travaux au Reichacker.

Plusieurs hommes sont encore évacués pour gale.

Dimanche 23 Mai

Journée calme.

Le maréchal des logis Mazodier prend le commandement de la 5e pièce ; le maréchal des logis Chenet remplit les fonctions de maréchal des logis mécanicien.

                         Effectif

   Officiers : 4         Sous-officiers :

Brigadiers, canonniers :        Animaux :

Lundi 24 Mai

Le matin, on apprend que l'Italie a déclaré la guerre à l'Autriche.

A 10h1/2, tir de repérage sur le blockhaus de la crête d'Eichwald.

A 15h, grande manifestation en l'honneur de l'Italie. Cris variés. Musique. Chants. Fusées. Coups de fusil et de canon. La batterie tire deux obus sur le boyau et la maison en ruines de la cote 830.

Mardi 25 Mai

A 9h, service religieux à la mémoire du maréchal des logis Coulomb et du canonnier Déclinand.

A 18h1/2, tir sur la cote 830 où quelques Allemands travaillent.

Mercredi 26 Mai

Continuation des travaux au Reichacker.

Jeudi 27 Mai

Attaque d'Anlass Wasen.

La batterie reçoit l'ordre d'être prête à tirer à 4h, bien qu'elle ne doive pas prendre part à l'action.

A partir de 5h, l'artillerie de la 66e division bombarde violemment la cote 955.

A 8h ½, la batterie tire quelques obus sur la crête d'Eichwald. L'infanterie de la 66e division débouche à 9h sur la cote 955 et s'empare d'une tranchée, puis s'avance dans le bois. La batterie (4e pièce), entre 9 et 10h, tire quelques obus sur le chemin qui monte d'Altenhof à Anlass Wasen.

Pendant toute la journée, la fusillade continue par intermittences. Notre infanterie est arrêtée devant la lisière inférieure de la clairière d'Anlass Wasen.

A 17h30, après un violent bombardement, les Allemands prononcent une contre-attaque contre la cote 955. La 4e pièce tire à plusieurs reprises sur le chemin et la lisière nord de la clairière. La fusillade, après plusieurs accalmies, s'arrête définitivement vers 20h ½. Les attaques allemandes sont repoussées.

Vendredi 28 Mai

A 3h on entend une violente fusillade sur le Reichacker et sur l'Anlass Wasen. La section en surveillance sur le Reichacker (1ère) et la pièce en surveillance sur l'Anlass (4e) exécutent des tirs de barrage. La fusillade s'arrête.

Sans la journée, pluie et brouillard.

Samedi 29 Mai

Vers minuit, violente fusillade à l'Anlass Wasen. La batterie tire quelques obus.

Vers 2h, la fusillade reprend. La batterie tire encore.

A 9h, nouveau tir de barrage sur l'Anlass Wasen où la fusillade recommence. A partir de ce moment et pendant 2h, les Allemands bombardent avec violence dans le brouillard la région comprise entre Wida et Almatten.

10h. Par ordre du commandant de l'artillerie, la batterie envoie quelques obus sur le bois de l'Anlass Wasen.

11h ½. Les Allemands attaquent nos nouvelles positions d'Anlass Wasen. La fusillade est très vive. La batterie (3e et 4e pièces) exécute une série de tirs sur la lisière sud de la clairière et le chemin nord de Metzeral à Anlass. A 12h ½, la fusillade cesse.

17h. Le brouillard s'est partiellement dissipé. La batterie tire, par ordre du commandant de l'artillerie, quelques obus sur Anlass Wasen.

18h. Tir de repérage pour la pièce (2e) en surveillance sur le Reichacker. La 3e pièce est en surveillance sur la cote 830.

21h ½. Tir de barrage sur l'Anlass Wasen où la fusillade reprend.

23h. Fusillade sur le Reichacker. Tir de barrage.

Dimanche 30 Mai

Vers 2h, fusillade vers l'Anlass Wasen. La batterie (1ère et 4e pièces) exécute un tir de barrage. Une batterie de 74 répond ; quelques obus arrivent près des pièces. Un moment après, fusillade au Reichacker ; tir de barrage de la 2e pièce.

Pendant la journée, pas d'incident.

A 18h, tir de 4 obus sur Anlass Wasen par ordre du commandant de l'artillerie.

Lundi 31 Mai

Construction d'un observatoire au Reichacker.

A 19h tir sur un blockhaus du Reichacker, où l'on a aperçu la fumée d'un lance-bombes.

Mardi 1er Juin

Journée calme.

A 21h, fusillade à Anlass Wasen. La batterie tire quelques obus.

23h ½. Reichacker. Tir de barrage.

Une batterie de bombardiers est constituée avec les hommes en subsistance à la batterie. Un cheval et 3 mulets arrivent à la batterie.

                         Effectif

   Officiers : 4         Sous-officiers : 20

Brigadiers, canonniers : 201       Animaux : 91+19

Mercredi 2 Juin

Continuation des travaux au Reichacker.

Dans l'après-midi, les Allemands bombardent la cote 955. A partir de 19h et pendant plus d'une heure, ils exécutent un tir d'efficacité violent.

A 20h ¼ la fusillade commence et s'arrête vers 20h ½ ; le tir d'artillerie continue en arrière de nos tranchées jusqu'à 20h ¾. De 19h à 20h ½, la batterie envoie des rafales sur la lisière de la clairière d'Anlass Wasen.

A 21h on apprend que l'attaque a été facilement repoussée.

A 21h ¾ la fusillade reprend et cesse bientôt. La batterie tire quelques obus.

Jeudi 3 Juin

Entre 1h et 2h, violente fusillade au Reichacker. La 2e pièce tire une quarantaine d'obus.

Continuation des travaux au Reichacker.

Vendredi 4 Juin

Journée calme. Continuation des travaux au Reichacker.

Samedi 5 Juin

Dans la nuit et jusqu'à 8h, canonnade et fusillade vers l'Almattkopf.

A 15h30, tir sur un lance-bombes révélé par sa fumée au Reichacker.

A 21h ¾, fusillade vive et courte au Reichacker. La batterie tire quelques obus.

Dimanche 6 Juin

Reconnaissance d'une position de batterie dans le bois d'Almatten pour tirer dans la vallée de la Fecht et commencement des travaux d'aménagement (un emplacement a déjà été aménagé en partie).

Les 4 canons de la batterie ont été changés les jours précédents.

Lundi 7 Juin

A 13h tir sur un lance-bombes révélé par la fumée au Reichacker.

Continuation des travaux dans le bois d'Almatten.

Mardi 8 Juin

A 12h ½ fusillade dans le ravin d'Eichwald. La batterie tire quelques obus.

Une pièce (4e) est installée dans le bois d'Almatten. A 17h elle tire sur la gare de Mühlbach ; à 18h sur l'usine de Sendenbach.

De 21h à 23h, violent orage. La 4e pièce tire quelques obus sur l'usine de Sendenbach.

Mercredi 9 Juin

A 3h, la 4e pièce envoie quelques obus sur Mühlbach.

Entre 10 et 11h, tir de représailles sur la cote 850 et l'usine de Sendenbach.

Dans l'après-midi, la 1ère pièce s'installe à son nouvel emplacement, non loin de la 4e, vers la naissance du ravin de Klitzerstein.

A 16h et à 17h ½, tir de repérage sur l'usine de Mühlbach.

Dans la nuit, la 1ère et la 4e pièces tirent un coup chaque demi-heure (par ordre du commandant de l'artillerie). Chaque fois, l'artillerie ennemie riposte sur l'Almatkopf ; les batteries françaises voisines tirent également.

Jeudi 10 Juin

Le matin, canonnade réciproque.

Continuation des travaux dans le bois d'Almatten.

A 17h ½ la 4e pièce tire quelques obus sur la gare de Mühlbach.

Pendant la nuit, l'artillerie ennemie bombarde l'Almatkopf. Les 2 pièces du ravin de Klitzerstein ripostent sur la gare et l'usine de Mühlbach.

Vendredi 11 Juin

Entre 10h et 10h ½ violent bombardement de l'Almatt. La 1ère pièce tire quelques obus sur l'usine de Mühlbach.

A 16h ½ tir de repérage de la 4e pièce sur Sendenbach et Stocka. A 21h bruit de voitures vers Stocka. La pièce de droite tire quelques obus.

Samedi 12 Juin

A 18h la pièce du ravin de Klitzerstein tire quelques obus vers Mühlbach.

A 21h la même pièce reçoit l'ordre de tirer 10 obus sur Mühlbach.

Dimanche 13 Juin

A 19h tir sur un lance-bombes au Reichacker.

A 20h ½ fusillade au Reichacker ; la batterie tire quelques obus.

A 21h tir de 10 obus sur la sortie ouest de Mühlbach où un convoi est signalé (1ère pièce).

Lundi 14 Juin

Dans l'après-midi les 2e et 3e pièces s'installent au Reichacker.

A 21h la 1ère pièce tire 10 obus sur la sortie ouest de Mühlbach (convoi).

Violente canonnade vers le Sangfeld.

Mardi 15 Juin

Combat de Metzeral.

A partir de 13h la section du Reichackerkopf (capitaine Thierry, lieutenant Carenco) exécute une série de tirs de repérage sur la crête du Braunkopf, les tranchées situées en avant et en arrière, le Bois Noir. Le Braunkopf est violemment bombardé par l'artillerie lourde.

L'attaque doit avoir lieu à 16h. A 15h30, on apprend qu'elle est reportée à 16h30.

16h. La section du Reichacker reçoit l'ordre de tirer sur la tranchée du Bois Noir.

16h30. L'artillerie légère vient de commencer un violent tir d'efficacité. Les clairons sonnent la charge ; l'infanterie sur toute la ligne ouvre le feu, les mitrailleuses aussi. La section tire sur la lisière du Bois Noir.

L'artillerie et l'infanterie ennemie répondent ; des 74 arrivent dans le voisinage des pièces.

Quelques minutes après, on voit notre infanterie (6e bataillon) arriver sur la crête du Braunkopf qu'elle dépasse largement vers Metzeral. Puis des groupes refluent vers le nord.

17h. Deux compagnies du 24e bataillon de Chasseurs se portent à l'attaque du Bois Noir en partant de l'Almatt. On voit la 1ère ligne se coucher à 30m du réseau de fil de fer et la 2e ligne à 30m derrière la 1ère. Cette seconde ligne est prise immédiatement à partie par l'artillerie ennemie et reflue en désordre. La 1ère ligne reste en place jusqu'à la nuit. La section du Reichacker appuie l'attaque en tirant sur la partie est du Bois Noir, vers Rospel.

18h15. La section du Reichacker reçoit l'ordre de tirer sur la tranchée de la lisière du Bois Noir. Ce tir dure jusqu'à 19h.

Pour la nuit, la 2e pièce est mise en surveillance sur Meyerhof, la 3e sur le Bois Noir.

Pendant le tir d'efficacité effectué vers 16h ½, des servants incommodés par la fumée se sont évanouis.

La 1ère pièce (lieutenant Bernier) a tiré pendant toute l'après-midi sur les maisons ouest de Mühlbach et sur les maisons et les tranchées de Rospel, où elle a causé des dégâts.

La 4e pièce (sous-lieutenant Peyrard) a tiré sur Sendenbach et les maisons et tranchées de Stocka. La gare de Mühlbach a été incendiée.

Les deux pièces tirent encore à diverses reprises pendant la nuit.

La consommation des munitions a été forte (150 coups par pièce). Un homme a été blessé au bivouac de Germanien par un éclat d'obus (canonnier Bondon).

Au cours de la journée, nous avons enlevé la cote 830 (2 compagnies allemandes ont été faites prisonnières) et le Braunkopf.

Les pièces du bois d'Almatten reçoivent l'ordre de tirer 100 obus sur la route pendant la nuit (route de Munster à Metzeral).

Mercredi 16 Juin

Vers 9h fusillade dans la direction du Braunkopf. La section du Reichacker tire quelques obus.

L'attaque doit reprendre à 13h.

Entre 10h et 13h, la section du Reichacker tire sur Meyerhof (battu également par une section de mitrailleuses du Reichacker), sur la gare de Metzeral, sur un blockhaus situé entre le Bois Noir et Rospel, où plusieurs Allemands restent sur le terrain.

13h. L'infanterie se porte à l'attaque sur la face ouest du Braunkopf. Peu après on voit quelques fractions refluer vers le nord. La section du Reichacker tire sur la lisière du Bois Noir, devant lequel restent depuis la veille des morts et des blessés français.

15h. Des fractions d'infanterie paraissent se porter à l'attaque dans le col entre l'Almatt et le Braunkopf. La section tire encore sur le Bois Noir.

Peu après, des tirs sont encore exécutés sur Meyerhof où des isolés apparaissent.

Mêmes dispositions que la veille pour la nuit ; le lieutenant Bernier prend le commandement de la section.

Dans l'après-midi, les 1ère et 4e pièces ont exécuté une série de tirs sur les [mêmes] objectifs que la veille et sur de petits groupes ennemis qui paraissent refluer sur Breitenbach.

Jeudi 17 Juin

Dans la matinée la section du Reichacker tire sur le blockhaus situé entre le Bois Noir et Rospel.

12h. La marche en avant doit être reprise à 13h. A partir de 11h et surtout de 12h, l'artillerie bombarde Metzeral, où plusieurs maisons prennent feu. La section tire sur des isolés vers Metzeral.

13h. On entend des coups de fusil dans le vallon d'Altenhof, où notre infanterie a occupé le bois d'Eichwald. Les Allemands, à partir de ce moment, paraissent évacuer Metzeral. Des isolés et quelques fractions constituées se dirigent de la gare vers l'Ilienkopf. La section du Reichacker tire sur la gare, puis sur le coude de la route à la sortie de Metzeral, où l'on voit passer des fantassins se dirigeant vers l'est.

La section tire également, dans le courant de l'après-midi, sur Meyerhof et sur le Bois Noir, où quelques Allemands ont été aperçus.

Les 1ère et 4e pièces ont tiré pendant l'après-midi sur les maisons de Mühlbach et sur de petits groupes d'isolés se dirigeant vers l'est.

Pendant la nuit, la batterie reçoit l'ordre de tirer 5 coups par pièce et par heure, de 10h à 12h et de 2h à 3h, sur la route de Metzeral. Ce tir est exécuté par les 1ère, 4e, 2e pièces.

Vers 10h et vers 15h, la 4e pièce a été bombardée par l'artillerie allemande (77 ou 74) ; le lieutenant Carenco a été très légèrement atteint. Nous avons occupé Steinabruck et Altenhof.

Vendredi 18 Juin

Vers 3h ½, une voiture et une automobile sont arrêtées à Meyerhof par les mitrailleuses et détruites par le tir de la 2e pièce.

Dans la matinée fusillade et canonnade violentes sur la rive droite de la Fecht.

Pendant toute la journée les 4 pièces tirent de temps en temps quelques obus sur Meyerhof, le Bois Noir, Mühlbach.

On apprend que la 66e division a progressé.

Trois hommes sont évacués pour maladie.

                         Effectif

   Officiers : 4         Sous-officiers : 20

Brigadiers, canonniers : 198       Animaux : 91+19

Chaque jour, un officier prend la garde pour 24h au Reichacker. La moitié des hommes viennent chaque soir coucher à Almatten. L'adjudant venu à Almatten commande chaque jour une des 1ère ou 4e pièces.

Samedi 19 Juin

Dans la matinée la section du Reichacker tire sur la gare de Metzeral et sur Meyerhof, où quelques Allemands ont été aperçus.

Vers 15h ½ bombardement de Metzeral par l'artillerie de gros calibre. La section du Reichacker tire quelques obus vers la gare.

Dans l'après-midi, pluie violente, brouillard.

A 18h40, une attaque d'infanterie est déclenchée contre Metzeral, violemment bombardé. La section du Reichacker envoie quelques rafales sur la sortie est du village, que masquent la fumée et le brouillard, puis elle exécute un tir de barrage vers Meyerhof.

Les pièces d'Almatten ont tiré quelques obus dans le courant de la journée et quelques rafales au moment de l'attaque. Elles reçoivent l'ordre de tirer 50 obus pendant la nuit sur la route.

L'attaque a progressé un peu, mais sans prendre pied à Metzeral.

Dimanche 20 Juin

Dans la matinée, les Allemands bombardent le col du Sattel.

Dans l'après-midi, la 66e Division attaque vers Anlass Wasen. On aperçoit quelques fuyards allemands au sud et à l'est de Metzeral. La section du Reichacker tire quelques obus sur la gare et la sortie du village (17h).

A la même heure, les pièces d'Almatten exécutent un tir de barrage sur la route.

Vers 20h, la section du Reichacker tire quelques obus sur Meyerhof.

La 66e Division a pris le bois d'Anlass Wasen et une partie du village de Sondernach.

Lundi 21 Juin

Entre 6 et 9h, la section du Reichacker tire sur des travailleurs aperçus au pont du chemin de fer à la sortie de Metzeral, puis sur un groupe d'arbres près de la route.

8h. Le bombardement de Metzeral est repris à 8h. La section du Reichacker y participé entre 8 et 10h en tirant sur le pont du chemin de fer, sur la lisière du village et sur la région de carrières du Braunkopf.

A 10h l'attaque se déclenche. La section du Reichacker tire sur le pont et la gare. Bientôt (10h ½) on apprend que les Chasseurs arrivent à la gare mais ce n'est qu'à 10h40 qu'on les voit apparaître le long de la route et de la rivière. Ils dépassent le village et progressent vers l'Ilienkopf. La section du Reichacker tire encore quelques rafales sur la région des carrières.

La section du Reichacker tire sur le Bois Noir, où sont signalées des réserves ennemies, puis sur les boqueteaux situés au sud de ce bois, où des mitrailleuses gênent la progression de notre infanterie. A ce moment, les Allemands lancent des bombes sur le col du Sattel ; le canonnier Garin est tué par un éclat.

La section du Reichacker tire sur les tranchées de la maison de Meyerhof et sur la maison elle-même. Elle a tiré également sur la maison nord de Meyerhof (pentes du Braunkopf) où les Allemands ont exécuté des travaux et d'où plusieurs hommes se sont enfuis pendant le tir.

Peu après, les Allemands commencent à bombarder par intermittences le col du Sattel avec des bombes et des obus de tous calibres. Vers 18h le bombardement devient plus intense et vers 19h, l'infanterie ennemie prononce une attaque contre nos tranchées du Reichacker. Elle est facilement repoussée.

La section du Reichacker a tiré plus de 300 obus.

Les pièces d'Almatten ont tiré par intermittences sur Mühlbach dans l'après-midi ; un obus de la 1ère pièce a déterminé un violent incendie.

Un homme évacué rejoint la batterie.

Mardi 22 Juin

La section du Reichacker tire à 10h sur les tranchées de Meyerhof puis sur les maisons ; à 14h sur le Bois Noir et sur les maisons situées au sud du bois.

Vers 10h ½ la 1ère pièce tire sur le chemin allant de Mühlbach à la cote 529 sud ; vers 13h les deux pièces d'Almatten ont tiré sur Mühlbach et Sendenbach ; à 13h et à 21h tir de la 4e pièce sur Sendenbach.

Dans la matinée, la 3e pièce a été ramenée à Almatten et mise en surveillance sur le Reichacker ; à 16h, elle exécute un tir de repérage ; à 21h un tir de barrage.

Mercredi 23 Juin

A 8h la 4e pièce tire sur la route vers l'entrée de Stoka (colonne ennemie en route de Munster à Mühlbach).

A 17h, puis à 21h, la 3e pièce envoie quelques obus sur le Reichacker (tir de lance-bombes).

Un homme (canonnier Lacroix) est envoyé dans une usine à Lyon.

Jeudi 24 Juin

A 4h ½ quelques obus de 77 tombent au cantonnement de la batterie à Almatten et à Germanien.

A 7h ½ des pièces d'artillerie ennemies sont aperçues descendant vers Tiffenbach.

La batterie tire quelques obus sur la route (4400-4800).

Les 1ère et 4e pièces tirent dans la matinée et dans l'après-midi quelques obus sur Mühlbach et Sendenbach (8h, 17h).

Vers 14h, l'ordre est donné de ramener la 2e pièce à Almatten. A ce moment l'artillerie ennemie bombarde toute la région, du Reichacker à Gaschney ; quelques obus arrivent sur le cantonnement de la batterie.

A 14h30, la 3e pièce tire quelques obus sur le Reichacker. Peu après le bombardement devient plus violent sur la région du Sattel. Vers 18h30, l'artillerie française ouvre à son tour le feu sur le Reichacker. La 2e pièce prend comme objectif les tranchées du Petit Reichacker (objectif habituel). La canonnade est intense ; un obus de gros calibre tombe près de l'observatoire. Bientôt la fusillade commence. Elle cesse rapidement. La canonnade, le lancement des bombes et des grenades continuent. La fusillade reprend vers 17h30 ; la 2e pièce accélère son tir. Le canonnier Ribes est blessé grièvement et le canonnier Montagny légèrement d'un obus de petit calibre. La fusillade cesse, puis reprend encore une fois, plus faible ; elle s'apaise enfin te la canonnade aussi, vers 21h. Deux attaques allemandes ont été repoussées.

A ce moment, le canon de la 2e pièce a rejoint la batterie ; mais la plupart des hommes manquent. Le lieutenant Peyrard arrive bientôt ; le groupe de servants avec lequel il revenait en arrière pendant le bombardement pour chercher les munitions a été dispersé par un obus de gros calibre qui a blessé grièvement la canonnier Aubert. Peu à peu les hommes restés en arrière et ceux qui ont été envoyés à leur recherche rentrent au cantonnement. A 23h tout le monde est de retour. Le lieutenant Peyrard, les canonniers Albaret et Delor sont blessés légèrement.

Vendredi 25 Juin

A 14h tir de quelques obus sur le Reichacker ; à 15h30 et à 17h, même tir.

A 16h et à 19h, tir sur Stoka (4e pièce, un coup tiré de loin en loin).

De 15 à 17h, les Allemands ont bombardé le versant sur de la montagne avec des obus de gros calibre ; quelques-uns sont arrivés près des 1ère et 4e pièces. Les éclats des obus tirés vers Wida arrivent à la fois sur Germanien et sur Almatten.

Le canonnier Aubert meurt à l'ambulance. Le canonnier Magne, blessé comme bombardier, rejoint la batterie.

Samedi 26 Juin

Construction de nouveaux abris vers la corne sud-ouest du bois d'Almatten.

A 14h tir des 1ère et 4e pièces sur Mühlbach et Sendenbach. Nouveau tir à 22h sur Mühlbach.

A 14 et 17h, tir de quelques obus sur le Reichacker.

Dimanche 27 Juin

Vers 9h ½, tir sur Mühlbach, Sendenbach, le Reichacker.

Vers 17h ½, tir sur le Reichacker. Vers 16h ½, tir sur Mühlbach.

Entre 21 et 22h, tir de 20 obus sur Mühlbach et Sendenbach.

Vers 21h fusillade et lancement de grenades au Reichacker. La batterie tire quelques obus.

Lundi 28 Juin

A 4h, tir de 10 obus sur Mühlbach et Sendenbach.

A 18h15, tir sur la pente sud du Reichacker, où des travailleurs ont été vus.

De 18h30 à 19h30, tir de 20 obus sur Sendenbach et de 10 obus sur Mühlbach.

A 21h tir de représailles sur Sendenbach.

Le maréchal des logis Poudevigne est classé à la 2e section de munitions du 1er de montagne.

                         Effectif

   Officiers : 4         Sous-officiers : 19

Brigadiers, canonniers : 196       Animaux : 91+18

Mardi 29 Juin

Au lever du soleil violente canonnade sur l'Ilienkopf. On apprend peu après que nos avant-postes ont perdu la crête 529-664. L'infanterie doit attaquer cette crête à 5h ½ ; la 1ère pièce exécute un tir sur la tranchée allant de Mühlbach à la cote 529 ; la 4e tire sur Sendenbach.

Pendant toute la matinée, on voit les Chasseurs avancer vers la crête puis refluer (à 10h notamment, une compagnie recule précipitamment à la cote 664). La 1ère pièce tire à diverses reprises sur la tranchée sus-indiquée et dans le vallon situé en arrière de la crête.

16h. Pendant l'après-midi la progression continue lentement. Vers 16h on apprend que nous avons récupéré la cote 664 et la cote 529, mais que l'ennemi tient toujours la tranchée intermédiaire. La 1ère pièce exécute un tir lent et précis sur cette tranchée.

D'autre part, à trois reprises (10h, 13h, 17h), la batterie (3e pièce) a tiré sur le Reichacker, dans la direction d'un lance-bombes en action.

A 18h, tir sur les tranchées du Reichacker d'où les Allemands lancent des grenades. A 21h, fusillade et lancement de bombes et grenades au Reichacker ; la batterie tire une vingtaine d'obus.

Mercredi 30 Juin

A 5h tir sur un lance-bombes dans le col entre les deux Reichacker.

De 17h à 19h ½, tirs de quelques obus sur les tranchées du Reichacker.

A 18h ½, tir de barrage sur la route de Sendenbach à la cote 529. A 20h, tir sur l'usine de Mühlbach, où des lumières ont été aperçues.

Jeudi 1er Juillet

De 0 à 2h fusillade parfois très vive sur la crête 529-664. La 1ère pièce tire sur la tranchée qui va de Mühlbach à la cote 529. On apprend plus tard qu'une violente attaque allemande a été repoussée.

A 7h ½, tir (11 obus) sur un avion (2e pièce).

Dans l'après-midi et le soir, violente canonnade à l'Hilzenfirst.

Vendredi 2 Juillet

Le matin, canonnade à l'Hilzenfirst (les Allemands sont chassés des tranchées qu'ils avaient prises la veille).

A 16h tir de repérage de la 1ère pièce sur le chemin de la cote 529.

Vers 17h les Allemands bombardent la crête 529-664. La 1ère pièce tire quelques obus.

A 20h une vive fusillade commence sur la crête 529-664. La 1ère pièce tire sur le chemin de la cote 529 (coups espacés). La fusillade s'apaise puis reprend, notamment vers 21h ½, puis à 22h. La 1ère pièce tire 70 obus environ.

A 22h ½ la fusillade calmée vers le kiosque reprend au Reichacker. La 3e pièce tire quelques obus.

L'attaque sur le cote 529-664 a été repoussée.

Samedi 3 Juillet

A 7h ½ tir sur un avion. On apprend que l'attaque de la nuit a été repoussée.

A 11h ½ tir sur les tranchées du Reichacker (représailles contre les bombes).

A 21h fusillade vers la cote 529. La 1ère pièce tire quelques obus.

3 mulets inaptes à fournir campagne sont évacués.

Dimanche 4 Juillet

A 4h tir de représailles sur le Reichacker.

A 7h ½ tir sur un avion.

A 16h tir de représailles sur le Reichacker. A 20h ¼, même tir.

A 19h ½ tir sur un avion.

A 23h tir de 3 obus sur le Reichacker où des travailleurs sont signalés.

Lundi 5 Juillet

A 7h tir sur un avion.

A 16h tir sur une maison de Rospel où des Allemands ont été vus.

De 20h à 21h, tir de représailles sur l'usine de Sendenbach.

La batterie de tir s'installe dans de nouveaux abris, à l'angle nord-ouest du bois.

Mardi 6 Juillet

A 6h ½ tir sur des travailleurs signalés au Reichacker (3e pièce).

A 17h tir de repérage sur l'usine de Sendenbach.

Mercredi 7 Juillet

A 10h remise des Croix de guerre. Le ban est ouvert et fermé par deux obus tirés sur le Reichacker.

Jeudi 8 Juillet

Journée calme.

Un canonnier est classé à la batterie. Un canonnier sortant de l'hôpital a rejoint la batterie. 6 hommes du 6e groupe d'Afrique sont mis en subsistance à la batterie.

                         Effectif

   Officiers : 4         Sous-officiers : 19

Brigadiers, canonniers : 198+6       Animaux : 88+18

Vendredi 9 Juillet

A 16h tir sur des travailleurs à Rospel.

A 17h tir de représailles sur les tranchées de la cote 529,5.

Samedi 10 Juillet

A 11h30, tir de représailles sur le Reichacker.

A 17h30 tir sur la maison de l'écluse de Sendenbach (4e pièce).

A 16h tir de représailles sur les tranchées de la cote 529,5 (1ère pièce).

Dimanche 11 Juillet

De 9h ½ à 10h ½, tir sur les bosquets situés au sud et près de Sendenbach.

A 10h ½ tir sur la maison de l'écluse de Sendenbach, où des Allemands ont été aperçus. Même tir à 15h et 16h30 (un homme tombe et est emporté peu après.

A 14h30, tir de représailles sur le Reichacker.

Lundi 12 Juillet

A 10h, tir de représailles sur le Reichacker.

A 14h, tir sur l'usine de Sendenbach où des Allemands ont été vus.

De 14h30 à 15h30 tir de 60 obus sur l'usine de Lumel, où l'on voit de nombreux Allemands (réglé de l'observatoire de Bellevue).

A 21h tir de représailles sur le Reichacker.

Mardi 13 Juillet

A 6h tir sur un lance-bombes révélé par sa fumée au Reichacker.

A 11h, 15h30, 17h30, tir de représailles sur le Reichacker.

Mercredi 14 Juillet

A 14h45, tir de représailles sur le Reichacker.

Dans la matinée, les Allemands ont envoyé quelques obus dans le bois d'Almatten (comme presque tous les jours entre 8h et 11h depuis les combats de Metzeral). Entre 13 et 14h, ils bombardent la partie du bois comprise entre l'abri de la 4e pièce et l'ancien cantonnement. Plusieurs arbres sont coupés.

Jeudi 15 Juillet

Journée calme. Pluie violente.

La batterie passe sous le commandement du commandant Magnien, du 4e d'artillerie de campagne, qui remplace à Gaschney le capitaine Petiot parti à Bitschteim.

Vendredi 16 Juillet

A 8h tir de représailles sur le Reichacker (3e pièce).

A 14h 30 tir sur des travailleurs à la cote 529 (1ère pièce).

A 18h 30 tir sur un avion (2e pièce).

A 22h tir sur Mühlbach, où l'on entend des bruits de voitures (1ère pièce).

Le maréchal des logis Mistre entre à l'hôpital.

Samedi 17 Juillet

A 8h, 10h, 15h, tirs de représailles sur le Reichacker.

Dans la journée, pluie et vent.

Dimanche 18 Juillet

A 10h ½, tir de représailles sur l'usine de Sendenbach.

A 10h 45, tir de représailles sur le Reichacker.

A 15h, tir sur des travailleurs à l'ouest de la cote 553 (Nord-Est de Stoke).

A 16h 20, tir de représailles sur le Reichacker.

Lundi 19 Juillet

Beau temps.

On aperçoit sur le Reichacker de nouvelles tranchées construites en vue de l'attaque prochaine.

Dans la matinée les Allemands bombardent le bois du Tannley, où sont installés des canons de 120 et de 100.

A 15h 45, tir de représailles sur le Reichacker bombardé par les Allemands.

A la nuit les pièces du bois d'Almatten (1ère et 4e) sont ramenées dans la clairière où elles sont installées sous des abris construits les jours précédents.

Le lieutenant Carenco est évacué. Un homme est évacué, un homme est classé à la batterie. Un cheval et 3 mulets arrivent à la batterie. 2 nouveaux subsistants sont classés à la batterie.

                         Effectif

   Officiers : 3         Sous-officiers : 18

Brigadiers, canonniers : 199+8       Animaux : 91+18

Un canonnier est légèrement blessé au bivouac par un éclat d'obus (Llamas).

Mardi 20 Juillet

Attaque du Petit Reichackerkopf.

4h. Tir de représailles sur le Reichacker.

8h. L'artillerie lourde bombarde les positions du Reichacker.

8h30. Le tir des 4 pièces est réglé : les 1ère et 2e sur les pentes nord et sud du Grand Reichacker, les 3e et 4e sur les pentes sud du Petit Reichacker (les plans de tir sont croisés). Les 4 canons sont installés sous des pare-éclats, à proximité d'abris très solides.

9h 45. De 9h30 à 9h45 toute l'artillerie se tait. De 9h45 à 9h47 la batterie, comme les autres batteries, exécute un tir d'efficacité sur les positions ennemies (40 obus). A partir de ce moment le bombardement devient plus intense. La 3e pièce exécute un tir précis sur la tranchée ennemie (sud-est et est). La 2e pièce tire également quelques obus sur la même tranchée.

12h. L'attaque doit avoir lieu à 12h, elle est remise à 12h ½. La batterie tire encore quelques obus sur les mêmes objectifs.

12h 30. De 12h25 à 12h30, la batterie exécute un tir d'efficacité (64 obus) qui se prolonge encore pendant quelques minutes après 12h30. Mais l'infanterie ne sort pas des tranchées. Vers 12h45, toutes les batteries s'étant tues successivement, on aperçoit enfin des fractions du 24e bataillon sortir sur la face est et se diriger vers l'est. Ils sont reçus à coups de grenades, refluent, s'engagent dans un boyau, s'arrêtent, reviennent. L'attaque a échoué.

13h ½. Le bombardement recommence. La batterie (2e et 3e pièces) tire sur quelques points des tranchées qui ne paraissent pas battus par les mortiers de 220.

14h55. L'attaque doit avoir lieu à 15h. De 14h55 à 15h, la batterie exécute un tir d'efficacité qui se prolonge pendant quelques minutes après 3h. Mais l'infanterie ne sort pas des tranchées. Toute l'artillerie cesse peu à peu de tirer.

16h. Vers 16h on voit des patrouilles qui se dirigent vers les lignes ennemies où elles arrivent sans trouver de résistance. Le reste suit (6e à droite, 24e à gauche) et bientôt les Chasseurs arrivent à la crête qu'ils dépassent. Peu après ils ramènent une troupe de prisonniers. Pendant 2 heures on les voit errer sur la crête, refluer sous les coups de canon, se reporter en avant.

La batterie envoie quelques obus sur la crête du Grand Reichacker.

18h. Vers 18h une fusillade éclate vers la gauche, dans le col du Reichacker. Le 24e regagne vivement les tranchées de départ. Le 6e recule un peu puis s'arrête (on voit des fantassins allemands derrière la crête, près de notre nouvelle ligne) et résiste. Les 4 pièces de la batterie exécutent des tirs de barrage sur le Grand Reichacker, puis les 2e et 3e pièces raccourcissent leur tir sur le vallon de Klänge.

Pendant la nuit, 1 sous-officier, 1 observateur, 1 homme à la batterie restent de garde. Les chefs de pièce et 2 hommes couchent auprès des pièces.

20h. Les 2e et 3e pièces exécutent un tir de barrage sur le ravin de Klänge (fusillade au Reichacker).

Dans la matinée, quelques obus sont tombés près des pièces et près de l'observatoire blindé construit à côté de la maison servant d'habitude de poste d'observation.

La batterie a tiré 722 obus.

Mercredi 21 Juillet

A 4h le commandant du Reichacker demande un tir de barrage, qui est exécuté par les 2e et 3e pièces. Les Allemands lancent des grenades en grand nombre sur le saillant sud-est de notre nouvelle ligne (qui emprunte à cet endroit une partie de l'ancienne tranchée ennemie).

8h. Jusqu'à 8h la batterie continue le tir par intermittences sur le vallon de Klänge. A ce moment notre infanterie reflue brusquement et l'infanterie allemande apparaît sur la crête, vers l'ancien blockhaus. Les 1e et 3e pièces tirent quelques rafales qui arrêtent complétement l'attaque.

Le tir continue par intermittences sur ce point et sur les tranchées voisines pendant toute la journée. La 4e pièce tire également quelques obus sur les pentes est du Petit Reichacker (250 obus tirés).

16h. Vers 16h quelques Chasseurs se portent en avant dans la tranchée abandonnée le matin et lancent quelques grenades sur le blockhaus.

18h. La 3e pièce envoie quelques obus sur le même point. Vers 18h la 2e pièce démolit quelques parapets de tranchées au blockhaus sur le front est.

19h30. Dans la nuit, fusillade et lancement de bombes. Des tirs de barrage sont exécutés à 19h30, 20h30, 22h. 300 obus environ sont tirés en tout.

Le matin la batterie a reçu un assez grand nombre d'obus (74, 105). Le maréchal des logis fourrier Lamouroux et le canonnier Christini, qui se rendaient au Reichacker, sont légèrement blessés par des éclats. La batterie, désignée comme batterie d'accompagnement, a détaché deux agents de liaison auprès des commandements du 6e et du 24e bataillon.

Jeudi 22 Juillet

Une attaque doit avoir lieu vers le nord. De 4 à 8h, la batterie, ainsi qu'une batterie de 220, exécute un tir sur les tranchées du Petit Reichacker et le vallon de Klänge.

A 11h on aperçoit notre infanterie qui se porte à l'assaut du Linge. Dans l'après-midi, tirs de représailles sur le Reichacker vers 15h puis tir sur la tranchée où l'on voit travailler (16h30) puis tir de barrage (18h).

A ce moment, on entend une vive canonnade dans la vallée de la Fecht. La 1ère pièce reçoit l'ordre de reprendre son ancien emplacement du bois d'Almatten et de se mettre en surveillance sur le Bois Noir et Rospel. Le canon est transporté à bras au moment précis où les Allemands bombardent le bois vers la batterie avec du 15. La pièce une fois en position exécute un tir de repérage sur le Reichacker.

A 21h, 23h, tirs de barrage sur le Reichacker (lancement de bombes et fusillade).

Vendredi 23 Juillet

Pluie et vent.

A 15h tir de représailles sur le Reichacker.

De 17h30 à 19h, tir sur l'ancienne tranchée allemande vers l'angle sud est de notre ligne, où des Allemands ont été aperçus. Quelques-uns s'enfuient. Un dépôt de munitions (probablement grenades) saute au rond du sommet). L'artillerie ennemie riposte sur le Tannley (60 obus tirés environ).

Entre 22h et 22h ½, tir de barrage (40 obus) sur le Reichacker (fusillade et grenades. En même temps, fusillade vers la cote 664 et vers le Bois Noir. La 1ère pièce tire quelques obus sur la lisière nord-est du Bois Noir.

Samedi 24 Juillet

A 6h tir sur des travailleurs au Reichacker (angle sud-est, 3e pièce).

A 14h tir sur la lisière ouest de Mühlbach (1ère pièce).

A 18h ½ tir de repérage sur le Reichacker (2e, 3e, 4e pièces).

Dimanche 25 Juillet

A 8h30 tir de représailles sur le Reichacker. Peu après, quelques obus sont tirés sur la batterie.

Vers 10h ½ le commandant du Reichacker demande un tir sur la tranchée prise le 20 et abandonnée le 21, d'où les Allemands viennent lancer des grenades sur nos nouvelles positions. Ce tir est exécuté de 13h à 15h devant un officier du 27e bataillon de Chasseurs venu du Reichacker. 100 obus environ tirés, par les 1e et 3e pièces. L'artillerie ennemie riposte ; quelques obus arrivent près de l'observatoire.

A 22h 30 tir de barrage sur le Reichacker (lancement de grenades).

Lundi 26 Juillet

A 9h tir de 4 obus sur le Reichacker (ouverture et fermeture du ban pour la remise des Croix de guerre).

Dans l'après-midi l'artillerie ennemie bombarde violemment le bas du Tannley où néanmoins les batteries lourdes (120 et 100) continuent de tirer. Prise à partie par nos contre-batteries, l'artillerie ennemie se tait. Quelques obus sont tombés près de la batterie.

A 22h puis à 23h, tirs de barrage sur le Reichacker (lancement de grenades).

Ont été cités à l'ordre n°20 de la Division : lieutenant Carenco, adjudant Berne, canonniers Garino, Aubert, Ribbes, Renouard, Montaignac. A l'ordre n°8 de l'A.D. 47 : les canonniers Albaret et Charreyron.

Mardi 27 Juillet

Journée calme.

Remplacement d'un canon qui paraît détérioré (fissure).

Dans l'après-midi attaque au Barrenkopf (14h).

Mercredi 28 Juillet

De 11h à 11h ½ la 1ère pièce tire 34 obus sur les emplacements de deux lance-bombes à Mühlbach, en même temps que la batterie 5/1.

Jeudi 29 Juillet

Journée calme. Dans l'après-midi attaque au Barrenkopf.

Vendredi 30 Juillet

Journée calme.

Au Reichacker, les Chasseurs construisent une nouvelle tranchée vers le saillant sud-est et établissent des postes d'écoute dans la tranchée prise le 20 juillet, évacuée le 21, canonnée le 25.

Samedi 31 Juillet

A 8h 30 tir sur des travailleurs ennemis au Reichacker.

De 22h à 22h 30 attaque allemande au Reichacker. Fusillade, canonnade, bombes, grenades, fusées. Les 2e et 3e pièces tirent 35 obus. L'attaque est repoussée ; 2 Allemands sont faits prisonniers.

Dimanche 1er Août

A 10h tir sur un blockhaus où l'on voit des Allemands au Reichacker 'dans la tranchée abandonnée au saillant sud-est).

De 15h 30 à 16h même tir (60 obus tirés en tout par la 2e pièce).

Deux hommes ont été envoyés au dépôt pour être employés dans des usines.

                         Effectif

   Officiers : 3         Sous-officiers : 18

Brigadiers, canonniers : 196+8       Animaux : 91+19

Lundi 2 Août

Journée calme. Pluie et brouillard.

Mardi 3 Août

Pluie et brouillard.

Vers 8h tir sur la tranchée qui part du sommet du Petit Reichacker vers le sud, où un poste allemand (2 hommes) a été aperçu. 20 obus tirés par la 2e pièce.

Vers 1h tir sur la tranchée du Petit Reichacker au nord et près d sommet, 19 obus sont tirés par la 2e pièce ; un grand bouclier est projeté en l'air.

L'artillerie allemande, qui manifeste peu d'activité depuis quelques jours, riposte le matin par 4 coups sur le bois d'Almatten, le soir par 6 coups sur le Sattel.

Mercredi 4 Août

Le mauvais temps persiste.

A 15h, tir de représailles sur le Reichacker.

De 17h 30 à 18h tir de la 2e pièce sur un blockhaus qui est détruit au Reichacker.

Jeudi 5 Août

Départ en permission du lieutenant Bernier, de l'adjudant Berne, du maréchal des logis Houde et de 9 hommes.

Vendredi 6 Août

A 20h tir de quelques obus sur le Reichacker, à la demande du commandant de secteur.

Samedi 7 Août

A 17h 30 tir (17 obus) sur la tranchée du sommet du Petit Reichacker, que les Allemands paraissent remettre en état au saillant sud-est.

Dimanche 8 Août

Beau temps.

De 6 à 9h les Allemands bombardent le bois de Tannley avec des obus de tous calibres et la route de la Schlucht avec des obus de 420.

A 18h tir de quelques obus sur le sommet du Reichacker.

Lundi 9 Août

Beau temps.

A 14h tir de représailles sur le Reichacker, où les Allemands lancent des bombes.

A 15h tir sur la tranchée du sommet du Petit Reichacker.

Mardi 10 et Mercredi 11 Août

Pas d'incidents. Fin de la vaccination anti typhoïdique;

La section de mitrailleuses restée en place près de l'observatoire depuis l'attaque du Reichacker est remplacée par une pièce de 35.

Jeudi 12 Août

De 17h ½ à 18h tir sur les maisons de Rospel (1ère pièce, 26 obus).

A 18h tir sur le Petit Reichacker où des travailleurs ont été aperçus (3e pièce).

Vendredi 13 Août

Pluie et brouillard.

A 10h ½ tir de 2 obus sur la tranchée de saillant sud-est du Petit Reichacker, où les Allemands ont travaillé la nuit (2e pièce).

Vers 17h les Allemands lancent quelques bombes sur le Reichacker. Nos lance-bombes ripostent très vigoureusement. La 2e pièce tire 27 obus sur la tranchée du centre du Reichacker. Plusieurs obus tombent dans les tranchées (comme il est arrivé d'ailleurs à chaque tir depuis le 20 juillet ; le réglage peut s'effectuer d'une façon très précise grâce à une lunette de siège et [illisible] prêtée à la batterie.

Samedi 14 Août

Pendant toute la journée, les Allemands bombardent la région d'Almatten. A 9h tir d'efficacité de 77 sur le bois du Tannley ; à 10h bombardement de l'ancien emplacement du cantonnement, déjà bombardé la veille ; à 14h bombardement du bois vers 'abri de la 4e pièce ; de 18h 30 à 19h bombardement du cantonnement de la batterie.

A 15h tir de la 1ère pièce sur une maison de Rospel bombardée l'avant-veille et où de nouveaux travaux ont été effectués. Peu après, le canon de 35 tire 25 obus sur les tranchées de la cote 553.

De 21h à 22h tir de la 3e pièce sur la crête sud du Petit Reichacker où l'on signale du travail.

Deux hommes sortant de l'hôpital rentrent à la batterie.

Départ des permissionnaires.

Dimanche 15 Août

Le mauvais temps persiste.

A 6h 30 tir sur la tranchée du Reichacker, vers le centre (2e pièce, 17 obus).

Lundi 16 Août

Mauvais temps. Pas d'incident.

Mardi 17 Août

Beau temps.

Retour du lieutenant Bernier et de la 1ère série de permissionnaires. Départ du lieutenant Peyrard et de 6 hommes en permission.

Dans l'après-midi bombardement du Reichacker de 12 à 14h, de 15h ½ à 17h et de 18 à 19h par l'artillerie de tous calibres et les lance-bombes. Le bombardement est surtout intense de 18 à 19h. Les 2e et 3e pièces de la batterie tirent 226 obus, dont 175 explosifs, sur les tranchées de 1ère ligne qui sont atteintes en plusieurs endroits. Un dépôt de grenades (?) saute vers 18h ¾. Les 129e et 66e divisions attaquent dans la soirée vers le Linge et vers Sondernach.

Mercredi 18 Août

De nouvelles instructions prescrivant à l'artillerie de "rendre la vie dure" à l'ennemi, la batterie (1ère pièce) tire 89 obus sur Rospel et Mühlbach de 14h à 16h 30.

Jeudi 19 Août

De 10h ½ à 11h tir sur le sommet du Petit Reichacker (2e pièce, 27 obus). Un dépôt de grenades saute.

De 17h à 17h ½ tir sur le sommet du Petit Reichacker et le vallon en arrière (2e pièce, 25 obus).

Vendredi 20 Août

A 9h ½ tir sur une batterie de 77 vers Geisbach (4e pièce, 4100m, 27 obus), batterie révélée par la fumée.

De 14 à 16h tir sur les tranchées de la cote 529 (1ère pièce, 20 obus, 2100-2200m).

A 15h tir sur une batterie de 88 (?) vers Fluswald (4e pièce, 4700m, 36 obus.

A 19h tir sur la même batterie.

A 20h ½ tir de représailles sur le Reichacker où les Allemands lancent des bombes (3e pièce, 10 obus).

Samedi 21 Août

Pluie et brouillard.

De 9h ½ à 10h tir sur Rospel (1ère pièce, 26 obus).

De 10h ½ à 11h tir sur le sommet du Petit Reichacker (2e pièce, 36 obus).

A 11h tir sur la batterie de Fluswald, dont on aperçoit la fumée (4e pièce, 12 obus).

De 14 à 17h tir sur les tranchées de la cote 529 et Mühlbach (1ère pièce, 76 obus).

Pendant la nuit deux tirs de barrage sur demandes du Reichacker ; la 3e pièce tire 5 obus.

Dimanche 22 Août

Départ en permission du maréchal des logis Niel et de 5 hommes.

De 10h ½ à 11h tir sur les tranchées du Reichacker, vers le centre. Un dépôt de grenades saute (2e pièce, 56 obus).

Dans l'après-midi bombardement du Reichacker par l'artillerie lourde et els lance-bombes, de 13h ½ à 15h "modérément" ; de 16 à 17h, "passablement" ; et de 18h à 18h 45, "violemment". La batterie intervient à 17h ¼ par un tir d'efficacité qui la fait repérer et bombarder immédiatement par des pièces de 105 et de 77 ; puis de 18h à 18h 45 par un tir lent sur les pentes du Petit Reichacker. 120 obus sont tirés (60 chaque fois). Bombardement intense au Linge et fusillade vers 18h.

La 1ère pièce a tiré de 13h ½ à 17h 90 obus sur la cote 529 et Rospel.

Vers minuit, la 1ère pièce tire 10 obus sur Mühlbach où des mouvements sont signalés.

Lundi 23 Août

Beau temps. Journée calme. Dans la soirée, canonnade et fusillade au Linge.

Mardi 24 Août

A 5h la 1ère pièce tire 36 obus sur les tranchées de la cote 529.

De 10h ½ à 11h la 2e pièce tire 31 obus sur le Petit Reichacker (tranchée du sommet).

Vers midi on apprend une victoire navale russe. L'ordre est donné à l'artillerie d'ouvrir le feu à 18h. De 18h à 18h ½ la 1ère pièce tire 8 obus sur Rospel ; les trois autres tirent quelques obus fusants sur le Petit Reichacker ; puis la 2e pièce bombarde un blockhaus situé au sud et près du sommet, qui est touché pour la 3e fois. A 6h ¾ la 3e pièce tire sur un lance-bombes dans le ravin de Klange (39 obus en tout).

Pendant la nuit, la 3e pièce tire 36 obus par séries de trois derrière le Grand Reichacker (3000-3500).

Mercredi 25 Août

Beau temps.

Dans la matinée (6h), la 3e pièce va occuper une nouvelle position au Klitzerstein aménagée par la batterie 41/1 (axe du tir Rospel-Bois Noir). Elle reçoit quelques obus de 105.

A 9h ½ tir de la 1ère pièce sur l'usine de Mühlbach (18 obus).

De 10h ½ à 11h tir de la 2e pièce sur les tranchées du Petit Reichacker vers le centre (46 obus).

A 17h ½, sur la demande de l'infanterie, tir de la 2e pièce sur le centre du Petit Reichacker.

Les Allemands ripostent par des grenades ; la 2e pièce tire encore quelques obus (21 en tout).

8 mulets arrivent à la batterie en remplacement de 8 mulets morts ou évacués.

Jeudi 26 Août

De 14h ½ à 15h ½ tir de la 1ère pièce sur les bois de la cote 529 (46 obus).

De 17h ½ à 18h tir de la 4e pièce sur le Petit Reichacker, vers le sommet (38 obus).

Vendredi 27 Août

Le commandant Magnin est remplacé par le capitaine Brigonnet, du 5e de campagne, au commandement de l'artillerie du secteur à Gaschney.

De 9h ½ à 10h tir de la 3e pièce sur un blockhaus entre Rospel et le Bois Noir (27 obus).

De 15h à 18h tir de la 3e pièce (10 obus) sur le même objectif que le matin, et la 1ère pièce (25 obus) sur les bois de la cote 529.

De 17h 30 à 18h 30 tir de la 2e pièce sur les tranchées du Reichacker, vers le centre (60 obus).

Samedi 28 Août

La batterie abandonne son cantonnement de Germanien pour prendre la ferme de Redliwasen et les baraques voisines construites par la batterie de bombardiers.

De 9h ½ à 10h tir sur la batterie de Fluswald (4e pièce) et sur la carrière de Rospel (3e pièce).

Dimanche 29 Août

De 1h à 3h la 4e pièce tire 16 obus dans la direction de Fronzell.

De 9h ¼ à 9h ½ la 4e pièce tire 25 obus sur les tranchées du Reichacker, où l'on voit des Allemands. Un blockhaus situé près du sommet est atteint pour la 4e ou 5e fois 'explosion de grenades ?). De 10h ¼ à 10h ½ même tir (26 obus). Un obus provoque un incendie très vif et de courte durée (pétrole ?).

De 9h ½ à 10h ½ la 3e pièce tire sur le même objectif que la veille. Un dépôt de grenades saute, un abri est démoli près de la carrière de Rospel (57 obus).

Sans l'après-midi, orage, pluie violente.

A 22h tir de barrage (4e pièce, 10 obus) sur le sommet du Petit Reichacker, où des Allemands travaillent.

Dans la soirée, orage, pluie violente.

Lundi 30 Août

De 0 à 2h tir de la 1ère pièce sur Rospel (10 obus).

A 10h ½ tir sur la batterie de Fluswald (4e pièce). Même tir à 13h ½ (26 obus en tout).

A 15h tir de représailles sur le Bois Noir (1ère pièce, 31 obus).

A 15h tir sur les tranchées du Petit Reichacker, où l'on voit des travailleurs (12 obus).

De 21 à 22h tir sur les pentes nord du Grand Reichacker (2e pièce, 13 obus).

A 22h tir sur les pentes sud du Petit Reichacker, où les Allemands lancent des bombes (4e pièce, 10 obus).

Retour du lieutenant Peyrard. Départ en permission du maréchal des logis Grangnard et de 5 hommes.

Mardi 31 Août

De 12h ½ à 13h tir sur un poste d'écoute très voisin de nos lignes (pentes sud du Petit Reichacker), qui est touché (4e pièce, 40 obus).

Vers 15h tir sur les tranchées de la cote 529 (1ère pièce, 30 obus).

A 17h ¼ et 18h, tir de représailles sur le Petit Reichacker (2e, 4e pièces, 36 obus).

Puis vers 18h 30 lancement de bombes et de grenades et tir sur les tranchées du Petit Reichacker (61 obus).

Dans la soirée canonnade violente et fusillade au Linge.

Mercredi 1er septembre

De 0 à 1h tir sur les pentes sud du Grand Reichacker (4e pièce, 8 obus).

De 14h ½ à 15h ½ tir sur les tranchées des carrières de Rospel (3e pièce, 25 obus).

De 15h ½ à 16h tir sur la cote 529 (1ère pièce, 10 obus).

Pendant la nuit, tir sur la cote 529 (1ère pièce, 10 obus).

A 12h tir de représailles sur le Reichacker (4e pièce, 8 obus).

Des obus de 105 sont tombés, l'après-midi, dans le voisinage immédiat de la 3e pièce

Jeudi 2 septembre

De 10h ½ à 11h ¼ tir sur les tranchées du Petit Reichacker, à droite du sommet (4e pièce, 30 obus).

Dans la nuit, tir sur le Grand Reichacker, vers le sud (4e pièce, 10 obus).

Vendredi 3 septembre

De 10h ¼ à 10h ¾ tir sur le Petit Reichacker (flanc sud, vers le sommet). Des grenades sautent (4e pièce, 21 obus).

De 16h à 16h ½ tir sur un abri de mitrailleuses, vers les carrières de Rospel, qui est démoli (3e pièce, 27 obus).

Dans l'après-midi des obus de 160 tombent près de la batterie à Almatten et des obus de 77 près de Redlinwasen.

Pendant la nuit la 3e pièce tire 15 obus sur la lisière est du Bois Noir.

Samedi 4 septembre

Mauvais temps. L'échelon vient s'installer tout entier à Redliwasen.

De 10h ½ à 11h tir sur le sommet du Petit Reichacker (4e pièce, 35 obus).

A 17h tir sur la batterie de Fluswald (4e pièce, 10 obus).

A 17h ½ tir de repérage des 2e et 4e pièces sur la pente sud du Petit Reichacker (20 obus).

A 18h tir de représailles sur le Petit Reichacker (4e pièce, 10 obus).

De 21 à 22h la 4e pièce tire 10 obus dans la vallée, vers Luttenbach.

Un homme est évacué pour maladie.

Dimanche 5 septembre

Beau temps.

De 10h ½ à 10h ¾ tir sur le Petit Reichacker (2e pièce, 14 obus).

De 16 à 17h tir sur les carrières de Rospel. Explosion de grenades (3e pièce, 35 obus).

Le maréchal des logis chef, 1 brigadier et 4 hommes partent en permission.

A 22h30 tir sur le Petit Reichacker (10 obus).

Lundi 6 septembre

De 16h à 18h tir sur les tranchées de la cote 525 et sur le bois de l'Ilienkopf, à l'occasion d'une attaque que doit prononcer la 66e Division (1ère pièce, 85 obus).

De 23 à 24h tir sur le Petit Reichacker (10 obus). Chaque nuit, sur l'ordre di commandant de l'artillerie, un tir de quelques obus est exécuté par coups séparés ou par rafales de 2 obus).

Mardi 7 septembre

A 9h tir sur le bois de l'Ilienkopf pour répondre au bombardement de la crête du Kiosque (1ère pièce, 55 obus).

A 17h tir sur le Reichacker (13 obus).

Départs en permission du maréchal des logis Chenet, du brigadier Reboul et de 4 hommes.

Mercredi 8 septembre

De 0 à 1h tir sur la cote 529 (1ère pièce, 10 obus).

Journée calme. A 23h, 12 obus tirés sur Munster (2e pièce).

Jeudi 9 septembre

De 10 à 11h tir de la 1ère pièce sur la cote 529 (63 obus) puis sur Rospel (12 obus). La batterie tire également sur le Reichacker (21 obus).

A 17h et 17h ½ tir sur des travailleurs aperçus au Petit Reichacker (2e pièce, 43 obus).

La 3e pièce est ramenée de Klitzertsein à Almatten.

Vendredi 10 septembre

De 0 à 2h tir de la 2e pièce dans le ravin de Klange (10 obus). A 2h tir de représailles sur le Petit Reichacker (2e pièce, 10 obus).

A 16h tir sur le Petit Reichacker, où des travailleurs ont été vus au sud et au nord du sommet. Même tir à 17h (2e pièce, 66 obus).

La 4e pièce reprend son ancien emplacement dans le bois d'Almatten.

Un homme est détaché à l'arsenal de Toulon.

Samedi 11 septembre

A 0h tir sur le Reichacker (10 obus).

De 22 à 23h tir sur Munster (10 obus).

Nouveaux ordres relatifs à l'emploi de l'artillerie, les tirs de barrage et représailles sont demandés par l'infanterie directement aux batteries, les autres ordonnés par le commandant de l'artillerie du secteur.

Dimanche 12 septembre

Journée calme.

Lundi 13 septembre

A 17h tir de réglage sur l'usine de Mühlbach et Sendenbach (1ère et 4e pièces).

A 18h 30 tir sur les tranchées gauche du Petit Reichacker où les Allemands lancent des grenades.

A 22h 30 tir "d'exercice", barrage n°11 (1ère pièce, 10 obus).

Vers 23h tir sur Stoka (4e pièce) et sur l'usine de Mühlbach (1ère pièce) où des mouvements sont signalés par l'infanterie. A 24h tir sur Stoka (19 obus en tout).

Mardi 14 septembre

A 10h 30 tir sur une pièce de 74 visible par la fumée vers Fluswald (4 obus).

A 15h tir sur le Petit Reichacker, vers la gauche (12 obus).

Dans l'après-midi, pluie.

Un homme est évacué pour maladie.

Mercredi 15 septembre

De 14 à 15h tir de repérage de la 1ère pièce sur Rospel (tir de barrage n°10) et tir de représailles de la même pièce sur la crête du Kiosque (12 obus en tout).

Jeudi 16 septembre

Beau temps.

A 15h 30 tir de repérage de la 4e pièce sur le Bois Noir (tir de barrage n°9, S=220, D=700).

A 16h tir sur des travailleurs au Petit Reichacker, vers la droite.

Vendredi 17 septembre

Activité assez grande des artilleries adverses.

Un homme est évacué pour maladie ; un homme est détaché dans une usine.

Départ de 6 permissionnaires.

Samedi 18 septembre

Journée calme. Brouillard.

 

Dimanche 19 septembre

Départ du maréchal des logis Lamouroux et de 5 hommes permissionnaires. Les permissions sont suspendues à partir du 20.

Lundi 20 septembre

Beau temps.

A 10h la 3e pièce tire 15 obus sur une batterie de 74 dont on voit la fumée vers Geisbach.

Activité assez grande des deux artilleries.

Mardi 21 septembre

A 10h tir sur la batterie de Geisbach, visible par la fumée.

A 15h la 1ère pièce tire quelques obus sur la cote 529, d'où un lance-bombes bombarde la crête du Kiosque (demande du commandant de l'artillerie du secteur voisin au sud).

A 15h30 tir sur des travailleurs vers le sommet du Petit Reichacker.

Mercredi 22 septembre

A 14h 30 tir sur des travailleurs au Petit Reichacker, vers le sommet. A 15h tir sur la batterie de 74 de Geisbach.

Jeudi 23 septembre

A 1h ½ tir de 6 obus sur l'usine de Mühlbach (demande du commandant du secteur du Braunkopf).

A 10h tir sur des travailleurs au Petit Reichacker, vers le centre.A 11h tir sur des Allemands aperçus au Petit Reichacker, à droite et près du sommet.

A 13h30 tir sur des travailleurs, au même endroit qu'à 10h.

Un mulet d'étrangle au bivouac.

Vendredi 24 septembre

A 10h tir sur la batterie de Geisbach, qui tire comme d'habitude sur le chemin près de l'observatoire. Cette batterie est ensuite vigoureusement contrebattue par la batterie de 75 de Gaschney.

Samedi 25 septembre

Dans l'après-midi, à Gaschney, fête de la Sidi-Brahim, pendant laquelle le colonel La Capelle annonce la reprise de l'offensive générale.

Dimanche 26 septembre

Mauvais temps en particulier pendant la nuit du 26 au 27.

Pas d'incidents.

Lundi 27 septembre

Mauvais temps.

A 21h tir de barrage au Reichacker, demandé par le commandant de l'infanterie (2 obus).

Mardi 28 septembre

A 13h tir sur des Allemands aperçus à droite et près du sommet du Reichacker.

Un homme est évacué pour maladie, un homme sortant de l'hôpital rentre à la batterie.

Mercredi 29 septembre

A 9h ½ tir sur des Allemands au même endroit que la veille.

A 16h tir de 2 obus par pièce pour toute l'artillerie en l'honneur d'un succès dont on vient d'avoir la nouvelle.

Jeudi 30 septembre

A 10h ¼ tir sur des Allemands au même endroit que les jours précédents.

4 hommes quittent la batterie pour une demi-batterie de bombardiers formée en remplacement de la batterie qui a quitté la région.

A 24h tir de représailles (3 obus) sur le Reichacker où les Allemands lancent des grenades.

Vendredi 1er Octobre

Le capitaine Brigonnet, nommé Chef d'escadron et quittant la 47e division avec son groupe, est remplacé au commandement de l'artillerie du secteur par le Chef d'escadron Huber du 21e Régiment.

A 19h tir de représailles (4 obus) sur le Petit Reichacker (lancement de grenades).

                         Effectif

   Officiers : 3         Sous-officiers : 18

Brigadiers, canonniers : 189       Animaux : 19+90

Samedi 2 Octobre

Beau temps.

A 10h, 10h ½, 11h ¼, tir de 30 obus sur le Petit Reichacker où les Allemands travaillent et lancent des grenades (depuis quelques jours, activité plus grande de l'ennemi au Reichacker).

A 16h ½ tir de représailles sur le Petit Reichacker à la suite d'un lancement de bombes (10 obus).

A 20h tir de la 4e pièce (4 obus) sur Stoka, où un convoi de quelques voitures est signalé.

Pendant la journée, l'activité de l'artillerie ennemie a été nulle.

Dimanche 3 Octobre

A 10h tir sur des travailleurs au Petit Reichacker (même endroit que les jours précédents).

A 20h tir de la 4e pièce sur Stoka où un convoi de ravitaillement est signalé.

A 21h ¼ tir de 2 obus sur le Petit Reichacker où des Allemands travaillent (à droite du sommet).

A 21h ¾ tir de la 1ère pièce (4 obus) sur Mühlbach (convoi de ravitaillement).

A 23h tir de la 4e pièce (6 obus) sur Stoka (convoi de ravitaillement).

Un canon détérioré (rupture de 2 vis de la crémaillère) est remplacé.

Lundi 4 Octobre

A 15h tir sur le Petit Reichacker où l'on aperçoit de la fumée.

A 17h tir sur la tranchée du Petit Reichacker (à droite du sommet) où les Allemands ont fait des travaux.

Pendant la journée pluie et brouillard.

Mardi 5 Octobre

Brouillard dans la matinée.

A 13h tir sur des travailleurs au Reichacker. Même tir à 19h.

Mercredi 6 Octobre

A 7h30, 10h30, 15h, tir sur des travailleurs au Petit Reichacker.

Brouillard.

Jeudi 7 Octobre

A 10h30 tir sur le Petit Reichacker dans le brouillard (des travaux sont signalés par l'infanterie à droite près du sommet).

Vendredi 8 Octobre

A 9h1/2 le brouillard étant dissipé, tir sur des travailleurs au Petit Reichacker vers le milieu de la ligne (2e pièce, 16 obus).

A 14h tir de repérage sur toute la crête du Petit Reichacker, pour indiquer les positions de l'ennemi à une batterie de 90 située de l'autre côté de la vallée (au sud).

A 16h tir sur des travailleurs, sur la crête sud du Petit Reichacker.

Samedi 9 Octobre

A 8h tir de représailles au Petit Reichacker, vers le sommet.

A 9h ½ tir sur des travailleurs vers le centre du Petit Reichacker.

Dimanche 10 Octobre

De 15h à 15h 30 tir sur un poste d'écoute que les Allemands ont établi à droite, en avant et près du sommet du Petit Reichacker (27 obus).

Beau temps.

Lundi 11 Octobre

A 9h et 14h ½ tir sur le poste d'écoute déjà bombardé la veille.

A 19h, tir de représailles sur le Petit Reichacker, d'où les Allemands lancent des bombes.

Mardi 12 Octobre

A 9h tir sur des travailleurs, à droite et près du sommet du Petit Reichacker.

Vers 16h ½ canonnade, lancement de grenades et de liquides enflammés au Linge.

Mercredi 13 Octobre

A 9h ½ tir sur des travailleurs au Petit Reichacker (au même endroit que la veille).

Vers 19h canonnade au Linge.

Jeudi 14 Octobre

Journée calme. A 15h tir de 1 obus sur le Reichacker d'où une batterie tire sur l'Almatt.

Vendredi 15 Octobre

A 3h 1/1 fusillade au Reichacker vers la droite. La 3e pièce tire 20 obus.

Dans l'après-midi une section de mitrailleuses s'installe près de l'observatoire.

A 19h tir de 4 obus sur le sommet du Petit Reichacker, où l'on signale des travailleurs.

Samedi 16 Octobre

A 2h ½ et 3h ½ tir sur des travailleurs signalés vers le sommet du Petit Reichacker.

A 11h tir sur le poste d'écoute déjà bombardé les jours précédents. Un Allemand s'enfuit.

Dans l'après-midi la section de mitrailleuses venue la veille repart.

Les permissions sont rétablies.

A 19h la 4e pièce tire 4 obus sur le Bois Vert, où des travailleurs sont signalés.

Canonnade vers l'Hartmannswiller, comme la veille.

Dimanche 17 Octobre

A 13h ½ tir sur la gauche du Petit Reichacker, où des Allemands travaillent.

Vers 19h canonnade et fusillade au Linge.

Un homme est évacué pour maladie.

                         Effectif

   Officiers : 3         Sous-officiers : 19

Brigadiers, canonniers : 186       Animaux : 90+15

Lundi 18 Octobre

A 14h ½ tir sur les tranchées allemandes à droite et près du sommet du Petit Reichacker.

A 15h tir sur l'usine de Sendenbach, où les Allemands viennent d'entrer.

A 21h tir sur la crête du Petit Reichacker, où des Allemands travaillent.

Mardi 19 Octobre

A 16h ½ et 18h ½, tir sur le Petit Reichacker (lancement de grenades).

A 21h ½, tir de la 4e pièce sur le Bois Vert, où des Allemands travaillent.

Brouillard dans la matinée.

Mercredi 20 Octobre

Brouillard.

A 17h tir sur le Petit Reichacker, vers la gauche (24 obus).

A 19h, tir de représailles sur le Petit Reichacker, vers la gauche (3 obus) et près du sommet (4 obus).

Départ en permission du maréchal des logis Bonnes, 1 brigadier, 4 hommes.

Jeudi 21 Octobre

A 10h ¾ tir sur des travailleurs, vers la gauche du Petit Reichacker (5 obus).

Vendredi 22 Octobre

A 9h ½ tir sur des travailleurs (7 obus), vers la droite et près du sommet du Petit Reichacker.

Un homme est évacué pour maladie.

Départ en permission du maréchal des logis Ducret et de 4 hommes.

Samedi 23 Octobre

A 10h ½ puis à 15h, tir sur le Petit Reichacker, vers le sommet, où les Allemands font des travaux.

A 21h lancement de grenades et fusillade au Reichacker. La batterie tire une douzaine d'obus sur la pente à droite du sommet.

Dimanche 24 Octobre

A 4h la 2e pièce va occuper un des abris de l'ancienne position du Gaschneykopf pour tirer sur la cote 664 en prévision d'une attaque allemande vers Metzeral, qui n'a pas lieu. Elle revient à Almatten vers 18h.

A 12h tir sur le sommet du Petit Reichacker (comme la veille).

A la suite de la fusillade de la veille, les Allemands ont occupé le poste installé dans l'ancienne tranchée neutre, bombardée le 25 juillet, et toute cette tranchée. De 15h à 16h la 3e pièce tire 35 obus sur cette tranchée, très rapprochée de la nôtre.

Visite du capitaine Lhermite, commandant la 5e batterie et l'artillerie du secteur voisin de la 66e Division.

Lundi 25 Octobre

Journée calme.

Dans l'après-midi pluie et brouillard.

Mardi 26 Octobre

Le matin brouillard.

De 14h à 15h, la 2e pièce tire 55 obus sur la tranchée bombardée la veille. Le poste d'écoute est détruit. A 16h tir de 4 obus sur la crête en arrière de cette tranchée où des Allemands travaillent.

A 22h tir de représailles de 6 obus sur le Petit Reichacker (lancement de grenades).

Température : -2 pendant la nuit.

Mercredi 27 Octobre

Beau temps.

A 9h et 14h tir de quelques obus sur le Petit Reichacker où l'on voit de la fumée.

A 16h bombardement de la tranchée ci-devant neutre. Une trentaine d'obus sont tirés ; deux explosions se produisent dans la tranchée, qui a été réparée pendant la nuit. Un canon de 75 mis à la disposition de la batterie pour tirer sur cette tranchée est installé dans le bois du Tannley.

Jeudi 28 Octobre

A 14h ½ la pièce de 75 (   pièce de la   batterie du   ) ouvre le feu sur la tranchée ci-devant neutre et exécute jusqu'à 15h ½ un tir extrêmement précis sur cette tranchée. Le tir est réglé de l'observatoire de la batterie par le capitaine (la pièce est neuve).

Puis la pièce allonge le tir ; les 2e et 3e pièces de la batterie ouvrent le feu à gauche et à droite et une patrouille de Chasseurs (7 hommes) se rend dans la tranchée où elle ne trouve personne.

A 16h la patrouille revient, rapportant un casque et des outils. A ce moment une série de fusées rouges partent sur la pente sud du Petit Reichacker et l'artillerie ennemie, qui a déjà ouvert le feu depuis un moment, exécute un tir de barrage violent sur le Sattel. L'infanterie semble exécuter une contre-attaque à coup de grenades ; la fusillade est assez vive. La 3e pièce arrose d'obus à balles la pente du Petit Reichacker. Des tirs de barrage sont exécutés par d'autres batteries.

Vers 17h le calme est rétabli.

A 18h ½ trois obus tirés par le canon de 75 déterminent une nouvelle réponse de la fusillade, qui s'arrête bientôt. La 3e pièce tire 2 obus.

Trois obus sont encore tirés vers minuit par la 3e pièce, sur la demande du commandement du Reichacker, contre des travailleurs ennemis.

Vendredi 29 Octobre

A 7h une pièce de 210 ouvre le feu sur la lisière du bois vers Im Tannley. Au 3e obus le maréchal des logis Chenet, observateur, est blessé grièvement. Le tir continue à raison de 15 à 20 coups par heure jusqu'à 12h ½. Les maisons d'Im Tannley sont démolies ; les deux lunettes et un appareil téléphonique sont retrouvés le soir détériorés dans la maison du poste d'observation, qui a été incendiée. A 15h une douzaine d'obus de 210 sont encore tirés.

A partir de 15h plusieurs rafales de 77 de 2 ou 3 coups sont tirés sur la position à des intervalles variables.

22 hommes de renfort arrivent à la batterie.

                         Effectif

   Officiers : 3         Sous-officiers : 18

Brigadiers, canonniers : 208       Animaux : 19+90

Samedi 30 Octobre

Pas d'incidents.

Dimanche 31 Octobre

Idem

Lundi 1er Novembre

Pluie. Journée calme.

Mardi 2 Novembre

Service religieux à la mémoire des morts à Gaschney.

Pluie abondante. Neige sur le Petit Hohneck.

Mercredi 3 Novembre

Beau temps. Pas d'incidents.

 

Jeudi 4 Novembre

Départ en permission du brigadier Brisset et de 8 hommes.

Vendredi 5 Novembre

Brouillard, pluie et neige.

Samedi 6 Novembre

Brouillard pendant la matinée.

Dimanche 7 Novembre

Beau temps sur les hauteurs, brouillard dans la vallée.

A 15h tir de représailles de 12 obus sur le Reichacker, à la demande du commandement du Reichacker, où le 22e a remplacé le 6e bataillon.

Départ en permission du maréchal des logis Isseurat, du brigadier Sasseau et de 8 hommes.

Lundi 8 Novembre

Brouillard dans la vallée, beau temps dans les hauteurs. Pas d'incidents.

Mardi 9 Novembre

Beau temps.

A 10h tir sur des travailleurs au Reichacker, à la demande de l'infanterie (11 obus).

Mercredi 10 Novembre

Vent violent et pluie dans la matinée. L'après-midi, neige.

A 9h tir sur des travailleurs au Petit Reichacker (à droite et près du sommet).

A 3h tir de représailles sur le Petit Reichacker (lancement de bombes).

Jeudi 11 Novembre

Bourrasques de neige.

A 11h tir de représailles sur le Petit Reichacker (lancement de bombes).

Vendredi 12 Novembre

Vent violent. Pluie. La neige fond.

Un détachement d'une trentaine d'hommes venus pour servir une section de 90 destinée à tirer sur la crête du Kiosque est pris en subsistance par la batterie.

Samedi 13 Novembre

Vent violent et pluie dans la matinée. Neige dans la soirée.

A 9h ½ 4 obus sont tirés sur des travailleurs aperçus vers le centre du Petit Reichacker.

Deux des hommes nouvellement arrivés sont évacués pour maladie.

Dimanche 14 Novembre

Beau temps. La terre est couverte de neige.

Lundi 15 Novembre

Beau temps.

Arrivée à la batterie du sous-lieutenant Collard nommé en remplacement du lieutenant Carenco.

Mardi 16 Novembre

Beau temps.

Départ en permission du maréchal des logis Agullo et de 8 hommes.

Deux chevaux sont envoyés à la batterie. Mais les mulets évacués ne sont pas remplacés.

                         Effectif

   Officiers : 4         Sous-officiers : 17

Brigadiers, canonniers : 203       Animaux : 19+87. Subs. 27

Mercredi 17 Novembre

Départ en permission du capitaine Thierry.

Départ du vétérinaire auxiliaire Bricot muté à Héricourt (groupe de 95).

11h 30 tir de représailles sur le Reichacker (4 obus).

11h 55 idem (4 obus). Chute de neige toute la journée.

Jeudi 18 Novembre

10h15. Tir sur des travailleurs au Reichacker (demande de l'infanterie, 8 obus).

Vendredi 19 Novembre

7h45. Tir de représailles sur le Reichacker (1 obus), demande de l'infanterie.

10h. Tir sur des travailleurs au sommet du Petit Reichacker (10 obus), demande de l'infanterie.

Samedi 20 Novembre

Beau temps. A partir du 20, pour ménager les ressorts des récupérateurs des canons de 65, par le froid, ordre est donné de laisser les canons à la position de route, sauf la 2e pièce qui reste à la position de tir pendant la nuit.

Dimanche 21 Novembre

Pas d'incidents.

Lundi 22 Novembre

11h. Tir de représailles sur le Reichacker à la demande de l'infanterie (16 obus).

19h. Tir sur des travailleurs au Sud du Reichacker à la demande de l'infanterie (6 obus).

19h45. Tir de représailles sur le Reichacker à la demande de l'infanterie (4 obus).

Mardi 23 Novembre

Brouillard dans la vallée. Pas d'incidents.

Arrivée du vétérinaire auxiliaire Gaier.

Mercredi 24 Novembre

10h30. Tir de représailles sur le Reichacker (demande de l'infanterie 10 obus).

Construction d'emplacements pour 2 pièces de 65 dans le bois de Klitzerstein pour tirer sur le Bois Noir.

12h à 12h30, violente action de minenwerfer sur nos tranchées de la cote 664 et du Kiosque, sans action d'infanterie.

Jeudi 25 Novembre

Calme.

Vendredi 26 Novembre

Abondante chute de neige dans la nuit.

22h30. Tir de représailles sur le Reichacker (demande de l'infanterie, 6 obus).

Samedi 27 Novembre

Continuation des travaux à Klitzerstein. Neige. Température minimale, -10°).

Dimanche 28 Novembre

10h. Tir de représailles sur le Reichacker (demande de l'infanterie, 6 obus).

Lundi 29 Novembre

Retour du capitaine Thierry et du mauvais temps.

Dégel. Pluie.

Mardi 30 Novembre

A 13h commencement du tir de concentration sur le Bois Noir jusqu'à 14h25. Les 2e et 3e pièces (lieutenant Bernier) à Klitzerstein tirent sur la tranchée de 1ère ligne vers l'angle nord-est du bois ; deux abris sont démolis. La 1ère pièce (lieutenant Peyrard) tire sur les tranchées de Rospel.

Dev 14h25 à 14h30 tir d'efficacité ; puis silence jusqu'à 14h35 pour les 3 pièces, pendant que la 4e pièce envoie quelques obus sur la tranchée située derrière la cote 529. Puis le bombardement reprend sur les premiers objectifs jusqu'à 15h ; de nouveaux abris sont démolis par les 2e et 3e pièces. A 15h le feu cesse.

L'artillerie ennemie a répondu assez faiblement sur le Reichacker, l'Almatt, le Braunkopf et Bellevue (des obus courts sont tombés près d'Almatten).

De 15h à 22h les quatre pièces tirent quelques obus sur le Bois Noir, Rospel, l'usine de Sendenbach, le Bois Vert. 433 obus ont été tirés en tout.

Pendant la journée, les 2 canons placés à Klitzerstein ont été fournis par une section de la batterie 6/2, arrivée la nuit, et qui repart le lendemain matin (lieutenant Barbier) ; ils ont été servis par le personnel des 2e et 3e pièces.

Mercredi 1er Décembre

Pluie. Vent violent.

Le capitaine Thierry et le maréchal des logis Chenet sont cités à l'ordre n°   de l'armée.

Trois hommes évacués pour maladie, dont deux hommes du dernier renfort, rentrent à la batterie.

                         Effectif

   Officiers : 4         Sous-officiers : 17

Brigadiers, canonniers : 205       Animaux : 19+87. Subsistants 34

Jeudi 2 Décembre

Mauvais temps. Pas d'incidents.

 

Vendredi 3 Décembre

Départ en permission du lieutenant Collard.

Samedi 4 Décembre

Pluie et vent.

De 13 à 14h tir de représailles (24 obus) sur le Reichacker où les Allemands lancent des bombes et des obus (demandé par l'infanterie).

Douze hommes partent en permission, dont le maréchal des logis Jeans.

Dimanche 5 Décembre

Assez beau temps (T +10).

Vers 15h la 2e pièce tire 5 obus sur un boyau, à droite du sommet du Petit Reichacker, où l'on voit des Allemands. Un abri souterrain est atteint.

Lundi 6 Décembre

Le mauvais temps recommence.

Le colonel Lacapelle, nommé chef d'Etat-major de la VIIe Armée, est remplacé à la 4e brigade par le colonel…

Mardi 7 Décembre

Assez beau temps. Pas d'incidents.

Mercredi 8 Décembre

Pluie abondante.

Départ de trois hommes en permission.

Jeudi 9 Décembre

Mauvais temps.

Journée calme.

Vendredi 10 Décembre

A 10h ½ la 1ère pièce tire 12 obus sur Mühlbach.

A 15h tir de représailles sur le Reichacker, où on lance des bombes.

Mauvais temps.

Samedi 11 Décembre

Mauvais temps.

Pas d'incidents.

Dimanche 12 Décembre

Orage dans l'après-midi. Pluie, grésil, neige.

Trois hommes évacués pour maladie. Départ en permission du brigadier Bona et de 4 hommes.

Lundi 13 Décembre

Beau temps. Le sol est couvert d'une couche de neige peu épaisse.

A 10h ½ tir de la 3e pièce sur un groupe d'Allemands perçus sur la pente sud du Petit Reichacker. Un abri est atteint (14 obus).

A 13h, à la suite de mouvements, dans l'ex tranchée neutre, de petits groupes d'ennemis (qui communiquent avec les Chasseurs), la 2e pièce tire 30 obus sur l'extrémité nord de cette tranchée.

Retour de permission du lieutenant Collard.

Mardi 14 Décembre

Froid (-6). Beau temps.

A 9h tir de représailles de quelques obus sur le Reichacker, où les Allemands lancent des bombes.

Mercredi 15 Décembre

Journée calme.

Départ en permission du maréchal des logis Michel et de 11 hommes.

Jeudi 16 Décembre

A 15h tir sur un abri, au sud-ouest de Mühlbach, où l'on voit des Allemands. L'abri est atteint par 2 obus.

Vendredi 17 Décembre

A 10h tir sur la batterie de Geisbach qui tire sur Klitzerstein (3e pièce, 18 obus).

A 11h ½ tir sur des grenadiers allemands qui lancent des grenades au Reichacker, vers le centre de la ligne. Un obus tombe sur le groupe (2e pièce, 8 obus).

Samedi 18 Décembre

Température douce. La neige fond.

Dimanche 19 Décembre

Froid. Brouillard dans l'après-midi.

Lundi 20 Décembre

Brouillard.

A 18h ½ tir de représailles d'une dizaine d'obus entre le Petit Reichacker et Munster (lancement de bombes au Petit Reichacker).

Départ en permission du maréchal des logis Ferrouci, 2 brigadiers et 10 hommes.

Mardi 21 Décembre

Froid et brouillard. Vent Neige.

De 13 à 14h tir d'une trentaine d'obus (1ère pièce) sur Rospel, en raison d'une attaque prononcée par la 66e Division.

Mercredi 22 Décembre

A 14h tir de représailles (2e pièce, 8 obus) sur le Reichacker, où les Allemands lancent des grenades. Puis ordre de tirer 30 obus en l'honneur du succès remporté à l'Hartmannswiller. La 2e pièce tire une vingtaine d'obus sur le sommet du Petit Reichacker, où un abri est démoli. La 4e pièce tire 5 obus sur les tranchées du Bois Vert.

A 15h ½ tir de représailles de quelques obus sur le Petit Reichacker (2e pièce).

A 18h ½ tir de 3 obus sur le sommet du Petit Reichacker, où des Allemands travaillent.

Jeudi 23 Décembre

Pas d'incidents. Neige et pluie.

Vendredi 24 Décembre

Pluie. Vent violent.

Samedi 25 Décembre

Pluie.

Dimanche 26 Décembre

Le mauvais temps persiste.

A 15h la 4e pièce tire quelques obus sur le Bois Vert et Stoka.

Lundi 27 Décembre

Beau temps (T +8).

Les conducteurs et les mulets des 1ère, 3e, 5e, 7e pièces vont s'installer au Kertoff, près de Gérardmer (maréchal des logis Niel, 2 brigadiers).

Entre 11 et 12h, tir sur le Petit Reichacker (2e pièce, 25 obus) pendant que la batterie de Steinabruck (75) règle un tir sur les mêmes tranchées.

La 2e et la 4e pièces échangent leurs canons.

Mardi 28 Décembre

A 14h ½ tir sur un lance-bombes au Reichacker (30 obus).

Départ en permission d'un brigadier et de 11 hommes.

Dans l'après-midi des obus de 77 tirés sur les [illisible] du 64e Bataillon à Klitzerstein arrivent près de la batterie.

Mercredi 29 Décembre

A 12h45 tir "d'exercice" par toutes les pièces (six obus).

Jeudi 30 Décembre

A 13h la 1ère pièce ouvre le feu (2 obus) sur une batterie de minenwerfer qui bombarde le Kiosque (batterie située au nord et près de la lisière du bois de Krakenberg dans un ravin). Elle est bombardée violemment par une batterie de 77 et une batterie de 105 ; 3 obus de 105 et 2 de 77 atteignent l'abri. Aucun dégât.

Vendredi 31 Décembre

A 15h la 1ère pièce est ramenée à la position d'Almatten.

Beau temps (T +6).

Vers 20h quelques obus de 105 arrivent près du boyau sur la lisière du bois de Tannley.

 

1916

Samedi 1er Janvier

A 1h tir de représailles sur le Petit Reichacker, où les Allemands lancent des bombes (2e pièce, 8 obus).

Dimanche 2 Janvier

Pluie et brouillard dans l'après-midi.

A 20h la 2e pièce tire 6 obus sur le Petit Reichacker (lancement de grenades).

Lundi 3 Janvier

Mauvais temps. Journée calme.

Mardi 4 Janvier

Beau temps.

A 19h tir de représailles (2e pièce, 8 obus) sur le Petit Reichacker où les Allemands lancent des bombes.

Départ de 8 hommes en permission.

Mercredi 5 Janvier

Mauvais temps.

Pas d'incidents.

Jeudi 6 Janvier

Mauvais temps.

Pas d'incidents.

Vendredi 7 Janvier

Pluie.

Un homme est évacué pour maladie. 3 hommes sont classés dans des bataillons de chasseurs comme aide maréchaux.

                         Effectif

   Officiers : 4         Sous-officiers : 17

Brigadiers, canonniers : 191       Animaux : 19+86

Subsistants : 31

Samedi 8 Janvier

Neige.

A 16h tir de représailles (1ère pièce, 18 obus) sur le Petit Reichacker, où les Allemands lancent des bombes.

Dimanche 9 Janvier

La terre est couverte de neige.

Au lever du jour, la 2e pièce va s'installer à la position de Klitzerstein déjà occupée le 30 Novembre pour prendre part au tir de concentration sur la région Bois Noir-cote 553. L'action commence à 12h. La 4e pièce tire quelques obus sur Stoka partiellement incendié par le 75 (obus incendiaires). Puis jusqu'à 14h ½ la 2e pièce (lieutenant Bernier) tire sur les tranchées comprises entre Rospel et le Bois Noir, où plusieurs abris sont détruits ; les 3e et 4e pièces (sous-lieutenant Peyrard et sous-lieutenant Collard) sur la cote 553, Sendenbach, l'usine de Breitenbach. Des canons de tous calibres prennent part au bombardement.

Pendant ce temps, la 1ère pièce tire sur le Petit Reichacker, avec un canon de 75 mis à la disposition de la batterie et placé au même endroit que le 28 Octobre (même canon). Un boyau déjà atteint bien souvent (au sud et près du sommet) est bouleversé de nouveau. La tranchée neutre est touchée ; 2 Allemands s'enfuient.

L'artillerie ennemie riposte faiblement. Vers la fin du tir et plus tard dans la soirée quelques obus de 77 arrivent près de la 4e pièce.

La 2e pièce a tiré 182 obus, la 3e 146, la 4e 42, la 1ère 65. Total : 433.

A la tombée de la nuit, la 2e pièce revient à son emplacement habituel.

Lundi 10 Janvier

A 13h ½ la 2e pièce tire 2 obus sur des travailleurs dans le boyau bombardé la veille.

Départ de 8 permissionnaires.

Mardi 11 Janvier

Dégel. Brouillard.

A 15h ½ tir sur la pente sud du Petit Reichacker où un lance-bombes est signalé (16 obus).

Mercredi 12 Janvier

Beau temps. Froid sec.

A 10h la 1ère pièce tire 5 obus sur les pentes sud du Petit Reichacker.

De 13 à 14h tir de la 2e pièce sur le Petit Reichacker, au nord et près du sommet, et sur les pentes sud (2 Allemands s'enfuient). Un moment après, elle envoie encore trois obus près du sommet, où l'on signale de l'agitation (31 obus).

 

 

 

26 avril 2018

Journal des Marches et Opérations, 1ère Batterie du 2e RAM, 1914-1915

Samedi 1er Août

Ecriture de Paul Bernier jusqu'au 9 septembre 1914.

Ayant terminé les manœuvres alpines, la 1ère Batterie du 2e Régiment d'Artillerie de Montagne rejoignait Nice par étapes et devait cantonner le même jour à Plan du Var où elle arrivait à 9h 25 venant de Touet de Beuil.

A 10h 20 le capitaine Maidot reçoit du Général et la 29e Division le télégramme suivant : "Rentrez ce soir, utilisez chemin de fer pour malades et cadres nécessaires à mobilisation".

A 10h 40 le capitaine Maidot prend le train pour Nice, accompagné de deux sous-officiers, et laisse le commandement de la batterie au lieutenant Bousquet auquel il prescrit de partir à 12h 15 après que les hommes auront terminé le repas.

A 12h dès son arrivée à Nice, le capitaine se rend au quartier et prend ses dispositions pour avancer la mobilisation.

A 17h arrive l'ordre de mobilisation générale, fixant le 2 Août comme 1er jour de la mobilisation.

A 18h 45, la batterie arrive au quartier ; à cause de la fatigue des hommes, le colonel commandant le secteur de couverture de Nice autorise la 1ère Batterie à mobiliser dans la journée du 2 Août et à ne quitter Nice que le 3 Août à la 1ère heure

Dimanche 2 Août

Premier jour de la mobilisation ; la 1ère batterie prépare la mobilisation.

Lundi 3 Août

Le 1er échelon quitte Nice pour se rendre à la Timée où le capitaine Maidot doit se mettre à la disposition du chef de Bataillon commandant le groupe alpin de Grasse.

Officiers : capitaine Maidot commandant la batterie

               Lieutenant Bousquet

               Sous-lieutenant de réserve Bernier

Sous-officiers                     8

Hommes de troupe           121

Chevaux et mulets             72

3h45 départ de Nice

9h45 à Saint Martin du Var, ordre reçu : cantonner à Plan du Var avec les 2e, 3e et 10e Compagnies du 23e Bataillon de Chasseurs

10h45, arrivée à Plan du Var

Mardi 4 Août

Le personnel est laissé au repos.

Le 2e échelon quitte Nice à 14h à l'effectif de

Sous-officiers                   7

Hommes de troupe         55

Chevaux et mulets          27

17h30, le 2e échelon fait grand' halte à St Isidore.

21h, départ de Saint Isidore.

24h, arrivée à la gare de Castagniers ; bivouac.

Mercredi 5 Août

5h, le 2e échelon part de la gare de Castagniers.

7h, le 2e échelon arrive à Plan du Var.

A 8h, pour le personnel du 1er échelon, instruction d'artillerie.

Jeudi 6 Août

Entraînement du personnel et des animaux ; exercice de marche de 6h30 à 9h.

A 15h30, instruction sur l'emploi du paquet de pansement.

Vendredi 7 Août

Exercice de marche pour toute la batterie de 6h30 à 9h30.

Samedi 8 Août

Service en campagne, batterie de tir et échelon de combat.

6h, départ du parc ; 9h10 arrivée au parc.

Dimanche 9 Août

Repos et préparatifs de départ.

Venu du dépôt, un complément éventuel comprenant 7 canonniers et 7 mulets.

Effectifs de la batterie : Officiers                    3

                                 Sous-officiers            17

                                 Hommes de troupe   185

                                 Chevaux et mulets    106

Lundi 10 Août

Le groupe alpin ayant reçu l'ordre de rejoindre Nice, la batterie quitte Plan du Var derrière le 23e Bataillon de Chasseurs.

3h, départ de Plan du Var

8h30 à 10h 30, grand' halte

12h30, arrivée devant la gare de Riquier où la batterie forme le parc ; les hommes sont cantonnés à proximité.

Le 23e Bataillon de Chasseurs devant, dans la journée du 11 Août, s'embarquer en chemin de fer pour une destination spéciale, le groupe alpin de Grasse est disloqué ; la batterie passe sous le commandement du chef d'escadron commandant le dépôt du régiment.

Mardi 11 Août

Instructions diverses (artillerie, éclaireurs).

Entré à l'hôpital : 1 canonnier

                              Effectif :

Officiers : 3                        Brigadiers et canonniers : 184

Sous-officiers : 17              Chevaux et mulets : 106

Mercredi 12 Août

Service en campagne, batterie de tir et échelon de combat.

0h ; départ, 8h30 arrivée.

Entré à l'hôpital : 1 médecin auxiliaire

                               Effectif :

Officiers : 3                        Brigadiers et canonniers : 188

Sous-officiers : 16              Chevaux et mulets : 110

Jeudi 13 Août

A la date du 13 Août, la batterie passe sous le commandement du Général commandant la 65e Division de Réserve.

Instructions diverses (à pied, artillerie, éclaireurs)

Versés au dépôt : 2 canonniers.

Venus du dépôt : 3 canonniers

                              Effectif :

Officiers : 3                        Brigadiers et canonniers : 189

Sous-officiers : 16              Chevaux et mulets : 110

Vendredi 14 Août

Instructions diverses (service des places, artillerie, éclaireurs)

Samedi 15 Août

Instructions diverses (instruction sur l'emploi des armes, sur l'entretien des armes).

Les 1ère et 3ème Batteries du 2e Régiment d'Artillerie de Montagne forment le 3e groupe de l'artillerie de la 65e Division de Réserve ; ce groupe est commandé par le commandant Roos, ayant comme adjoint le sous-lieutenant de réserve Peyrard.

L'état-major du groupe, comprenant 1 officier supérieur, 1 officier subalterne, 4 canonniers et 5 chevaux, est mis en subsistance à la batterie.

                                 Effectif :

Officiers : 5                     Brigadiers et canonniers : 193

Sous-officiers : 16            Chevaux et mulets : 115

Dimanche 16 Août

Changement de cantonnement ; étape de Nice à la Colle.

4h, départ de Nice

8h30, arrivée à la Colle.

Lundi 17 Août

6h, lecture de l'ordre du Général commandant la 65e Division de réserve puis service en campagne de groupe (ravitaillement).

Evacués sur l'hôpital d'Antibes : 1 maréchal des Logis, 1 canonnier.

                                 Effectif :

Officiers : 5                     Brigadiers et canonniers : 192

Sous-officiers : 15            Chevaux et mulets : 115

Mardi 18 Août

6h. Service en campagne de groupe (ravitaillement et remplacement du personnel).

Nommé maréchal des Logis : 1 brigadier

Nommé brigadier : 1 canonnier

Evacués sur le dépôt ! 2 canonniers

                                 Effectif :

Officiers : 5                     Brigadiers et canonniers : 189

Sous-officiers : 16            Chevaux et mulets : 115

Mercredi 19 Août

Le 3e groupe de l'artillerie de la 65e Division de réserve passe sous les ordres du Général de Division gouverneur de Nice et devient le 1er groupe d'artillerie de montagne.

Instructions diverses (emploi des armes, service des places, artillerie, éclaireurs).

Venus du dépôt : 4 canonniers.

                                 Effectif :

Officiers : 5                     Brigadiers et canonniers : 193

Sous-officiers : 16            Chevaux et mulets : 115

Jeudi 20 Août

Changement de cantonnement : étape de la Colle à Nice (quartier du Var).

5h40, départ de la Colle.

8h40, arrivée à Nice (quartier du Var).

La batterie est cantonnée à la Californie.

Vendredi 21 Août

Instruction d'artillerie et nettoyages divers.

Samedi 22 Août

Le Service en campagne qui devait avoir lieu à 6h a été décommandé, l'ordre étant arrivé à 5h que le 1er groupe du 2e Régiment d'Artillerie de Montagne s'embarquerait le 23 à la gare du Var.

La 1ère Batterie doit être rendue au quai d'embarquement 3h30 avant le départ du train, fixé à 4h6.

Par suite dans la journée, préparatifs de départ.

Dimanche 23 Août

0h15, départ du parc.

0h35, arrivée au quai d'embarquement du Var.

4h6, l'état-major du 1er groupe et la 1ère Batterie partent.

Lundi 24 Août

12h4, au passage à Gray, la batterie reçoit comme renseignement qu'elle forme groupe alpin avec le 116e Bataillon de réserve (21e corps d'armée), qu'elle débarquera à Etival et que son cantonnement de concentration est Moyenmoutier.

Mardi 25 Août

7h55 ordre reçu au passage à Golbey "vous débarquerez à Thaon les Vosges ; un officier d'état-major vous y donnera des ordres".

8h50, arrivée au quai de débarquement de Thaon les Vosges ; ordre reçu : "le 116e Chasseurs est en avant ; la batterie s'installera à Thaon comme cantonnement en attendant des ordres".

9h55, la batterie quitte la gare.

10h5, la batterie forme le parc à Thaon les Vosges où elle cantonne la nuit.

Mercredi 26 Août

Le groupe alpin (116e Chasseurs et 1ère batterie) est disloqué ; la batterie est mise à la disposition du 8e corps.

10h5, ordre reçu : "se rendre dans le plus bref délai à Rehaincourt par Chatel-sur-Moselle et Moriville [25km].

11h10, la batterie part de Thaon les Vosges.

16h15, arrivée à Rehaincourt où la batterie reçoit l'ordre de cantonner.

La 1ère batterie fait partie d'un groupe composé des batteries 1, 3 et 5 du régiment affecté à la 16e Division.

Jeudi 27 Août

4h45, départ de Rehaincourt.

5h30, la batterie s'arrête en position de rassemblement à 100m à l'Ouest d'Ortoncourt.

8h45, ordre de se porter sur Fauconcourt.

9h50, la batterie s'arrête en position de rassemblement à 800m sud de la cote 339 (2 km sud de Clézantaine).

15h45, pour permettre un tir d'artillerie lourde, la batterie change de position de rassemblement et vient se placer à 800m à l'Est de la cote 329.

19h, ordre d'aller cantonner à Hallainville.

22h, arrivée à Hallainville.

Mis en subsistance à la batterie : le détachement du génie du groupe alpin comprenant : 1 sous-officier, 1 caporal et 9 sapeurs avec 2 mulets.

                                 Effectif :

Officiers : 5                     Brigadiers et canonniers : 203

Sous-officiers : 17            Chevaux et mulets : 117

Vendredi 28 Août

A partir de 5h30, la batterie est prête au parc.

8h40, ordre de charger les mulets

8h55, départ d'Hallainville.

9h40, la batterie est en position de rassemblement sur la route d'Hallainville à Clézentaine, vers la cote 300.

15h, la batterie reçoit l'ordre de se porter en avant.

17h30, la batterie est mise en batterie à 100m à l'Est du cimetière de Clézentaine, avec objectif Saint Pierremond [NB. à 5km] ; jusqu'à 19h, la batterie tire par intermittence sur le clocher de Saint Pierremond.

19h10, la batterie quitte la position.

21h20, arrivée à la Ferme de la Fontaine (2km Est d'Hallainville) où la batterie bivouaque [la ferme existe toujours].

Samedi 29 Août

6h30, départ de la Ferme de la Fontaine

7h45, la batterie se met en batterie au sud du cimetière de Clézentaine, à l'emplacement occupé la veille par la batterie Petiot du 1er de Montagne.

12h45, un ordre communiqué au capitaine Maidot prescrit aux batteries de Clézentaine d'ouvrir à partir de 13h15 un feu violent sur Xaffévillers et le bois du Grand Bras. La distance étant d'environ 5200m, le capitaine Maidot décide de porter la batterie en avant et de rejoindre les 3e et 5e batteries vers Deinvillers ; pendant la reconnaissance, le capitaine Maidot fait part de son intention au colonel commandant l'artillerie de la 16e Division qui prescrit à la batterie de rester sur place.

15h15, le canonnier Andrieu de la batterie est légèrement blessé à la nuque par un éclat d'obus.

16h, tir contre un aéroplane.

18h30, la batterie reçoit l'ordre d'aller cantonner à Haillainville.

20h, arrivée à Haillainville.

Dimanche 30 Août

5h30, départ d'Haillainville.

6h45, arrivée à Clézentaine.

7h30, ordre de se porter en avant.

10h15, la batterie est en surveillance sur Saint Pierremont dans la boucle de la Mortagne, au Sud de Min de Min [?] de Deinvillers [carte 1].

11h, la batterie exécute de temps en temps des tirs sur le village de Saint Pierremont pour appuyer l'attaque de l'infanterie sur ce village.

Lundi 31 Août

5h, départ de la section Bousquet désignée pour aller occuper une position à l'Est du Bois de Feing, près de la route venant de Deinvillers, objectif Saint Pierremont.

5h30, départ de la section Bernier qui vient occuper la position de la veille.

7h30, la section Bernier est en position et exécute quelques tirs sur Saint Pierremont.

16h30, la section Bernier bat Magnières, objectif d'attaque de la 15e Division.

18h45, ordre est donné aux deux sections de venir bivouaquer à l'ouest du Bois de Corres.

19h45, les deux sections s'installent au bivouac.

Pendant le combat, le canonnier Bertrand a été blessé et évacué ; un mulet a été tué.

                                 Effectif :

Officiers : 5                     Brigadiers et canonniers : 202

Sous-officiers : 17            Chevaux et mulets : 116

Mardi 1er septembre

4h, la batterie quitte le bivouac et vient occuper tout entière l'emplacement des 30 et 31 août.

5h, la batterie est en position de surveillance sur Saint Pierremont.

12h, tir sur Saint Pierremont

18h45, la batterie quitte la position pour aller bivouaquer au même emplacement que la veille.

Evacués : 2 canonniers pour maladie

                                 Effectif :

Officiers : 5                     Brigadiers et canonniers : 200

Sous-officiers : 17            Chevaux et mulets : 116

Mercredi 2 septembre

5h, la batterie quitte le bivouac

5h30, la batterie occupe le même emplacement que la veille en surveillance sur Saint Pierremont

8h45, tir sur infanterie construisant des tranchées à 1km500 à l'Est de Magnières.

17h30, ordre reçu : se diriger à la nuit tombante sur Hallainville où des ordres seront donnés

18h, la batterie quitte la position

21h, arrivée à Haillainville où elle cantonne en attendant des ordres

Jeudi 3 septembre

1h, ordre reçu : la 1ère Batterie formera groupe avec le 52e Bataillon de Chasseurs ; embarquement pour la batterie à 9h30 à Thaon les Vosges

3h30, la batterie quitte Haillainville et se dirige sur Thaon les Vosges par Rehaincourt et Hadigny les Verrières [20 km].

8h45, arrivée à Thaon les Vosges où la batterie forme le parc, la gare n'étant pas en mesure d'enlever la batterie.

19h, la gare fait prévenir que la batterie pourra embarquer à partir de 20h.

20h, la batterie arrive aux quais d'embarquement

22h30, arrivée du train qui doit enlever la batterie ; commencement de l'embarquement.

24h, départ de Thaon les Vosges.

Vendredi 4 septembre

5h, arrivée à la gare de Le Thillot ; un officier d'E.M. donne les instructions suivantes : le 52e Bataillon de Chasseurs cantonne aujourd'hui à Le Thillot ; vous y cantonnerez également ; le groupe est attaché à la 116e brigade d'infanterie.

6h30, départ de la gare

6h50, arrivée à Le Thillot où la batterie cantonne

18h, ordre reçu : le groupe ira cantonner demain à Ventron.

Samedi 5 septembre

6h, le groupe quitte Le Thillot. ordre de marche : 8e, 9e, 10e, mitrailleuses, batterie, 7e. Itinéraire : Haut des Vés, Haut du Rouge Gazon, Ventron [voir carte 2].

11h40, arrivée à Ventron.

Dimanche 6 septembre

8h30, ordre reçu : le groupe partira pour Gérardmer à 11 heures ; P.I. Moulin d'Aval ; ordre de marche : 9e, 10e, 7e, mitrailleuses, batterie, 8e.

10h45, départ de Ventron

11h10, passage au P.I.

15h15, 2 km après La Bresse, ordre reçu : le groupe se dirigera sur la Schlucht par les Feignes de Vologne et Le Collet et se mettra à la disposition du commandant du 30e Bataillon de Chasseurs.

19h45, la batterie arrive à Le Collet où elle bivouaque.

Laissé à Ventron pour javart : 1 mulet

Mis en subsistance à la batterie : l'Etat-Major du groupe (Commandant Roos, Sous-lieutenant Peyrard, 4 canonniers, 5 chevaux, 1 fourgon)

                                 Effectif :

Officiers : 3                     Brigadiers et canonniers : 196

Sous-officiers : 17            Chevaux et mulets : 110

Lundi 7 septembre

Le groupe du 52e Bataillon de Chasseurs est affecté à la 81e Brigade d'infanterie et reste provisoirement en réserve à Le Collet ; il fait partie du secteur de la Schlucht (groupement des Vosges)

Repos pour le personnel, travaux de propreté et installation d'abris.

Mardi 8 septembre

9h, ordre reçu : "A partir d'aujourd'hui, le stationnement du groupe sera le suivant : 8e Compagnie à l'Altenberg ; 10e Compagnie et E.M. à la Schlucht ; 7e, 9e, Mitrailleuses, Batterie, S.H.R. à Le Collet. [Service Hors Rang, = administration, maréchal-ferrant, armurier…]

Les unités restant à Le Collet perfectionneront les abris pour que les conditions du séjour, qui sera sans doute prolongé, soient aussi améliorées que possible."

En conséquence, pour la Batterie, amélioration des abris.

15h45, ordre reçu : la batterie se portera immédiatement sur Sulzeren Eck où elle coopérera avec les 41e et 42e batteries du Régiment à la défense éloignée de Pairis, qui est occupé par le 12e Bataillon de Chasseurs, et est menacé par une attaque allemande venant d'Orbey.

16h30, départ de Le Collet.

18h10, arrivée à Gazon Martin où la batterie reçoit l'ordre de cantonner.

Mercredi 9 septembre

 

4h45, départ de Gazon Martin

5h20, la batterie s'arrête en position d'attente à l'ouest de la cote 1300

11h30, la batterie se met en batterie au nord-est de la cote 1300, en surveillance sur Orbey

15h45, ordre reçu : commencer un tir sur la lisière ouest d'Orbey pour préparer une attaque de notre infanterie

16h20, halte au feu

18h, la batterie reçoit l'ordre de charger les mulets et de gagner le cantonnement de Gazon Martin.

18h45, arrivée à Gazon Martin.

Jeudi 10 septembre

4h45, départ de Gazon Martin

5h40, la batterie se met en batterie au même emplacement que la veille, en surveillance sur le même objectif.

17h20, ordre reçu : se diriger sur le cantonnement de Gazon Martin.

17h45, la batterie se met en marche

18h40, arrivée à Gazon Martin

Provisoirement, la batterie est détachée du groupe du 52e Chasseurs et placée sous les ordres du Chef d'escadron commandant l'Artillerie du groupe de la Schlucht. Les 1ère, 41e et 42e batteries du 2e RAM constituent un groupe sous le commandement du capitaine Maidot.

Vendredi 11 septembre

Ordre du chef d'escadron commandant l'artillerie, reçu la veille : "afin de diminuer la fatigue des batteries, il ne sera commandé chaque jour, dans le groupe des 3 batteries, qu'une batterie et une section.

Une section au-dessus du Lac Blanc, près de la borne frontière 2270, à la cote 1287.

Une batterie au-dessus du Lac Noir battant Pairis et Orbey".

En conséquence ; pour la 1ère batterie, repos, travaux de propreté et amélioration du cantonnement.

21h15, ordre reçu : cette nuit, nuit du 11 au 12 septembre, une batterie de 75 va aller s'installer à la cote 917 (2km500 est du lac Blanc) pour ouvrir le feu sur le mamelon Chamont où est installée la batterie lourde allemande. Cette même nuit, une section de la 7e batterie du 1er régiment de Montagne (Groupe alpin du 28e Chasseurs) va s'installer à l'est de la ferme Maze pour chercher à démolir la batterie de campagne allemande qui se trouve à 1000m au nord-ouest d'Orbey. La 1ère Batterie du 1er de Montagne (groupe alpin du 30e Chasseurs) ouvrira le feu la première, des environs du col du Bonhomme dans la direction d'Urbach, pour attirer sur elle le feu des batteries allemandes, les faire reconnaître par la batterie de 78 et la section de la 7e batterie, et permettre à celles-ci de leur infliger une leçon.

Les trois batteries du 2e Régiment de Montagne seront en batterie demain matin à 5h30 exactement afin d'aider la manœuvre des batteries du groupe du Bonhomme et d'arrêter le mouvement de l'infanterie allemande qui voudrait sortir d'Orbey.

Samedi 12 septembre

4h30, départ de Gazon Martin

5h75, la batterie est en position au-dessus du Lac Noir.

A cause du brouillard, l'action prescrite pour le 11 n'a pas eu lieu.

16h, ordre reçu pour le groupe 1er, 41e et 42e : aucun changement dans la situation du groupe de la Schlucht. Maintenez toujours en permanence, de 5h30 à 18h, une batterie et demie en surveillance sur les emplacements choisis. Avec le reste, améliorez la situation des cantonnements. Cherchez en particulier à améliorer celle des mulets en les abritant, dans la mesure du possible, contre le vent et la pluie, au moyen de branchages.

17h10, la batterie reçoit l'ordre de rejoindre Gazon Martin.

18h, arrivée à Gazon Martin.

Dimanche 13 septembre

4h30, départ de Gazon Martin.

5h40, arrivée à la cote 1300. La violence du vent, la pluie et le brouillard n'ont pas permis la mise en batterie.

La batterie s'est rendue à Gazon du Faing pour y prendre les ordres du capitaine Martin, commandant le 12e Bataillon de Chasseurs. Ce dernier a décidé que la batterie regagnerait son cantonnement et y attendrait des ordres.

8h30, arrivée à Gazon Martin.

Lundi 14 septembre

Conformément aux ordres du Chef d'escadron commandant l'artillerie de la Schlucht, la batterie reste au repos au cantonnement de Gazon Martin (ordre du 11 septembre).

Travaux de propreté. Nettoyage et entretien des armes et du matériel. Evacués : 4 canonniers pour maladie.

                                 Effectif :

Officiers : 3                     Brigadiers et canonniers : 192

Sous-officiers : 17            Chevaux et mulets : 110

Mardi 15 septembre

En raison du mauvais temps (pluie, vent, brouillard), la batterie reçoit l'ordre de rester au cantonnement de Gazon Martin.

Conformément à la note du Commandant de l'Artillerie de la Schlucht, du 14 septembre, la batterie se tient prête à marcher : les mulets bâtés, les hommes à proximité des mulets, le matériel prêt à être chargé.

Evacués : 21 canonniers pour maladie

1 canonnier venu de l'hôpital de la Schlucht.

                                 Effectif :

Officiers : 3                     Brigadiers et canonniers : 191

Sous-officiers : 17            Chevaux et mulets : 110

Mercredi 16 septembre

A cause du mauvais temps, repos et travaux de propreté.

Evacués : 2 canonniers pour maladie

                                 Effectif :

Officiers : 3                     Brigadiers et canonniers : 189

Sous-officiers : 17            Chevaux et mulets : 110

Jeudi 17 septembre

4h30, départ de Gazon Martin.

Une note du capitaine Martin, commandant le 12e Bataillon de Chasseurs, reçue le 16 septembre au soir, disant : "il y aurait gros intérêt à ce que la 1ère Batterie se porte à hauteur des Hautes-Huttes, ferme de Spielmuss. De là, il faudrait tirer sur les tranchées visibles et sur les lisières de bois auxquelles aboutissent ces tranchées car, sous le tir, les Allemands se replient de leurs tranchées vers le bois. Il a été reconnu, aux combats du Bonhomme, que chaque fois que les Allemands font travailler à une tranchée, ils font faucher en avant 1 ou 2 paysans pour détourner l'attention. Les batteries devront donc, sauf nouvel ordre, tirer sur tout mouvement ennemi et, si l'éclairage et la distance le permettent sur les tranchées ennemies".

5h55, la batterie se met en batterie un peu en avant de la ferme de Spielmuss.

8h45, tir sur groupe ennemi aperçu dans petit bois à l'est d'Orbey.

10h15, tir sur travailleurs en avant d'une tranchée au nord-ouest d'Orbey.

17h, la batterie quitte la position.

18h40, arrivée de la batterie au cantonnement.

Vendredi 18 septembre

Ecole de batterie.

Construction d'abris pour les animaux et continuation de l'amélioration du cantonnement.

Changer de place les feuillées et améliorer leurs installations.

Samedi 19 septembre

5h30, départ de Gazon Martin, départ retardé à cause du mauvais temps.

7h, la batterie occupe la même position de batterie que le 17 (ferme de Spielmuss).

La batterie reste en position toute la journée sans pouvoir tirer à cause du brouillard, de la pluie et de la neige.

16h30, la batterie quitte la position.

18hj, arrivée à Gazon Martin.

Dimanche 20 septembre

La batterie reste au repos à Gazon Martin. La pluie et la neige empêchent de continuer l'amélioration des abris et de faire les instructions prescrites.

Evacué : 1 canonnier pour maladie (panaris)

                                 Effectif :

Officiers : 3                     Brigadiers et canonniers : 188

Sous-officiers : 17            Chevaux et mulets : 110

Lundi 21 septembre

Le départ de la batterie est retardé à cause du mauvais temps.

12h15, départ de Gazon Martin.

13h40, la batterie est mise en batterie sur le même emplacement que le 19 (ferme de Spielmuss) et mise en surveillance sur Orbey.

14h20, tir sur un groupe de plusieurs personnes cachées derrière une levée de terre, sur crête de la Grande Vallée (400m sud Orbey). Distance 4400m.

16h25 tir sur travailleurs creusant une tranchée.

17h15, la batterie quitte la position.

18h45, la batterie arrive au cantonnement de Gazon Martin. Un médecin auxiliaire arrivé le 21 septembre).

                                 Effectif :

Officiers : 3                     Brigadiers et canonniers : 188

Sous-officiers : 18            Chevaux et mulets : 110

Mardi 22 septembre

Manœuvre d'artillerie (Ecole de batterie, remplacement des personnels).

Revue d'armes et des vivres de réserve.

Visite de tous les animaux de la batterie.

Amélioration du cantonnement et travaux de propreté.

Mercredi 23 septembre

5h, départ de Gazon Martin.

6h75, la batterie occupe la position (ferme de Spielmuss) et se met en surveillance sur Orbey.

17h30, la batterie quitte la position.

19h10, la batterie arrive à Gazon Martin.

Jeudi 24 septembre

Préparation des emplacements pour abris d'animaux.

Différentes corvées vont à la Schlucht pour y prendre le matériel destiné à la construction des abris.

Un canonnier sorti de l'hôpital le 22 et un le 24.

                                 Effectif :

Officiers : 3                     Brigadiers et canonniers : 190

Sous-officiers : 17            Chevaux et mulets : 110

Vendredi 25 septembre

Ordre reçu du Chef d'escadron commandant l'artillerie dans la journée du 24 : "A partir du 24, il n'y aura plus que deux sections en surveillance permanente au lieu de une batterie et une section. Il y aura ainsi une batterie complètement libre 1 jour sur 3 et 2 demi batteries à peu près libres assurant le service et les corvées".

En conséquence, pour la section Bernier, départ à 3h20.

Occupation de la position ferme de Spielmuss, 6h10.

Ordre reçu à 9 heures : "L'ennemi s'est montré très entreprenant vers le col de Wetzlein ; pour l'arrêter, les batteries iront se mettre immédiatement en surveillance sur les emplacements reconnus entre le Tanet et Spielmuss".

En conséquence, la section Bousquet disponible, de la 1ère Batterie, ira se mettre en position à côté de l'autre section à Spielmuss.

Départ de Gazon Martin de la section Bousquet, 12h15

Mise en batterie à 13h30.

A 17h30, toute la batterie quitte la position.

A 18h40, arrivée à Gazon Martin.

Un canonnier évacué, courbature, fébrile.

                                 Effectif :

Officiers : 3                     Brigadiers et canonniers : 189

Sous-officiers : 17            Chevaux et mulets : 110

Samedi 26 septembre

5h, départ de Gazon Martin de la section Bousquet.

6h45, mise en batterie aux Hautes-Huttes.

17h15, la batterie quitte la position.

19h10, arrivée à Gazon Martin.

Sept canonniers venus du dépôt.

Deux mulets venus du dépôt.

Un mulet mort.

                                 Effectif :

Officiers : 3                     Brigadiers et canonniers : 196

Sous-officiers : 17            Chevaux et mulets : 111

Dimanche 27 septembre

"Le commandant du 256e me fait connaître qu'un de ses postes a dû se replier à 1000m au Nord de la ferme Zimmerling où il tient devant les Allemands. Le 256e tâchera, au lever du jour, de refouler les Allemands au pied de la Tête de Faux. Faire appuyer cette attaque par une batterie ou une section." Ordre du Commandant du 12e Bataillon reçu à 4h45.

5h, départ de la section Bernier.

5h15, départ de la section Bousquet.

6h5, la batterie arrive à hauteur du Lac Blanc, près borne frontière 2779 et y reste en position d'attente, l'opération projetée n'ayant pas eu lieu.

11h45, mise en batterie de la section Bernier à 100m, à cote 1291, en surveillance de la Côte de Grimande.

La section Bousquet rentre au cantonnement où elle arrive à 13h.

7h, la section Bernier quitte position.

17h50, arrivée à Gazon Martin.

Lundi 28 septembre

4h45, départ de la batterie.

La section Bernier va occuper position de la veille au sud du Lac Blanc.

5h35, mise en batterie.

La section Bousquet va occuper la position des Hautes-Huttes.

5h30, occupation de la position.

Les deux sections rentrent à Gazon Martin à 18h30.

Mardi 29 septembre

Départ retardé à cause du mauvais temps.

6h, départ de la batterie.

La section Bernier occupe à 7h30 la position au Sud du Lac Blanc.

La section Bousquet à 7h15 celle des Hautes Huttes.

A 13h, ordre reçu : "un mouvement important signalé dans la vallée de Munster fait craindre une attaque sur front Hohneck-Rain des Chênes-Combkopf-Wettstein.

Par ordre du colonel commandant le groupe : portez la Batterie entière aux Hautes-Huttes de façon à pouvoir éventuellement intervenir".

A 14h20, la section Bernier se met en batterie à côté de la section Bousquet à Hautes-Huttes.

17h10, départ de la batterie.

18h50, arrivée à Gazon Martin.

Mis en subsistance à la 1ère Batterie : 11 canonniers et 6 mulets de la 42e Batterie.

Evacué : 1 canonnier.

                                 Effectif :

Officiers : 3                     Brigadiers et canonniers : 224

Sous-officiers : 18            Chevaux et mulets : 117

Mercredi 30 septembre

5h, départ de la batterie.

6h10, mise en batterie à la cote 1119.

Ordre reçu à 12h20 : "le poste de la croupe 917 voit les 4 pièces d'une batterie allemande qui a tiré ce matin dans la direction du lac Blanc. Envoyez une section à l'emplacement reconnu avant-hier pour démolir cette batterie. Signé : Capitaine Paul Martin, commandant 12e Bataillon de Chasseurs". En conséquence, la section Bernier se porte à 12h20 à la cote 917.

13h45, arrivée à la cote 917 et mise en batterie, en surveillance sur Orbey.

A 14h30, tirs sur artillerie ennemie, visible par les lueurs, en position sur les pentes nord-ouest du [illisible].

A 17h30, la section Bousquet quitte la position.

A 18h35, arrivée à Gazon Martin.

A 16h15, la section Bernier quitte la cote 917.

A 18h20, arrivée à Gazon Martin.

Jeudi 1er octobre

A 5 heures départ de la batterie.

La section Bernier va occuper la position de la ferme de Spielmuss, arrivée sur la position à 6h20.

La section Bousquet occupe la position des Hautes Huttes à 6h35.

A 17h30, départ des deux sections.

A 19h40, arrivée de la batterie à Gazon Martin.

Vendredi 2 octobre

5h, départ de la section Bernier.

6h40, mise en batterie aux Hautes-Huttes.

16h50, la section quitte la position.

18h75, arrivée au cantonnement.

Cessent la subsistance : 10 canonniers de la 42e batterie.

Evacué : 2 canonniers.

Rejoint la batterie : 1 canonnier.

                                 Effectif :

Officiers : 3                     Brigadiers et canonniers : 195

Sous-officiers : 18            Chevaux et mulets : 115

Samedi 3 octobre

A 5h, départ de la section Bousquet.

A 6h15, mise en batterie aux Hautes-Huttes.

9 heures, tir sur artillerie ennemie, en position sur le col de [La] Mossure, visible par fumée de ses coups. Distance 4200m.

17h30, la section quitte la position.

18h45, arrivée à Gazon Martin.

Dimanche 4 octobre

Départ à 6 heures (retardé à cause du brouillard) de la section Bernier.

Arrivée et mise en batterie à Spielmuss à 7h15.

11h30, tir sur artillerie ennemie, en position sur le col de [La] Mossure.

17h, section quitte la position.

18h5, arrivée à Gazon Martin.

Rejoint la batterie : 1 canonnier.

Deux mulets morts.

                                 Effectif :

Officiers : 3                 Brigadiers et canonniers : 196

Sous-officiers : 18        Chevaux et mulets : 112

Lundi 5 octobre

5h30, départ de la section Bousquet.

6h10, mise en batterie à Spielmuss.

17h30, la section quitte la position.

18h45, arrivée à Gazon Martin.

Mardi 6 octobre

6h, départ de la section Bernier.

7h10, la section occupe la position des Hautes-Huttes.

14h20, la section quitte la position.

16h75, arrivée à Gazon Martin.

Mercredi 7 octobre

5h30, départ de la section Bousquet.

6h45, mise en batterie à Spielmuss.

17h30, la section quitte la position.

18h40, arrivée à Gazon Martin.

Trois mulets morts. Un mulet réformé et livré à la gendarmerie de Gérardmer. Un canonnier mis en subsistance à la 41e Batterie.

                                 Effectif :

Officiers : 3                 Brigadiers et canonniers : 195

Sous-officiers : 18        Chevaux et mulets : 109

Jeudi 8 octobre

5h30, départ de la section Bernier.

6h45, la section occupe la position des Hautes-Huttes.

17h10, départ de la section.

18h50, arrivée à Gazon Martin.

Deux canonniers évacués : 1 pour rhumatismes (Gibert),                                        1 pour plaques muqueuses spécifiques.

                                 Effectif :

Officiers : 3                 Brigadiers et canonniers : 193

Sous-officiers : 18        Chevaux et mulets : 109

Vendredi 9 octobre

5h30, départ de la section Bousquet.

6h40, la section occupe la position des Hautes-Huttes.

17h, départ de la section.

18h40, arrivée au cantonnement.

Samedi 10 octobre

5h30, départ de la section Bernier.

6h40, la section occupe la position de Spielmuss. A 14h, elle quitte la position (mauvais temps) et arrive à Gazon Martin à 15h15.

Dimanche 11 octobre

5h30, départ de la section Bousquet.

6h35, mise en batterie à Spielmuss.

17h30, la section quitte la position.

18h40, arrivée au cantonnement.

Dix mulets venus du dépôt de Nice.

Trois mulets morts et un cheval (Arlésien).

Quatre canonniers venus du dépôt.

Un canonnier (Lambert) rejoint la batterie.

                                 Effectif :

Officiers : 3                 Brigadiers et canonniers : 198

Sous-officiers : 18        Chevaux et mulets : 115

Lundi 12 octobre

5h30, départ de la section Bernier.

7h, mise en batterie à la cote 917.

17h, la section quitte la position.

20h, arrivée au cantonnement.

Mardi 13 octobre

5h30, départ de la section Bousquet.

6h30, arrivée à la corne du bois, à l'ouest de la cote 1119. Organisation de cette position.

17h30, la section quitte la position.

18h40, arrivée à Gazon Martin.

Mercredi 14 octobre

La distance était supérieure à 5,5km, en limite de portée des canons de 65.

5h, départ de la section Bernier.

6h5. Mise en batterie à Spielmuss.

Ordre reçu à 12h45 du commandant de l'artillerie : "A 15 heures, vous ouvrirez le feu de 917 sur la partie du Grand Faudé [entre Lapoutroie et Orbey] qui vous a été signalée comme occupé par l'artillerie ennemie. Je vous envoie directement de Gazon Martin votre 2e section. Je vous protégerai avec la 41e aux Hautes-Huttes et une section de la 6e au col de Wettstein. Je serai moi-même à Wettstein."

En conséquence à 1h, la section Bernier quitte Spielmuss pour se poster à 917 où elle se met en batterie à 14h40.

La section Bousquet reçoit à 12h45 à Gazon Martin l'ordre suivant : "Au reçu de cette note, faites bâter et allez rejoindre votre capitaine à la croupe 917, en emmenant la partie de l'échelon nécessaire pour la batterie entière".

A 13h15, départ de la section Bousquet et de tout l'échelon de la batterie. A son passage au Lac Noir à 15 heures, cette section reçoit du Capitaine l'ordre de rester en ce point, en position d'attente, la section ne pouvant arriver à 917 pour l'heure fixée.

A 15h, la section Bernier ouvre le feu sur le lieu-dit Couïre (renseignement donné par un habitant du pays).

A 15h10, cette section reçoit le feu d'une batterie de campagne et ensuite celui d'une batterie d'obusiers. Sous le feu des actions des Hautes-Huttes, la batterie de campagne ennemie dirige son feu sur les Hautes-Huttes. La batterie d'obusiers ne tire plus.

A 15h30, la mission de la section Bernier pouvant être considérée comme terminée, le Capitaine fait arrêter le feu et observer si dans la direction de l'Artillerie de Campagne ennemie on peut apercevoir un indice permettant de tirer sur cette artillerie. On n'a rien pu voir. La section Bernier quitte la position à 17h30.

Toute la batterie rentre à Gazon Martin où elle arrive à 19h30, après avoir roulé deux mulets sur le chemin du Lac Noir à Spielmuss.

Un homme évacué pour cause de maladie (Tenia).

                                 Effectif :

Officiers : 3                 Brigadiers et canonniers : 197

Sous-officiers : 18        Chevaux et mulets : 115

Jeudi 15 octobre

A 5h, départ de la section Bousquet.

A 6h10, mise en batterie à la cote 1119.

Organisation de cette position. Carnet de tir [Voir

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6518135q/texteBrut]

A 17 heures, la section quitte la position.

A 18h20, arrivée au cantonnement.

Rejoint la batterie : 1 canonnier.

Deux hommes évacués : Porrigot (embarras gastrique);, Andrès (même diagnostic).

                         Effectif

Officiers : 3                      Brigadiers, canonniers : 196

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 115

Vendredi 16 octobre

A 5 heures, départ de la section Bernier

A 6h10, mise en batterie à Spielmuss.

A 17h30, la batterie quitte la position.

A 18h40, arrivée à Gazon Martin.

Un homme et quatre mulets en subsistance de la 42e Batterie sont classés à la 1ère Batterie. Un canonnier évacué, Colombier (fracture de la rotule).

                         Effectif

Officiers : 3                      Brigadiers, canonniers : 195

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 115

Samedi 17 octobre

A 5 heures, départ de la section Bousquet. Mise en batterie à 6h à l'Est de la cote 1119. Organisation de cette position.

A 17h20, la section quitte la position et arrive à Gazon-Martin à 18h40.

Un canonnier évacué (varices).

                         Effectif

Officiers : 3                      Brigadiers, canonniers : 194

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 115

Dimanche 18 octobre

A 5 heures, départ de la section Bernier.

A 6h75, mise en batterie à la corne du bois, cote 1119.

Continuation de l'organisation de la position. Carnet de tir.

A 17h30, la section quitte la position.

A 18h40, arrivée à Gazon Martin.

Lundi 19 octobre

A 5 heures, départ de la section Bousquet.

A 7h20, mise en batterie à la cote 917.

Organisation de cette position. Carnet de tir.

A 16h, la section quitte la position.

A 18h45, arrivée à Gazon Martin.

Mardi 20 octobre

A 5h30, départ de la section Bernier.

A 6h15, mise en batterie un peu à l'Est de 1119.

Organisation de la position.

A 15h30 (à cause du mauvais temps), la section quitte la position et arrive à 16h55 à Gazon Martin.

Mercredi 21 octobre

A 5h30, départ de la section Bousquet.

A 6h45, la section se met en batterie à Spielmuss.

A 17h30, la section quitte la position.

A 18h50, arrivée à Gazon Martin.

Jeudi 22 octobre

A 5h30, départ de la section Bernier.

A 6h40 mise en batterie à la corne du bois, cote 1119.

A 17h30, la section quitte la position.

A 18h40, arrivée à Gazon Martin.

Vendredi 23 octobre

A 5h30, départ de la section Bousquet.

A 6h45, mise en batterie à l'Est de la cote 1119.

Amélioration de la position. Carnet de tir.

A 17h30, la section quitte la position.

A 18h40, arrivée à Gazon Martin.

Un canonnier évacué : Raspus, pour embarras gastrique.

                         Effectif

Officiers : 3                      Brigadiers, canonniers : 193

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 115

Samedi 24 octobre

A 5h30, départ de la section Bernier.

A 6h45, arrivée à Spielmuss et mise en batterie.

A 17h30, la batterie quitte la position.

A 18h45, arrivée à Gazon Martin.

Dimanche 25 octobre

A 5h30, départ de la section Bousquet.

A 6h40, mise en batterie à la corne du bois, cote 1119.

A 17h30, la section quitte la position.

A 18h40, arrivée à Gazon Martin.

Lundi 26 octobre

A 5h, départ de la section Bernier.

A 7h10, mise en batterie à la cote 917.

Organisation de la position. Carnet de tir.

A 16h, la section quitte la position.

A 18h35, arrivée à Gazon Martin.

Mardi 27 octobre

A 5h30, départ de la section Bousquet.

A 6h50, mise en batterie à l'Est de la cote 1119.

A 17h30, la section quitte la position.

A 18h45, arrivée à Gazon Martin.

Mercredi 28 octobre

Rédigé par Paul Bernier jusqu'au

5h30, départ de la section Bernier.

6h50, la section est à Spielmuss en surveillance.

17h, la section rejoint le cantonnement.

18h20, la section arrive à Gazon Martin.

Evacué : le canonnier Capelle (myopie)

Rejoint la batterie : le maréchal-ferrant Baldo.

Mort : 1 mulet de pasteurellose.

Trouvé et affecté à la batterie : 1 cheval

                         Effectif

Officiers : 3                      Brigadiers, canonniers : 193

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 115

Jeudi 29 octobre

5h30, le départ de la section Bousquet est retardé à cause de la neige qui tombe.

6h15. Départ de la section Bousquet.

7h35, la section est en surveillance au mamelon 1119 Sud.

17h, la section quitte son emplacement.

18h30, la section arrive à Gazon Martin.

Vendredi 30 octobre

5h30, départ de la section Bernier.

6h35, la section est sur le mamelon 1119 Nord en surveillance.

13h55, la section reçoit du 52e Chasseurs le renseignement suivant : "ce soir à la tombée de la nuit, le 52e bataillon occupera le Noirmont avec 2 sections, conformément à l'ordre donné par le Colonel commandant le secteur de la Schlucht".

17h, la section quitte son emplacement.

18h20, arrivée à Gazon Martin.

Venu de l'hôpital de Gérardmer : 1 canonnier.

Morts : 2 mulets.

                         Effectif

Officiers : 3                      Brigadiers, canonniers : 194

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 113

Samedi 31 octobre

5h30, départ de la section Bousquet

7h, la section est à Spielmuss en surveillance.

11h45, ordre reçu à Gazon Martin : "Faites tirer de la croupe 917 sur la villa Lefébure en envoyant immédiatement votre seconde section à 917.

Avec votre section de Spielmuss, vous ferez tirer du côté de Faing sur la grande qui nous a été signalée comme abritant un obusier de 15 et sur l'emplacement de batterie supposé. Je vous envoie l'indicateur que vous connaissez déjà et qui vous donnera les renseignements nécessaires.

Vous règlerez vous-même le tir des deux sections, j'entends que vous déciderez l'ordre dans lequel elles doivent tirer pour lier leur action.

La 41e sera en position aux Hautes Huttes pour vous soutenir au besoin. Je serai moi-même à mon poste de commandement sur la croupe 939 à l'Ouest de Sulzern. Deux pièces allemandes de 77 sont en ce moment au pied sud du Kuhlberg sur la route de Giragoutte, et tirent sur Horodberg".

12h30, la section Bernier quitte Gazon Martin.

14h15;, cette section est à la cote 917en surveillance.

16h, ordre reçu : "le brouillard ne permettant pas aujourd'hui l'opération projetée, rejoignez le cantonnement. Les deux sections devront se trouver sur leurs emplacements demain à la 1ère heure. Si l'opération doit être exécutée, l'ordre vous en sera donné".

16h30, les sections quittent leurs emplacements.

18h, la section Bousquet arrive à Gazon Martin.

18h30, la section Bernier arrive à Gazon Martin.

Dans la journée sont évacués : 1 brigadier et 1 canonnier.

Un cheval est versé au 334e Régiment d'Infanterie.

                         Effectif

Officiers : 3                      Brigadiers, canonniers : 192

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 112

Dimanche 1er novembre

5h, départ de la section Bernier.

5h30, départ de la section Bousquet.

7h5, la section Bernier est à la croupe 917en surveillance.

7h10, la section Bousquet est à Spielmuss en surveillance.

8h35, ordre reçu : "il n'y a rien de nouveau, pouvez rentrer à Gazon Martin avec une section dans les conditions habituelles".

8h55, la section Bousquet rejoint le cantonnement.

10h15, la section Bousquet arrive à Gazon Martin.

16h30, la section Bernier quitte son emplacement.

18h35, la section Bernier arrive à Gazon Martin.

Lundi 2 novembre

5h30 départ de la section Bousquet

6h45, la section Bousquet est à Spielmuss en surveillance

16h30 la section Bousquet rejoint le cantonnement

17h55 cette section arrive à Gazon Martin.

                         Effectif

Venus du dépôt : 4 canonniers

Venu de la 41e Batterie : 1 cheval

Officiers : 3                      Brigadiers, canonniers : 196

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 113

Mardi 3 novembre

0h15, ordre reçu du commandant de l'artillerie : "On craint pour demain matin à l'aube une attaque ennemie sur Horodberg qui a été fortement bombardé aujourd'hui. J'envoie la 41e Batterie sur la position de Bichstein, elle n'aura que des observateurs aux Hautes Huttes. je vous confie tout ce secteur. Marchez avec toute votre batterie et tâchez de tenir tout ce secteur à vous seul. Vous aurez 2 postes téléphoniques à votre disposition : celui du lac Noir et celui du col de Wetzstein. Entendez-vous avec le 52e Chasseurs.

5h, les deux sections quittent le cantonnement

6h20 la section Bousquet est à Spielmuss en surveillance sur Orbey.

6h5, la section Bernier est au mamelon 1119 Sud en surveillance sur le Rain des Chênes.

12h45, renseignement reçu du 52e Chasseurs : "Une attaque ennemie venant du Hohnack est actuellement dirigée sur les positions du 12e Chasseurs à Horodberg et à Combkopf.

Prenez sous votre feu toutes les fractions ennemies que vous pourrez apercevoir de vos emplacements".

16h, renseignement du 52e Chasseurs: "On me signale que les obusiers ennemis seraient placés sur la croupe 676 au sud du V de Grande Vallée".

16h30, ordre reçu du 52e Chasseurs : "Pouvez rejoindre le cantonnement. Aucun ordre au sujet des dispositions de demain. Envoyer cependant vers 6h45 une section à la cote 917 et une autre section à Spielmuss".

Les sections rejoignent le cantonnement.

17h45, la section Bousquet arrive à Gazon Martin.

18h, la section Bernier arrive à Gazon Martin.

                         Effectif

Officiers : 3                      Brigadiers, canonniers : 196

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 112

Mercredi 4 novembre

5h, départ de la section Bousquet

5h15, départ de la section Bernier

6h20, la section Bernier est à Spielmuss en surveillance sur Orbey.

6h45, la section Bousquet est à la croupe 917 en surveillance sur le Faudé.

6h45, note reçue du commandant de l'artillerie et datée de la veille à 21 heures : "Demain, la 6e Batterie tirera des Hautes Huttes sur le Linge, c'est-à-dire presque exactement du côté opposé à vous. je vous en préviens pour que vous n'alliez pas la prendre pour une batterie allemande. Ayez une communication téléphonique toute la journée au lac Noir et au col de Wetzstein".

15h45, ordre reçu : "Vous pouvez faire rentrer une section à Gazon Martin s'il n'y a rien de nouveau".

15h, la section Bousquet quitte la croupe 917.

16h30, la section Bernier quitte Spielmuss.

17h45, la section Bernier arrive à Gazon Martin.

18h15, la section Bousquet arrive à Gazon Martin.

Jeudi 5 novembre

5h30, Départ de la section Bernier

6h40, la section Bernier est à Spielmuss en surveillance sur Orbey.

12h30, tir sur une section de 77 ennemie qui s'est dévoilée par ses lueurs à 800m environ au nord de la cote 885 (Nord de Le Rain des Chênes)

13h75, la section ennemie ne tirant plus depuis 12h45, le lieutenant Bernier arrête le tir.

14h35, au moment où la section Bernier allait ouvrir le feu sur une section de 77 dévoilée par sa fumée un peu au Sud de la cote 979 (1 km Sud d'Orbey), une section de 65 des Hautes Huttes a contrebattu l'artillerie ennemie ; pour ne pas gêner le réglage de cette section, le sous-lieutenant Bernier n'a pas tiré, et d'ailleurs l'artillerie ennemie s'était presque aussitôt arrêtée de tirer.

16h30, la section Bernier rejoint le cantonnement.

17h45, la section Bernier arrive à Gazon Martin.

Vendredi 6 novembre

5h30, départ de la section Bousquet

6h35, la section Bousquet est au mamelon 1119 Nord en surveillance sur Orbey.

13h50, ordre reçu à Gazon Martin du commandant de l'artillerie : "Les Allemands attaquent la 132e Brigade. Nous allons attaquer Orbey. Prenez toute votre batterie et mettez-vous immédiatement aux ordres du commandant du 52e Chasseurs".

En conséquence, ordre à la section Bernier d'aller à Spielmuss en position d'attente ; ordre à la section Bousquet : se porter à 917.

16h, le brouillard empêchant l'opération projetée, le commandant du 52e Chasseurs donne l'ordre de faire rentrer les sections.

    Opérations de la section Bernier :

14h20, départ de Gazon Martin

15h35, arrivée à Spielmuss

16h15, départ de Spielmuss

17h40, arrivée à Gazon Martin.

    Opérations de la section Bousquet

14h40, départ de 1119

15h30, la section s'arrête à 917 en position d'attente

16h5, la section se dirige sur le cantonnement

18h10, la section arrive à Gazon Martin.

22h20 ordre reçu du commandant de l'artillerie : "Allez occuper demain matin samedi à la pointe du jour les positions de 1119 et Spielmuss pour contrebattre toute artillerie ennemie se manifestant".

Samedi 7 novembre

5h, les sections Bousquet et Bernier quittent le cantonnement

6h10, la section Bernier est à Spielmuss en surveillance sur Orbey.

6h10, la section Bousquet est au mamelon 1119 Nord en surveillance sur Orbey.

16h, ordre reçu du commandant du 52e Chasseurs : "A cause du brouillard, rejoindre le cantonnement".

17h15, la section Bousquet arrive à Gazon Martin.

17h30, la section Bernier arrive à Gazon Martin.

Dimanche 8 novembre

5h30, départ de la section Bernier

6h30, la section Bernier est au mamelon 1119 Nord en surveillance sur le col de Grandi.

7h45, ordre reçu à Gazon Martin du commandant du 52e Chasseurs : "La batterie de 75 est en position cote 917. Prenez mêmes emplacements qu'hier".

8h15, départ de la section Bousquet

9h15, la section Bousquet est à Spielmuss en surveillance sur le col de Grandi.

16h30, les sections rejoignent le cantonnement.

17h30, la section Bernier arrive à Gazon Martin.

17h45, la section Bousquet arrive à Gazon Martin.

Venu de l'hôpital : 1 canonnier

Mort : 1 mulet

                         Effectif

Officiers : 3                      Brigadiers, canonniers : 197

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 111

Lundi 9 novembre

5h30, départ de la section Bousquet

6h20, la section est au mamelon 1119 Nord en surveillance sur Orbey

16h30, la section Bousquet rejoint le cantonnement

17h45, cette section arrive à Gazon Martin.

Ordre reçu du commandant de l'artillerie : "Demain occupez heure habituelle avec une section crête Reisberg, avec autre section emplacement entre Lac Blanc et cote 917 pour appuyer reconnaissance du 215e Régiment d'Infanterie".

                         Effectif

Venu de l'hôpital : 1 canonnier

Officiers : 3                      Brigadiers, canonniers : 198

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 111

Mardi 10 novembre

    Opérations de la section Bernier

4h30 départ de Gazon Martin

5h30 la section Bernier est à 100m à l'Est de la cote 1291 (Les Hautes Chaumes) en surveillance sur Les Mérelles.

8h40 ordre reçu : "l'artillerie ouvrira le feu puis l'infanterie se portera en avant 15 minutes après le 1er coup de canon".

8h45 tir sur un boqueteau de sapins, vers les Mérelles, derrière lequel est supposé un petit poste ennemi.

8h55 fin du tir

16h30 ordre de rentrer au cantonnement

17h45 la section Bernier arrive à Gazon Martin

    Opérations de la section Bousquet

4h départ de Gazon Martin

5h50 la section est à la croupe 917 en surveillance sur Les Mérelles

14h50 ordre reçu : tirer sur un bois, vers Les Mérelles, dans lequel se trouve un petit poste

14h55 ouverture du feu

15h5 fin du tir

16h ordre reçu : rejoindre le cantonnement

18h15 la section arrive à Gazon Martin

Mercredi 11 novembre

4h30 la section Bernier quitte le cantonnement

5h la section Bousquet quitte le cantonnement

6h la section Bousquet est à la cote 1291 en surveillance sur la Côte des Grimaudes

6h30 la section Bernier est à la cote 917 en surveillance sur les Mérelles

15h30 ordre reçu : à cause du brouillard, faire rentrer les sections.

17h la section Bousquet arrive à Gazon Martin

18h30 la section Bernier arrive à Gazon Martin

Jeudi 12 novembre

Une violente tempête accompagnée de neige a empêché la section Bernier d'aller occuper son poste de surveillance

10h inspection vétérinaire par le vétérinaire de la division

                         Effectif

Rentré de l'hôpital : 1 canonnier

Evacué pour l'hôpital : 1 brigadier (embarras gastrique chronique)

Officiers : 3                      Brigadiers, canonniers : 198

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 110

Vendredi 13 novembre

Pour cause de mauvais temps la section de surveillance reste à Gazon Martin en attendant des ordres.

13h le capitaine Maidot convoqué au Lac Blanc y reçoit l'ordre suivant : "A partir de demain occuper les 2n positions, cote 917 et déversoir du Lac Blanc. Mission : soutenir le 215e RI contre toute attaque d'infanterie. Objectif principal : Côte de Grimaude".

Samedi 14 novembre

6h, les sections Bousquet et Bernier quittent Gazon Martin

8h la section Bernier est en position à 917 et organise un emplacement pour surveiller la Côte de Grimaude.

8h40 la section Bousquet s'arrête au déversoir du Lac Blanc et y organise un emplacement, la pièce de droite en surveillance sur la Côte de Grimaude, la pièce de gauche en surveillance sur Faudé.

13h la mission de la batterie devant durer un certain nombre de jours, le 215e ayant reçu la mission de construire des tranchées sur ses lignes de surveillance et de résistance, tous les mulets sont renvoyés à Gazon Martin où chaque matin, ils attendront des ordres.

17h les servants de la section Bernier rentrent au Lac Noir où ils cantonnent, le capitaine et les servants de la section Bousquet arrivent au Lac Blanc pour y cantonner.

Dimanche 15 novembre

6h30 les 2 sections occupent le même emplacement que la veille et en continuent l'organisation.

17h, les deux sections rentrent dans le même cantonnement que la veille.

                         Effectif

1 mulet est mort de congestion pulmonaire

Officiers : 3                      Brigadiers, canonniers : 198

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 109

Lundi 16 novembre

Mêmes dispositions que le 15

Mazrdi 17 novembre

Mêmes dispositions que le 15 ; la section Bousquet prépare un emplacement de section à 100m Nord-Est du Lac Blanc (mi-distance entre l'hôtel et la ferme).

Mercredi 18 novembre

Mêmes dispositions que le 17.

Jeudi 19 novembre

Mêmes dispositions que le 17 ; reconnaissance d'un emplacement dans les Hautes Chaumes.

                         Effectif

1 mulet mort de congestion pulmonaire

Officiers : 3                      Brigadiers, canonniers : 198

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 108

Vendredi 20 novembre

Mêmes dispositions que le 19 ; organisation par la section Bousquet d'un emplacement de section sur les Hautes Chaumes, à 200m Sud-Ouest de la cote 1291.

Samedi 21 novembre

Mêmes dispositions que le 20 ; la section Bousquet organise l'emplacement des Hautes Chaumes ; reconnaissance d'un emplacement à 100m au Sud de la route, à mi-distance entre 917 et le déversoir du Lac Blanc.

                         Effectif

1 mulet mort de congestion pulmonaire

Officiers : 3                      Brigadiers, canonniers : 198

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 107

Dimanche 22 novembre

Mêmes dispositions que le 21 ; la section Bousquet organise l'emplacement reconnu la veille.

                         Effectif

1 mulet mort de congestion pulmonaire

Officiers : 3                      Brigadiers, canonniers : 198

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 106

Lundi 23 novembre

Mêmes dispositions que le 22.

16h30, la section Hébrard, l'adjudant Hébrard ayant remplacé le lieutenant Bousquet désigné pour commander la 41e Batterie, va organiser un emplacement de pièce sur l'éperon au Sud de la cote 979 (Nord de le Blanc Rupt).

22h30 la section Hébrard rentre au Lac Blanc.

                         Effectif

Le lieutenant Bousquet est dirigé sur la 41e Batterie dont il doit prendre le commandement.

Classés à la 41e Batterie :

    1 canonnier et ordonnance du lieutenant

    1 cheval d'officier, monture du lieutenant

Officiers : 2                      Brigadiers, canonniers : 197

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 105

Mardi 24 novembre

Mêmes dispositions que le 23 ; la section Bernier à 917 en surveillance sur la Côte de Grimaude ; la section Hébrard peut, à cause du brouillard, terminer dans la matinée l'emplacement commencé la veille dans la nuit et continuer l'après-midi l'organisation de l'emplacement entre 917 et Lac Blanc.

                         Effectif

1 mulet mort de misère physiologique

Officiers : 2                      Brigadiers, canonniers : 197

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 104

Mercredi 25 novembre

Mêmes dispositions que le 24 ; la section Bernier en surveillance à 917 sur la Côte de Grimaude ; la section Hébrard continue l'organisation d'un emplacement entre 917 et Lac Blanc.

Jeudi 26 novembre

Mêmes dispositions que le 25.

19h : ordre reçu : la batterie Maidot est mise à la disposition de son commandant de secteur et ira cantonner à Sultzern [Soultzeren].

Vendredi 27 novembre

6h30 la section Bernier occupe son emplacement de surveillance à 917

7h, la section Hébrard quitte le Lac Blanc

10h, cette section arrive à Sultzern

14h, la section Bernier est autorisée à rejoindre son cantonnement

17h, cette section arrive à Sultzern

                         Effectif

Le lieutenant de réserve Reynard, de la 42e Batterie, désigné pour remplacer le lieutenant Bousquet, arrive à la batterie

Venu de la 42e Batterie : 1 canonnier ordonnance du lieutenant Peyrard

Officiers : 3                      Brigadiers, canonniers : 198

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 104

Samedi 28 novembre

Sur demande du capitaine Maidot, le commandant de l'artillerie du groupe de la Schlucht autorise la 1ère Batterie à faire repos.

Travaux de couture et de propreté

14h instruction d'artillerie

Dimanche 29 novembre

6h30, la section Reynard se rend à son poste de surveillance

9h, cette section est à Spielmuss en surveillance sur le Faudé

15h30, la section Reynard rejoint le cantonnement

16h45, cette section arrive à Sultzern.

Lundi 30 novembre

6h30, la section Bernier se rend à son poste de surveillance

8h75, cette section est au mamelon 1119 Nord en surveillance du Faudé

16h, la section Bernier rejoint le cantonnement

17h10, cette section rejoint Sultzern

20h30, ordre reçu : "En prévision d'une attaque sur Combkopf, Barrenkopf, Horodberg, l'artillerie du secteur sera répartie le 1er Décembre de la façon suivante : …

V. Une batterie de 65 (batterie Maidot) battant le Rain des Chênes et le Linge, ayant pour objectif toute infanterie ennemie qui s'y révèlerait : position des Hautes Huttes".

Mardi 1er Décembre

6h, la batterie quitte le cantonnement

7h30, la section Bernier est au mamelon 1119 Sud en surveillance sur le Linge

La section Reynard est au mamelon 1119 Nord en surveillance de la cote 885 (Rain des Chênes)

15h15, ordre reçu : "rentrer au cantonnement"

15h75, les sections quittent leur emplacement

17h, les deux sections arrivent à Sultzern

17h30, ordre reçu : "En vue d'une attaque que nous allons faire demain sur la Tête des Faux, les deux sections seront rendues à 7h l'une au mamelon 1119 Sud avec mission de battre Le Linge et le Rain des Chênes, l'autre aux Hautes Huttes avec mission de battre l'Ouest d'Orbey".

Mercredi 2 Décembre

 5h45, les deux sections quittent le cantonnement

6h50, la section Bernier est aux Hautes Huttes en surveillance sur le col de Grande ; la section Reynard est au mamelon 1119 Sud en surveillance sur Le Linge

10h5, par ordre du lieutenant-Colonel commandant l'artillerie de la Division, les deux sections exécutent quelques salves de repérage

16h35, ordre reçu : "la 1ère Batterie rentrera à Sultzern pour y cantonner".

18h, les deux sections arrivent à Sultzern

18h30, ordre reçu du commandant de l'artillerie : "Demain 3 décembre vous serez à la disposition du 12e Bataillon de Chasseurs en remplacement de la 6e Batterie du 1er de montagne qui est requise pour mission spéciale et passe aux ordres du capitaine Petiot".

19h, après communication du 12e Chasseurs, ordre reçu de celui-ci : "La batterie enverra une section aux maisons brûlées d'Horodberg en surveillance sur l'emplacement présumé de la batterie ennemie qui se trouvait au sud de Le Forêt de Kuhberg (carte au 1/50000)".

Jeudi 3 Décembre

6h30, la section Reynard quitte le cantonnement

7h20, cette section est à son poste de surveillance à Horodberg

16h, la section Reynard rejoint le cantonnement

16h40 ; la section Reynard arrivé à Sultzern

Vendredi 4 Décembre

6h30, la section Bernier quitte le cantonnement

7h20, cette section est à Horodberg en surveillance sur la forêt de Kuhberg

14h50, ordre reçu : "Demander à commandant de la section s'il voit dans la direction Staufen et s'il peut aider au bombardement de l'usine à gaz de Munster que la batterie du Satel effectue".

Les deux pièces de la batterie sont déplacées et mises en batterie sur la crête à cause du fort angle de site négatif

15h10, ordre reçu : "le résultat étant atteint, cesser le feu sur Munster".

16h, la section Bernier rejoint le cantonnement

16h50, cette section arrive à Sultzern

19h30, ordre reçu du commandant de l'artillerie : "Demain 5 décembre, la 6e Batterie rendue à son bataillon. Service normal pour toutes les batteries. Les 1ère et 6e batteries feront partir demain chacune un maréchal des logis et 8 canonniers dont un maître pointeur, rendus à l'Altenberg à 8h".

Samedi 5 Décembre

6h30, la section Reynard quitte le cantonnement

7h40, cette section est aux Hautes Huttes (emplacement 1) en surveillance sur le col de Grande

16h, la section Reynard rejoint le cantonnement

16h40, cette section arrive à Sultzern

Dimanche 6 Décembre

6h45, la section Bernier quitte le cantonnement

7h45, cette section est aux Hautes Huttes (emplacement 3) en surveillance sur le col de Grande

16h35, la section Reynard rejoint le cantonnement

17h75, cette section arrive à Sultzern

20h30, ordre reçu : "En vue d'une démonstration prochaine sur les positions ennemies du Frauenackerkopf, Haslach, le capitaine ira faire demain dans la matinée une reconnaissance du détail des tranchées et des petits postes allemands de cette région en se faisant indiquer par l'infanterie les points précis à battre par notre artillerie".                         Effectif

Venus de l'Etat-Major du parc de la 66e Division : le sous-lieutenant de réserve Peyrard, affecté à la batterie

1 canonnier, ordonnance du sous-lieutenant

1 cheval, monture du sous-lieutenant

Officiers : 4                      Brigadiers, canonniers : 199

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 105

Lundi 7 Décembre

6h30, la 1ère section, sous le commandement du lieutenant Reynard, quitte le cantonnement

7h30, cette section est aux Hautes Huttes (emplacement 3) en surveillance sur le col de Grande

16h30, la section rejoint le cantonnement

17h15, cette section arrive à Sultzern

21h55, ordre reçu du commandant de l'artillerie : "Envoyez un maréchal des logis et 14 canonniers dont un maître pointeur prendre au passage à Eck une section de 95. Ces hommes, ainsi que le détachement de 1 maréchal des logis et 8 canonniers dont un maître pointeur que vous avez envoyés à l'Altenberg, seront pourvus par vos soins de vivres pour la journée de demain. Rendez-vous à Eck à 22 heures. Envoyez un téléphone, votre fil, 2 lanternes avec bougie".

23h15, le détachement ci-dessus se rend à Eck

                         Effectif

1 canonnier (Gaillard) venu de l'hôpital de Gérardmer

Officiers : 4                      Brigadiers, canonniers : 200

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 105

Mardi 8 Décembre

6h30, la 2e section, sous le commandement du sous-lieutenant Peyrard, quitte le cantonnement

7h30, cette section est aux Hautes Huttes (emplacement 3) en surveillance sur le col de Grande et commence l'organisation d'un emplacement de section permettant de tirer sur le Rain des Chênes

16h15, une artillerie ennemie se dévoile au col de Grande ; le sous-lieutenant Peyrard prend ses dispositions pour la contrebattre mais la nuit empêche de pouvoir exécuter le tir.

16h45, la section rejoint le cantonnement

17h30, cette section arrive à Sultzern

19h15, ordre reçu : "Le détachement parti la veille (2 sous-officiers et 23 hommes) restera absent jusqu'à nouvel ordre ; le 52e Chasseurs assurera la subsistance".

Mercredi 9 Décembre

6h30, la 1ère section sous les ordres du lieutenant Reynard se rend aux Hautes Huttes (emplacement 3)

7h30, cette section occupe l'emplacement 3 des Hautes Huttes en surveillance sur le col de Grande et continue l'organisation d'un emplacement pour tirer sur le Rain des Chênes

14h55, tir sur une batterie de 77 qui s'est dévoilée par ses lueurs au col de Grande

15h5, suspension du tir, une section de 95 tirant sur le col de Grande

15h75, reprise du tir, le 95 changeant d'objectif

15h35, suspension du feu, l'ennemi s'étant arrêté

15h45, l'ennemi reprenant, reprise du feu à obus explosifs

15h55, suspension du feu

17h, la section Reynard rejoint le cantonnement

17h45, cette section arrive à Sultzern

Jeudi 10 Décembre

6h30, la 1ère section sous les ordres du sous-lieutenant Bernier se rend au mamelon 1119 Sud

7h30, la section est en ce point en surveillance sur le Rain des Chênes

16h40, la section Bernier rejoint le cantonnement

17h45, cette section arrive à Sultzern

Vendredi 11 Décembre

6h30, la 1ère section sous les ordres du sous-lieutenant Peyrard se rend aux Hautes Huttes (emplacement 1)

7h30, la section est en ce point en surveillance sur le col de Grande

16h45, la section rejoint le cantonnement

17h30, la section arrive à Sultzern

                         Effectif

Mis en subsistance au 52e Bataillon de Chasseurs : 2 sous-officiers et 22 canonniers cantonnés au Lac Noir pour y servir une batterie de 95

Officiers : 4                      Brigadiers, canonniers : 178

Sous-officiers : 16                Chevaux, mulets : 105

Samedi 12 Décembre

6h30, en exécution d'un ordre reçu la veille ainsi conçu : "la section de service ira chaque jour se placer en position d'attente en un point convenable d'où elle puisse se porter rapidement sur l'un des emplacements quand son entrée en action sera nécessaire", la 2e section sous les ordres du lieutenant Reynard se rend à Mouhlmatten

7h75, la section est en position d'attente

16h40, la section rejoint le cantonnement

17h30, cette section arrive à Sultzern

Dimanche 13 Décembre

6h30, la 1ère section sous les ordres du sous-lieutenant Bernier se rend à Mouhlmatten

7h30, la section est en position d'attente

16h40, la section rejoint le cantonnement

17h30, la section arrive à Sultzern

Lundi 14 décembre

6h30, la 2e section sous les ordres du sous-lieutenant Peyrard se rend à Mouhlmatten

7h30, la section est en position d'attente ; le personnel organise l'emplacement 3 des Hautes Huttes

14h30, le sous-lieutenant Peyrard reçoit du commandant de l'artillerie l'ordre suivant : "Surveillez tout spécialement batterie allemande sur Rain des Chênes. Vous mettre en relation avec 12e Chasseurs à Hornleskopf".

16h30, la section rejoint le cantonnement

17h35, la section arrive à Sultzern

                         Effectif

Cessent la subsistance au 52e Chasseurs : 2 sous-officiers et 22 canonniers

Mort : 1 mulet (misère physiologique)

Officiers : 4                      Brigadiers, canonniers : 200

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 104

Mardi 15 Décembre

6h30, la 1ère section sous les ordres du lieutenant Reynard se rend à Mouhlmatten

7h30, la section est en position d'attente ; le personnel organise un observatoire sur la cote 994

16h15, la section rejoint le cantonnement

17, la section arrive à Sultzern

                         Effectif

1 canonnier (Zeummeur) évacué pour rhumatisme

Officiers : 4                      Brigadiers, canonniers : 199

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 104

Mercredi 16 Décembre

6h30, la 2e section sous les ordres du sous-lieutenant Bernier se rend à Mouhlmatten

7h30, la section est à l'emplacement des Hautes Huttes en surveillance sur le Rain des Chênes

16h30, la section rejoint le cantonnement

17h15, la section arrive à Sultzern

Jeudi 17 Décembre

6h30, la 1ère section sous les ordres du sous-lieutenant Peyrard se rend aux Hautes Huttes

7h30, la section est à l'emplacement 3 en surveillance sur le Rain des Chênes et termine l'organisation de l'emplacement

11h45, ordre reçu du commandant du 12e Chasseurs : "Faites tirer infanterie et artillerie sur l'objectif reconnu, par ordre du colonel".

12h, un chasseur qui vient indiquer l'objectif apporte le renseignement suivant du commandant de la 1ère Compagnie du 12e Chasseurs : "Je viens de tirer quelques salves sur une cinquantaine d'Allemands travaillant au collet central du Linge ; ils ont disparu mais pourront revenir".

L'objectif ne s'est plus montré.

16h30, la section Peyrard rejoint le cantonnement

17h15, cette section arrive à Sultzern

Vendredi 18 Décembre

6h30, la 2e section sous les ordres du lieutenant Reynard se rend aux Hautes Huttes

7h30, la section est à l'emplacement 3 en surveillance sur le Rain des Chênes et commence à organiser un observatoire à 1119

12h75, renseignement reçu du commandant du 52e Chasseurs : "La batterie allemande qui est au col de Mossure tire sur le Creux d'Argent ; à surveiller".

16h20, la section Reynard rejoint le cantonnement

17h10, cette section arrive à Sultzern

Samedi 19 Décembre

6h30, la 1ère section sous les ordres du sous-lieutenant Bernier se rend aux Hautes Huttes

7h75, la section est à l'emplacement 3 en surveillance sur le Rain des Chênes ; organisation d'un observatoire à 1119

16h30, la section Bernier rejoint le cantonnement

17h20, cette section arrive à Sultzern

Dimanche 20 Décembre

 

6h30, la 2e section sous les ordres du sous-lieutenant Peyrard se rend aux Hautes Huttes

7h30, la section est à l'emplacement 3 en surveillance sur le Rain des Chênes ; aucun travail possible pour cause mauvais temps

16h15, la section rejoint le cantonnement

17h10, la section arrive à Sultzern

Lundi 21 Décembre

6h30, la 1ère section sous les ordres du lieutenant Reynard se rend aux Hautes Huttes

7h30, la section est à l'emplacement 3 en surveillance sur le Rain des Chênes ; organisation d'un observatoire à 1119

10h, ordre reçu à Sultzern du commandant de l'artillerie du secteur : "Rassemblez immédiatement votre batterie pour cantonnement ce soir à Wildenstein". Cet ordre est immédiatement transmis à la section Reynard

11h30, la section quitte son emplacement

12h75, cette section arrive à Sultzern

13h, la batterie quitte Sultzern

16h10, halte à l'Altenberg pour y prendre des ordres ; ordre reçu : "La 1ère Batterie de Montagne qui a toute latitude pour gagner Wildenstein se rendra demain à Bitschwiller pour y cantonner définitivement".

16h40, départ de l'Altenberg

17h15, passage du col de la Schlucht

19h, à cause de la neige imposant une grande fatigue au personnel et aux animaux, la batterie est obligée de s'arrêter ; elle cantonne au Col des Feignes sous Vologne

                         Effectif

Venu de l'hôpital : 1 brigadier

Evacué sur l'hôpital : 1 canonnier, Gastaud (embarras gastrique)

Officiers : 4                      Brigadiers, canonniers : 199

Sous-officiers : 18                Chevaux, mulets : 104

Mardi 22 Décembre

3h, départ du Col des Feignes sous Vologne

5h30, passage au Col de Blamont

7h45, passage à Wildenstein

9h20, passage à Krüth

9h45, passage à Oderen

10h75, passage à Folleringen

10h35, passage à Wesserling

11h30, grand' halte à Saint Amarin

13h30, départ de la grand' halte

14h, passage à Moosch

14h45, passage à Willer

15h15, arrivée à Bitschwiller

Ordre reçu : "Les 1ère, 5e, 41e et 42e Batteries du 2e Régiment d'Artillerie de Montagne forment un groupe d'artillerie de montagne affecté à la 115e Brigade ; le capitaine Maidot est délégué pour commander ce groupe en exécution des instructions du Général commandant la 66e Division".

Mercredi 23 Décembre

Repos et installation de la batterie dans le cantonnement

Le capitaine Maidot prenant le 24 Décembre le commandement du groupe de montagne de la 115e Brigade, passe le commandement de la 1ère Batterie au lieutenant Reynard

Jeudi 24 Décembre

Changement d'écriture

Le lieutenant Reynard est désigné comme adjoint au capitaine Maidot. Le sous-lieutenant Bernier prend le commandement de la batterie

Installation et organisation du cantonnement

Une section sous le commandement du sous-lieutenant Bernier est mise en batterie à Herrenstubenkopf, en surveillance sur Uffholtz

Vendredi 25 Décembre

0h15, ordre reçu : "La 1ère Batterie se rendre à Herrenstubenkopf et se mettra en survaillance sur le plateau d'Uffholtz. Prêt à tirer à 9 heures.

5h, départ de la batterie. Organisation de la position qui ne comptait jusqu'alors que les emplacements de 2 pièces

12h30. Tir de préparation sur la lisière Ouest du village d'Uffholtz. Tirs sur les tranchées du plateau d'Uffholtz

16h. Ordre reçu : "La batterie reste pour la nuit sur la position. Tirs de nuit : de 20h à 23h, 6 salves ; de 23h à 3h, 4 salves ; de 3h à 6h, 6 salves sur les objectifs suivants repérés de jour : cote 331 à l'Est de Wetwiller et Weckenthol".

1 mulet mort

                         Effectif

       Officiers : 4             Sous-officiers : 18

       Brigadiers, canonniers : 199

       Chevaux : 18               mulets : 85

Samedi 26 Décembre

8h, tir sur la lisière Ouest de Steinbach

12h, tir sur la lisière S.O. de Steinbach

13h, tir sur le clocher de Steinbach

15h15, tir sur une tranchée au S.O. de Steinbach

16h20, tir sur une tranchée du plateau d'Uffholtz

Dimanche 27 Décembre

Tirs sur les lisières Ouest et Sud-Ouest de Steinbach

20h, tir de nuit sur Steinbach où des bruits de voiture avaient été signalés par l'infanterie

Venus du dépôt : 1 maréchal des logis, 1 brigadier, 21 canonniers

1 mulet mort

                         Effectif

Officiers : 4              Sous-officiers : 19

Brigadiers, canonniers : 220 

Animaux : 84

Lundi 28 Décembre

Le brouillard a empêché les tirs de l'artillerie

Construction d'un abri-observatoire sur la pente Nord-Est de Herrenstubenkop

16h, ordre reçu : "La colonel commandant la 81e Brigade autorise les commandants de batterie à faire descendre leurs mulets à Bitschwiller à condition qu'ils soient remontés le lendemain à la pointe du jour".

Mardi 29 Décembre

6h. Tirs de nuit de 6 rafales d'obus explosifs sur Uffholtz

Mercredi 30 Décembre

Tirs sur les maisons de Steinbach des lisières Ouest, Nord-Ouest et Nord

Tir sur la tranchée en V au Sud-Ouest de Steinbach et vers l'église

1 canonnier évacué

                         Effectif

Officiers : 4              Sous-officiers : 19

Brigadiers, canonniers : 219 

   animaux : 84

Jeudi 31 Décembre

A partir de 14h30 tirs sur Steinbach (maisons signalées, tranchée en V, fabrique, sortie Est vers Cuny)

 

1915

Vendredi 1er Janvier

A partir de 13h30 tirs sur Steinbach (maisons, lisières Nord et Est, sortie Est)

Samedi 2 Janvier

Tirs sur Steinbach (maisons situées entre la rue principale et la lisière Est)

Dimanche 3 Janvier

A partir de 12h, tirs sur la tranchée n°2 du plateau d'Uffholtz. Sur la tranchée au Sud-Ouest de l'église de Steinbach. Sur la lisière Sud-Est de Steinbach. Sur la tranchée n°4 du plateau d'Uffholtz. Sur Steinbach

Lundi 4 Janvier

8h30. Tir sur les tranchées du plateau d'Uffholtz

12h. Tir sur le clocher d'Uffholtz

15h20. Tir sur la tranchée n°4 du plateau d'Uffholtz

15h45. Salve de 4 coups fusants très haut pour servir de signal à une attaque du 152e d'infanterie. Tir sur la tranchée n°3 du plateau

Mardi 5 Janvier

Brouillard. Tir sur une colonne d'infanterie ennemie aperçus sur la route à l'Est d'Uffholtz et se dirigeant vers ce village.

Le capitaine Thierry venu du dépôt prend le commandement de la batterie

Mercredi 6 Janvier

La batterie reste en surveillance sur le plateau d'Uffholtz.

Vers 17h, fusillade dans la direction d'Uffholtz ; la batterie tire trois obus. A ce moment, la fusillade s'apaise ; le tir cesse.

Jeudi 7 Janvier

La batterie reste en position à Herrenstubenkopf. Le soir, vive fusillade au sud, vers la cote 425.

7 mulets et 1 cheval venant du dépôt de remonte mobile de Bruyères arrivent à la batterie

Vendredi 8 Janvier

La batterie reste en position à Herrenstubenkopf

16h30, tir de repérage sur le plateau, en prévision d'une attaque de nuit qui n'a pas lieu. Consommation des munitions : 8 obus à balles

Samedi 9 Janvier

La batterie reçoit l'ordre d'aller remplacer la 5e batterie en position.

15h, la 1ère section s'installe au Kirchberg, la 2e à l'Amselkopf, sur les positions aménagées par la 5e batterie du 2e Régiment d'Artillerie de Montagne

Zones de surveillance :

1ère section (Kirchberg) : plateau d'Uffholtz

2e section (Amselkopf) : cote 425 jusqu'à Cernay

Poste de commandement pour les deux sections : abri aménagé à l'Amselkopf par la 5e batterie.

L'adjudant et 2 canonniers malades sont évacués

                         Effectif

Officiers : 5              Sous-officiers : 18

Brigadiers, canonniers et sapeurs : 217 

Animaux : 91 + 19 (y compris les mulets du Génie)

Dimanche 10 Janvier

La batterie reste en position sans tirer

Vers 16h, un mulet de la 1ère section s'étrangle accidentellement

La 1ère section reçoit l'ordre de quitter le Kirchberg pour rentrer au cantonnement. Pendant le trajet de nuit, un mulet de matériel roule dans un ravin et se tue

Lundi 11 Janvier

La 2e section reste à l'Amselkopf, la 1ère au repos à Bitschwiller

Un canonnier est évacué

                         Effectif

   Officiers : 5     Sous-officiers : 18

Brigadiers et canonniers : 214      Animaux : 89 + 19

Mardi 12 Janvier

La 1ère section reprend l'ancien emplacement à l'Herrenstubenkopf. La 2e section quitte Amselkopf pour Bitschwiller

Mercredi 13 Janvier

La 2e section est au repos à Bitschwiller.

A Herrenstubenkopf, le lieutenant Peyrard ouvre le feu vers 16h contre une section d'artillerie ennemie qui vient de tirer, sur le plateau d'Uffholtz, dans les vergers vers la lisière ouest du village. 33 obus sont tirés ; la section ennemie cesse le feu ; les servants se réfugient dans la tranchée voisine.

Un canonnier évacué

                         Effectif

   Officiers : 5     Sous-officiers : 18

Brigadiers, canonniers : 215   Animaux : 89 + 19

Jeudi 14 Janvier

La 1ère section rentre à Bitschwiller au repos

La 2e section reprend l'emplacement d'Amselkopf

Vendredi 15 Janvier

La 2e section reste en position à Amselkopf

La 1ère section reçoit l'ordre d'aller occuper la position de Kirchberg

Vers 11h la 1ère section tire 2 obus contre un avion ennemi

Les incursions d'avions allemands sur nos lignes sont fréquentes mais ne paraissent pas donner de résultats, grâce aux précautions prises

Samedi 16 Janvier

La 2e section reste en position à Amselkopf, la 1ère descend au repos à Bitschwiller

Dimanche 17 Janvier

Mêmes dispositions que la veille

1 sapeur est évacué

Lundi 18 Janvier

La 1ère section remplace à Amselkopf la 2e section, qui descend au repos à Bitschwiller

Le maréchal des logis Berne est nommé adjudant à la 1ère batterie en remplacement de l'adjudant Hébrard, classé à la 8e section de munitions

Un canonnier est évacué ; 1 maréchal des logis et 10 hommes sont mis à la disposition de l'artillerie lourde

                         Effectif

   Officiers : 5     Sous-officiers : 16

Brigadiers, canonniers : 205   Animaux : 89 +19

Mardi 19 Janvier

La 1ère section est en surveillance à Amselkopf

A 8h, la 2e section reçoit l'ordre de se rendre immédiatement à Amselkopf. A ce moment, les Allemands bombardent Thann. La section prend à Bitschwiller le chemin de Pastetenplatz et, par des chemins adjacents, gagne Amselkopf. Durée du trajet : 3 heures

La 2e section est installée en surveillance sur le plateau d'Uffholtz, sur un petit plateau qui domine vers le nord le plateau d'Amselkopf

Le soir, violent bombardement de la cote 425 par les Allemands

2 chevaux (fourgons de l'état-major) sont classés à la batterie

Mercredi 20 Janvier

Mêmes dispositions que la veille

Le bombardement continue. On entend une vive fusillade vers le nord (Hartmannwillerkopf)

Jeudi 21 Janvier

Mêmes dispositions que la veille

La fusillade et la canonnade continuent

Vendredi 22 Janvier

Mêmes dispositions que la veille

La fusillade et la canonnade continuent

Samedi 23 Janvier

La batterie reste en surveillance à Amselkopf

Vers 17h, une violente fusillade se fait entendre du côté de la Chapelle Saint Antoine, où les Allemands attaquent le 5e bataillon. La batterie reçoit l'ordre de tirer ; la 2e section (col d'Amselkopf) envoie, de 17h ¼ à 19h, un certain nombre de rafales dans la direction de la lisière Ouest d'Uffoltz (tir percutant, 3000-3400)

Dimanche 24 Janvier

Vers 1h du matin, la fusillade reprend. La 2e section tire quelques obus sur Uffholtz

De même vers 4h ½

Un canonnier évacué, un canonnier est mis en subsistance à la 29e batterie du 32e d'artillerie

                         Effectif

   Officiers : 5     Sous-officiers : 16

Brigadiers, canonniers : 203   Animaux : 89+21

Lundi 25 Janvier

0h. Dans la nuit, la fusillade reprend vers la Chapelle Saint Antoine. La pièce d'alerte de la 2e section tire quelques obus sur Uffholtz à 3 reprises : vers 0h, vers 1h ½, vers 3h ½.

Chaque section a pendant la nuit une pièce d'alerte, dirigée sur un point commun, et dont les servants couchent à proximité.

14h. La matinée est calme. De 14h à 14h ½ tir de repérage sur Uffholtz.

Vers 15h ¾, la batterie reçoit l'ordre d'ouvrir le feu à 16h sur la lisière ouest d'Uffholtz pour permettre à notre infanterie d'avancer.

A 16h le feu est ouvert. Les autres batteries tirent également, la canonnade est intense. Les Allemands ripostent ; quelques obus gros calibre tombent dans le voisinage de la 2e section, puis près du poste d'observation, en coupant le fil du téléphone. La batterie peut néanmoins continuer le feu qui cesse vers 17h ½.

Mardi 26 Janvier

Journée calme. Les deux sections de la batterie restent en surveillance sans tirer. 2 canonniers sont évacués. 2 canonniers rejoignent la batterie.

Mercredi 27 Janvier

La batterie reçoit l'ordre d'ouvrir le feu sur Uffholtz, en raison d'une attaque que doit prononcer une division voisine. La 2e section tire entre 2h et 8h un certain nombre de rafales, en même temps que d'autres batteries.

Les batteries reçoivent l'ordre d'ouvrir de nouveau le feu à 11h ¼ pour troubler le repos des Allemands. La 2e section envoie quelques rafales sur Uffholtz entre 11h ¼ et 11h ½.

Les Allemands ne ripostent pas à l'artillerie ; mais le soir vers 20h, ils bombardent violemment Thann. Quelques obus arrivent près du cantonnement de la batterie.

Le lieutenant Reynard est classé à la 8e section de munitions ; il est remplacé comme adjoint au commandant du groupe par le sous-lieutenant Gonin.

Le maréchal des logis Poudevigne arrive du dépôt à la batterie.

Jeudi 28 Janvier

Les deux sections de la batterie restent en surveillance. Le froid augmente.

Vendredi 29 Janvier

La batterie reste en surveillance sans tirer.

Le capitaine Maidot et le lieutenant Gonin sont blessés à Pastetenplatz par des balles d'obus.

Un canonnier rejoint la batterie.

Le maréchal des logis et les 10 canonniers mis à la disposition de l'artillerie lourde sont rendus à la batterie.

2 chevaux arrivent à la batterie venant du dépôt de remonte de Bruyères.

                         Effectif

   Officiers : 5         Sous-officiers : 18

Brigadiers, canonniers : 214       Animaux : 89+23

Samedi 30 Janvier

Les deux sections de la batterie restent en surveillance sans tirer.

Dimanche 31 Janvier

Les deux sections de la batterie restent en surveillance à Amselkopf sans tirer.

Deux canonniers sont évacués. Le lieutenant Gonin est évacué.

                         Effectif

   Officiers : 4     Sous-officiers : 18

Brigadiers, canonniers : 212   Animaux : 89+23

Lundi 1er Février

La batterie reçoit l'ordre de faire tous les soirs avant la tombée de la nuit un tir de repérage (pour la 1ère section, sur les positions ennemies de la cote 425 ; pour la 2e section sur les tranchées d'Uffholtz) de façon à pouvoir faire instantanément un tir de barrage sur les points ainsi repérés. La batterie doit également établir, par téléphone et par signaux, des liaisons avec les troupes d'infanterie intéressées (297e pour la cote 475, 152e pour Uffholtz) dont les commandants pourront ainsi déclencher, au moment voulu, les tirs de barrage.

Le lieutenant-colonel Combuzat est remplacé dans le commandement de l'artillerie de la 66e Division par le lieutenant-colonel Farsac ; le chef d'escadron Verguin dans le commandement de l'artillerie du secteur du centre par le chef d'escadron Charpentier.

Mardi 2 Février

Les 2 sections de la batterie restent en surveillance. Dans la matinée, la 1ère section tire 2 obus sur un avion ennemi. Dans la soirée, tir de repérage sur les emplacements indiqués.

Le personnel disponible est employé à l'organisation du réseau téléphonique et à la construction d'un observatoire et d'un abri à l'épreuve destinés au commandement de l'artillerie.

Mercredi 3 Février

Continuation des travaux. Le soir, tir de repérage.

Le sous-lieutenant Blanc, adjoint au commandant du groupe, est mis en subsistance à la batterie ainsi qu'un canonnier, son ordonnance, et un cheval.

U, avion allemand lance 2 bombes dans le voisinage du cantonnement de la batterie.

                         Effectif

   Officiers : 5     Sous-officiers : 18

Brigadiers, canonniers : 213   Animaux : 87+24

Jeudi 4 Février

La batterie reste en surveillance. L'après-midi, la 2e section tire 2 obus sur un avion ennemi.

Vers 20h, on entend une fusillade vers Uffholtz. Sur la demande de l'infanterie, la 2e section exécute le tir de barrage prévu en envoyant quelques rafales dans la direction d'Uffholtz à 20h, 20h45, 21h15.

Vendredi 5 Février

Les 2 sections de la batterie restent en surveillance.

Pas d'incidents.

Samedi 6 Février

Les 2 sections de la batterie restent en surveillance. Le soir, tir de repérage.

Dimanche 7 Février

La batterie reste en surveillance. Les travaux de construction d'un abri et d'un observatoire à Amselkopf sont terminés.

Un canonnier est évacué ; 10 mulets sont versés au dépôt de Bruyères.

Lundi 8 Février

Dans l'après-midi, la 1ère section tire 2 obus sur un avion. Le soir, sur un signal de l'infanterie, la 2e section envoie quelques obus dans la direction d'Uffholtz.

Le sous-lieutenant Carenco, venant du dépôt, arrive à la batterie, accompagné d'un canonnier, son ordonnance, et d'un cheval.

                         Effectif

   Officiers : 6     Sous-officiers : 18

Brigadiers, canonniers : 213   Animaux : 79+25

Mardi 9 Février et Mercredi 10 Février

Pas d'incidents. Le soir, tir de repérage pour les 2 sections, sur le plateau d'Uffholtz et la cote 425.

Jeudi 11 Février

Les deux sections de la batterie restent en surveillance et exécutent le soir le tir de repérage prescrit.

Vers 9h, sur l'ordre du commandant du 152e régiment d'infanterie, la 2e section envoie quelques obus dans la direction d'Uffholtz.

14 mulets venant de Bruyères arrivent à la batterie.

Vendredi 12 Février

La batterie reste en position à Amselkopf.

Vers 9h1/2, la 2e section tire 4 obus sur un avion ennemi. Les avions allemands font de nombreuses reconnaissances en raison du temps clair.

Le soir, à la tombée de la nuit, tir de repérage.

Samedi 13 Février

Les deux sections de la batterie restent en surveillance sans incidents. Tir de repérage le soir.

2 canonniers venant du dépôt et 1 canonnier venant de l'hôpital rejoignent la batterie ; 1 canonnier est classé à la 8e section de munitions ainsi qu'un cheval.

Dimanche 14 Février

Même situation. Tas d'incidents. Tir de repérage le soir.

Un canonnier rejoint la batterie.

Le maréchal des logis Gouraud, de la 41e batterie, est nommé maréchal des logis chef à la 1ère batterie ; le maître pointeur Albin, de la 1ère batterie, est nommé brigadier à la 1ère batterie.

                         Effectif

   Officiers : 6     Sous-officiers : 19

Brigadiers, canonniers : 216   Animaux : 93+24

Lundi 15 Février

La batterie reste en surveillance. Le soir, tir de repérage

Mardi 16 Février et Mercredi 17 Février

Les 2 sections restent en surveillance sans incidents.

Jeudi 18 Février

La batterie reste en surveillance sur les mêmes positions sans incidents.

Vendredi 19 Février

Durant la journée, on aperçoit les lueurs de quelques batteries ennemies en action. Quelques détachements ennemis se déplacent dans les environs de Wittelsheim.

15h40, la 2e section tire quelques obus sur un cantonnement à Cernay.

Samedi 20 Février

Les deux sections restent en surveillance à Amselkopf.

8h15, la 2e section tire sur une batterie de pièces de 105 installée près de la chapelle de Cernay. La batterie ennemie se tait.

12h45, tir sur la même batterie. Même résultat.

16h45, la 2e section reçoit des obus de 105 provenant d'une pièce de la batterie de Cernay dont il est question ci-dessus, et d'une pièce installée près de l'usine nord de Cernay.

Dimanche 21 Février

La batterie reste en surveillance sans incidents.

Lundi 22 Février

La batterie reste en surveillance sur les mêmes positions.

Le capitaine commandant reçoit l'ordre de faire aménager une position pour une section à Herrenfluh.

Un homme est évacué.

Mardi 23 Février

Les deux sections restent en surveillance à Amselkopf.

Un détachement de 16 hommes est envoyé à Herrenfluh pour aménager la nouvelle position.

Le sous-lieutenant Bernier est cité à l'ordre de la 66e division pour les combats de Steinbach (ordre général n° 137)

"Commandant une batterie de montagne au cours des combats qui ont abouti à la prise de Steinbach, a montré une grande bravoure et fait preuve de brillantes qualités militaires".

Mercredi 24 Février

A 9h, le capitaine reçoit l'ordre de se tenir prêt à quitter Bitschwiller avec la batterie à partir de midi

12h1/4, ordre d'aller cantonner le soir à Wildenstein

12h ¾, départ de la batterie.

Le lieutenant Carenco reste à Bitschwiller pour rassembler les détachements d'Amselkopf et d'Herrenfluh qui n'ont pu être ramenés à temps.

15h30, départ du détachement conduit par le lieutenant Carenco

17h30, arrivée de la batterie à Wildenstein, où cantonne également le 6e bataillon de Chasseurs.

Le parc est établi sur la place de l'église, ainsi que le bivouac des animaux. Les hommes sont logés dans des granges.

20h, arrivée du lieutenant Carenco et de son détachement.

Un certain nombre d'hommes, notamment l'état-major du groupe et le détachement de sapeurs de la batterie, ont été laissés en subsistance à la 41e batterie.

                         Effectif

   Officiers : 4     Sous-officiers : 18

Brigadiers, canonniers : 200   Animaux : 89+19

Jeudi 25 Février

Pendant la nuit, le commandant du 6e bataillon reçoit, pour le bataillon et la batterie, l'ordre d'aller cantonner à Retournemer.

8h45, départ de la batterie, suivie de la 1ère compagnie du 6e bataillon de Chasseurs

11h15, passage du Col de Blamont

12h30, à Feignes sur Vologne, ordre de se diriger sur la Schlucht

13h, arrêt à la gare de Feignes. Le capitaine reçoit l'ordre de se rendre à Longemer pour prendre la route de la Schlucht, à cause de la neige qui encombre le chemin du Collet. Ce chemin paraissant praticable, le capitaine demande et obtient l'autorisation de le prendre.

14h, la marche est reprise

16h, arrivée au col de la Schlucht. La route se trouvant à cet endroit sous le feu de l'artillerie ennemie, le col ne peut être franchi que par petits groupes, ce qui ralentit considérablement la marche.

20h, arrivée à Segmat, où bivouaque aussi le 6e bataillon.

L'étape a été rendue très pénible par le mauvais état des chemins, couverts de neige. De nombreux mulets sont tombés ; néanmoins, la batterie est arrivée au complet à Segmat.

Le parc est établi dans le bois, les hommes sont logés dans des granges.

Vendredi 26 Février

Départ à 5h pour Gaschney. La batterie gagne la lisière du bois en face de Segmat puis prend le sentier qui conduit à Gaschney.

La neige rend la marche encore très pénible.

9h, arrivée à Gaschney.

11h, la batterie s'installe dans le bois, à proximité et au sud de la ferme de Gaschney.

Samedi 27 Février

Le capitaine Thierry prend le commandement du groupe constitué par les batteries 1/2, 41/1, 41/2. Le groupe est affecté à la 4e brigade de Chasseurs (6e, 23e, 24e bataillons, renforcés par le 51e et le 3e territorial).

La batterie reçoit l'ordre de s'installer à Germanien, entre le 6e et le 23e. La construction d'abris est immédiatement commencée. Le soir, une partie de la batterie va occuper le nouveau cantonnement.

Dimanche 28 Février

Tempête de neige. Continuation des travaux d'installation. Reconnaissance de la position d'Almatten. Le ravitaillement en vivres s'effectue pour la 1ère fois depuis le départ de Bitschwiller.

Lundi 1er Mars

Le mauvais temps persiste.

Reconnaissance des tranchées du Sattel.

Continuation des travaux d'installation.

Mardi 2 Mars

Continuation des travaux d'installation.

Reconnaissance à la position d'Almatten et aux tranchées du Mirador.

Mercredi 3 Mars

A 14h, la 1ère section est amenée à Almatten où elle reste en position d'attente en attendant que le terrain soit déblayé.

Le lieutenant Bernier prend le commandement de la batterie.

Le lieutenant Carenco (nommé le 8 février lieutenant pour prendre rang le 7 août) est adjoint au capitaine Thierry.

Jeudi 4 Mars

La 3e pièce rejoint les 2 premières à Almatten.

Le sous-lieutenant Peyrard reçoit l'ordre de reconnaître une position pour la 4e pièce dans la tranchée avancée du Sattel, pour battre les pentes sud du petit Reichackerkopf.

Les 5e et 6e pièces restent au bivouac de Germanien.

Les 7e et 8e pièces, sous le commandement du maréchal des logis chef, sont installées à Segmat.

La 9e pièce est à Xonrupt, près de Gérardmer.

Vendredi 5 Mars

Construction d'abris à Almatten.

Une pièce de la batterie est pointée sur le Sillackerkopf pour aider l'infanterie qui attaque sur ce point les avant-postes ennemis. Elle n'a pas à intervenir.

Le détachement du génie laissé à Bitschwiller (1 sergent, 1 caporal, 9 hommes) rejoint la batterie.

Pendant la nuit, la 4e pièce est installée par le sous-lieutenant Peyrard dans la tranchée du Sattel, en face du Reichackerkopf. Une pièce de la 41e batterie du 1er s'installe également dans la tranchée, plus à gauche.

Samedi 6 Mars

Attaque du Reichackerkopf.

Dans la matinée, l'artillerie lourde, ainsi que les batteries de 75, règle son tir sur le Reichackerkopf. De 10h ½ à 11h10, tir d'efficacité de l'artillerie lourde. De 11h à 11h10, tir d'efficacité du 75.

11h. A 11h10, l'attaque est déclenchée. L'artillerie de montagne ouvre le feu. La 4e pièce, avec laquelle se tient le sous-lieutenant Peyrard, ouvre le feu sur une mitrailleuse placée sur les pentes sud-ouest du petit Reichacker et la réduit au silence. Mais l'artillerie ennemie bombarde violemment le col du Sattel et les tranchées voisines ; la 4e pièce doit cesser le feu après avoir tiré 15 obus.

La batterie exécute d'abord un tir de barrage sur les pentes sud du petit Reichacker, à 300m environ du sommet.

11h45. Puis elle reçoit l'ordre d'allonger le tir, les Chasseurs ayant occupé la colline.

Distance du petit Reichackerkopf : 1800-2200

Distance du grand Reichackerkopf : 2400

Elle exécute alors des tirs de barrage dans les mêmes conditions sur les pentes sud du grand Reichackerkopf.

13h. A 13h, les Chasseurs du 23e bataillon ont occupé les deux Reichacker mais sans dépasser la crête vers le sud.

L'artillerie allemande commence à bombarder les positions que nous venons d'occuper et l'infanterie revient à la charge.

La 1ère batterie exécute pendant tout l'après-midi des tirs de barrage sur le petit Reichackerkopf (notamment sur le boyau venant de Stocke), sur le grand Reichacker et dans le vallon intermédiaire.

Vers 15h ½, le commandant Fabry, du 23e, qui commande les troupes d'attaque, est blessé. Il est remplacé par le commandant Lançon du 6e.

A la nuit, la contre-attaque allemande est repoussée.

Vers 21h, une nouvelle attaque semble se produire. La batterie tire quelques obus sur les pentes du Reichacker. L'attaque est repoussée.

Pendant la nuit, la 4e pièce est retirée de la tranchée et amenée à Almatten.

Un canonnier est évacué pour maladie.

Dimanche 7 Mars

Vers 8h, le bombardement de nos positions commence. A ce moment, la batterie exécute un tir de quelques obus pour permettre au lieutenant Carenco, qui s'est rendu au Reichacker, de rectifier la direction.

A 11h, une attaque allemande est facilement repoussée. Dans l'après-midi, une nouvelle et très violente attaque se produit. Une tranchée sur le flanc ouest du petit Reichacker est enlevée par l'ennemi et reprise à la baïonnette.

15h40, la batterie exécute à partir de ce moment une série de tirs de barrage dans les mêmes conditions que la veille.

23h, une nouvelle attaque allemande est repoussée. La batterie tire encore quelques obus.

Deux canonniers sortant de l'hôpital rejoignent la batterie.

Pendant la nuit, une pièce, mise en batterie à la lisière du bois du TannleyKopf, reste en surveillance sur Mulbach.

Lundi 8 Mars

L'infanterie organise les positions conquises au Reichackerkopf.

Désormais, les batteries de montagne n'auront plus à exécuter, en principe, que des tirs de barrage en avant de nos tranchées. La 1ère batterie flanque le front sud de nos positions du Reichackerkopf.

Un homme est évacué pour maladie.

                         Effectif

   Officiers : 4     Sous-officiers : 19

Brigadiers, canonniers : 210   Animaux : 91+19

Mardi 9 Mars

La batterie reste en position à Almatten et tire, à diverses reprises, quelques obus sur l'ordre du commandant de l'artillerie (tirs de barrage).

Le personnel est employé à construire des abris.

Un mulet meurt.

Les allemands lancent des bombes sur le petit Reichackerkopf.

Le froid augmente. La neige tombe en abondance.

Mercredi 10 Mars

Une tranchée abandonnée pendant la nuit par suite du bombardement est reprise dans la matinée (petit Reichackerkopf). Dans la soirée, les Allemands contre-attaquent sans succès.

La batterie exécute, pendant la journée et pendant la nuit, une série de tirs de barrage, sur l'ordre du commandant de l'artillerie.

Jeudi 11 Mars

3 hommes évacués pour maladie.

                         Effectif

   Officiers : 4     Sous-officiers : 19

Brigadiers, canonniers : 207   Animaux : 91+19

Pendant la journée, fusillade intermittente au Reichackerkopf.

Une attaque allemande est facilement repoussée.

La batterie exécute un certain nombre de tirs de barrage.

Chute de neige.

Vendredi 12 Mars

Fusillade intermittente au Reichackerkopf.

Tirs de barrage pour la batterie, dans la direction des lance-bombes.

Samedi 13 Mars

Les Allemands bombardent le Reichackerkopf avec des mortiers de 210, en plus des pièces de 105, 77, 74, déjà employées. Les mortiers de 210 semblent placés dans l'axe de la vallée ; les autres batteries sur les pentes, de chaque côté de la vallée. Tous les obus convergent sur le Reichackerkopf et le Col du Sattel.

Le bombardement par les bombes continue également. Les minenwerfer, placés d'abord sur les pentes du petit Reichackerkopf, sont maintenant dans le vallon entre les deux collines. Au moyen de renseignements fournis par l'infanterie, le commandant de l'artillerie fait rectifier les tirs de barrage de la 1ère batterie de façon à les diriger sur la région où se trouvent les lance-bombes.

Dimanche 14 Mars

Le bombardement par les obus et les bombes redouble d'intensité. La fusillade continue par intermittences.

La batterie exécute des tirs de barrage sur le grand Reichacker et le ravin de Tiffenbach.

Pendant la nuit, les Allemands s'introduisent dans une tranchée évacuée par suite du bombardement, sur le pente ouest du grand Reichackerkopf.

La batterie exécute plusieurs tirs de barrage pendant la nuit.

Lundi 15 Mars

Vers 8h, un peloton de Chasseurs tente sans succès de reprendre la tranchée perdue.

11h15. Une attaque plus sérieuse est ordonnée pour 11h ¼. De 11h10 à 11h15, la 1ère batterie couvre de projectiles la position ennemie. Mais notre infanterie, qui n'est pas encore en place, ne débouche pas. Un nouveau tir d'efficacité est ordonné pour 11h ¾ mais n'est pas exécuté, l'infanterie préférant agir par surprise.

A 11h ¾, les Chasseurs se portent en avant. Les Allemands entassés dans la tranchée sont tués ou pris (75e régiment de réserve).

La batterie exécute encore quelques tirs de barrage.

Durant l'après-midi, elle est prise à partie par une batterie de 105 et une batterie de 74 placées de l'autre côté de la vallée. Le canonnier Gaillard Emile est blessé. 2 mulets sont blessés. La batterie continue de tirer.

Le bombardement sur le Reichacker a presque complètement cessé. Les mortiers de 210 se taisent.

Mardi 16 Mars

Le bombardement sur le Reichackerkopf reprend.

La batterie exécute des tirs sur les lance-bombes, d'après les indications du commandant de l'artillerie. Elle reçoit des obus de 74 et de 105. Le canonnier Novis est blessé. 2 mulets sont blessés. 3 hommes sont envoyés en détention à la prison de la 66e division.

                         Effectif

   Officiers : 4     Sous-officiers : 19

Brigadiers, canonniers : 202   Animaux : 80+19

Mercredi 17 Mars

Le bombardement du Reichackerkopf continue.

A 5h, la batterie tire quelques obus et fait partir un marron à lueurs [artifice imitant la lueur de départ des canons] sur la lisière du bois de Tannleykopf. Elle est encore bombardée par une batterie de 105 pendant une heure.

Un cheval meurt. Deux mulets laissés à Bitschwiller ramenés par une corvée partie le 14.

Jeudi 18 Mars

Le bombardement du Reichackerkopf continue.

La batterie tire quelques obus et fait partir des marrons à lueur.

Dans l'après-midi, elle est prise à partie par une batterie de 77.

Le maréchal des logis Coulomb et le canonnier Declinand sont envoyés au Reichackerkopf pour y faire partie de l'équipe de servants d'un canon de tranchée de 58 mm, en attendant qu'une équipe de Chasseurs soit en état de servir ce canon.

Vendredi 19 Mars

Le point d'attaque allemand sur le Reichackerkopf s'est déplacé progressivement vers l'est. Les lance-bombes sont maintenant installés sur la face est du grand Reichackerkopf d'où ils bombardent violemment nos positions (244 bombes en un jour).

Dans la matinée, le 62e bataillon de Chasseurs attaque la partie nord du bois du Reichackerkopf. Il progresse vers la gauche mais ne peut déboucher à droite.

Le canon de 58 bombarde avec succès les positions ennemies du petit Reichackerkopf (il est sous les ordres du lieutenant Maury). La batterie ne tire pas.

A plusieurs reprises durant cette période, la batterie fournit de fortes corvées (15 à 30 mulets) pour aller chercher à Segmat les munitions de la batterie de 90 installée depuis le 15 à Nuda Sud.

Samedi 20 Mars

Perte du Reichackerkopf.

Le bombardement de nos positions continue dans la matinée.

Vers 11h ½, une violente attaque se produit à l'angle nord-est de nos positions du Reichackerkopf. Les Allemands pénètrent dans nos tranchées et tournent la compagnie placée sur le grand Reichackerkopf.

12h ¾. De l'observatoire de la batterie, on aperçoit l'infanterie allemande sur le grand Reichackerkopf. La batterie ouvre le feu sur elle et l'oblige à se dissimuler. Peu après, une mine fait explosion dans le col entre les deux collines.

13h ¾. L'infanterie ennemie arrive sur le petit Reichackerkopf où elle cherche à s'installer. La batterie ouvre le feu sur elle et l'oblige à se dissimuler.

Au moment de la brusque irruption des Allemands dans nos lignes, l'équipe du 58, qui devait être relevée le jour même, se trouvait rassemblée au blockhaus du petit Reichacker. Les hommes partirent pour prendre leurs paquetages et le maréchal des logis Coulomb resta seul avec le canonnier Delayer (batterie 41/1). Ils tirèrent quelques coups de mousqueton ou de revolver sur les fantassins ennemis puis démontèrent le canon et en jetèrent les morceaux dans le bois. Comme ils traversaient le col pour regagner le Sattel, le maréchal des logis Coulomb fut tué d'une balle au cœur. Le canonnier Declinand fut tué au col également, par un éclat d'obus à la tête.

Dans l'après-midi, nous avons repris nos anciennes positions au Satel.

Un canonnier sortant de l'hôpital rejoint la batterie.

                         Effectif

   Officiers : 4     Sous-officiers : 18

Brigadiers, canonniers : 202   Animaux : 91+18

Dimanche 21 Mars

Dans la nuit, l'ordre arrive de contre-attaquer immédiatement.

A 4h30, le 62e bataillon de Chasseurs traverse le col et s'engage dans le bois. Les Allemands n'ouvrent le feu sur le col que lorsque trois compagnies sont déjà passées.

5h, la batterie ouvre le feu sur le sommet du petit Reichackerkopf.

7h. Les Chasseurs parviennent à s'installer sur les pentes du petit Reichacker et près du sommet. La batterie reçoit l'ordre de porter son tir légèrement à droite.

Dans l'après-midi, combat contre deux avions.

Le cantonnement de l'échelon à Segmat reçoit quelques obus. Le brigadier Albin est légèrement blessé et évacué.

18h30. Le soir, fusillade assez vive. La batterie tire quelques rafales.

Lundi 22 Mars

Journée calme.

21h, le soir, fusillade vive. La batterie tire quelques rafales.

Mardi 23 Mars

Une nouvelle attaque est ordonnée.

Dans la matinée, l'artillerie lourde et les batteries de 75 règlent leur tir. Elles exécutent des tirs d'efficacité de 9h ½ à 10h 15.

10h15. La batterie ouvre un feu violent sur le petit Reichackerkopf. L'infanterie attaque, mais ne peut déboucher, sauf à gauche où le 62e progresse quelque peu.

13h, la batterie reçoit l'ordre d'ouvrir le feu à nouveau en portant son tir plus à droite. Elle tire quelques rafales et reçoit un assez grand nombre d'obus de 74. Le canonnier Gioanna est blessé. 1 mulet est tué, 2 sont blessés. Une pièce de 90 mise en batterie à la lisière du bois non loin de l'observatoire de la batterie est violemment bombardée.

Un cheval mort.

                         Effectif

   Officiers : 4     Sous-officiers : 18

Brigadiers, canonniers : 204       Animaux : 91+17

Mercredi 24 Mars

Matinée calme.

13h ½, la batterie reçoit l'ordre de tirer 60 obus dans l'après-midi.

15h, l'artillerie ennemie de 74 riposte : d'abord sur la batterie (2 salves) puis sur l'observatoire qui reçoit plusieurs obus. La lunette de batterie et un appareil téléphonique sont détériorés.

Jeudi 25 Mars

Journée calme.

Le sous-lieutenant Peyrard remplace comme officier adjoint au Sattel le lieutenant Carenco qui rentre à la batterie.

La 4e pièce est citée à l'ordre de la 47e Division pour sa participation au combat du 6 Mars (ordre général n°8). "En position à 500m des lignes ennemies, a exécuté au cours d'une attaque, sous un feu violent d'infanterie et d'artillerie, des tirs qui ont facilité la progression de notre infanterie".

Vendredi 26 Mars

Journée calme.

Le capitaine Thierry reprend le commandement de la batterie (depuis le 16 Mars, le commandement de l'artillerie du secteur est exercé par le capitaine Petiot commandant le groupe des 41/1 et 42/1).

Samedi 27 Mars

Journée calme.

Chute abondante de neige.

Dimanche 28 Mars

Journée calme.

Un canonnier sortant de l'hôpital rejoint la batterie. Un mulet meurt.

                         Effectif

   Officiers : 4     Sous-officiers : 18

Brigadiers, canonniers : 201   Animaux : 90+17

Lundi 29 Mars

La batterie reste en surveillance sans tirer.

Mardi 30 Mars

Journée calme.

Les canons sont envoyés près de l'Altenberg pour la visite du matériel par le capitaine inspecteur. Ils rentrent le jour même.

Mercredi 31 Mars

Journée calme.

Les deux autres canons sont envoyés à l'Altenberg pour la visite.

Jeudi 1er Avril

Journée calme.

Le sous-lieutenant Peyrard est cité à l'ordre de la 47e division à l'occasion des combats du Reichackerkopf (ordre général n°10).

"A installé une pièce à 300m des positions ennemies ; a commandé le tir pendant l'assaut sous un feu violent d'infanterie et d'artillerie ; a permis ainsi à notre infanterie de progresser facilement ; a montré en cette circonstance beaucoup de courage et de sang-froid".

Un canonnier d'une section de munitions est mis en subsistance ; par punition, pour un mois, à la batterie.

Vendredi 2 Avril

Journée calme.

Le capitaine Thierry est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur (ordre n° 715D du 23 Mars)

'Brillant commandant de batterie, ayant été blessé au début de la guerre ; revenu au front aussitôt guéri, s'est distingué à nouveau dans un important commandement d'artillerie au cours des rudes affaires du 6 au 15 Mars".

Samedi 3 Avril

Journée calme. Le sous-lieutenant Peyrard rentre à la batterie. Un des mulets blessé le 23 Mars est abattu.

Dimanche 4 Avril

Le capitaine reçoit l'ordre d'établir et d'occuper une position permettant de battre le Sillackerwasen et d'envoyer une pièce au Sillackerkopf pour battre une maison crénelée située entre les bois du Sillackerkopf et du Sillackerwasen (cote 830).

La position Almatten convient pour remplir les deux missions. Il suffit de tourner les pièces, dirigées sur le Reichackerkopf, en sens inverse.

La position du Sillacker est reconnue dans l'après-midi par le capitaine et le sous-lieutenant Bernier. Dans la nuit, la 3e pièce, conduite par le sous-lieutenant Bernier, va s'y installer.

Un observatoire est construit pour la batterie à la lisière du bois du Taunleykopf. Le téléphone de Sattel est relevé et installé entre la batterie et le poste de commandement de Gaschney, en passant par le nouvel observatoire.

Lundi 5 Avril

Au lever du jour, la batterie règle son tir sur une maison située entre le Sillackerkopf et le Sillackerwasen (2850m). Quelques obus atteignent la maison.

En raison du temps brumeux l'attaque projetée pour ce jour-là est remise à une date ultérieure.

Vers 8h, vive fusillade dans la direction de Muhlbach.

Pendant toute la journée, l'artillerie lourde, le 75, le 90, tirent par intermittences.

Mardi 6 Avril

La batterie et la pièce détachée restent en position sans tirer.

15 mulets et 2 chevaux venant du dépôt arrivent à la batterie.

Mercredi 7 avril

Travaux d'aménagement à la pièce du Sillackerkopf.

Pluie violente.

Jeudi 8 Avril

La batterie et la pièce détachée restent en position sans tirer. Pluie et neige.

Vendredi 9 Avril

Journée calme.

Chute abondante de neige. Orage vers 18h.

Samedi 10 Avril

Journée calme.

Chute abondante de neige.

Dimanche 11 Avril

La batterie et la pièce détachée restent en position sans tirer. Le maréchal des logis Coulomb est cité à l'ordre de l'armée :

"Comandant l'équipe de servants d'un canon de tranchée ; au moment où les Allemands ont fait irruption dans nos lignes le 20 Mars, s'est défendu à coups de révolver ; a démonté son canon avec l'aide d'un canonnier et en a jeté les morceaux dans le bois après avoir en vain tenté de les emporter ; a été tué d'une balle au cœur". (ordre général n°25)

Lundi 12 Avril

De 5h1/4 à 6h1/4, une batterie de 74 bombarde la lisière du bois d'Almatten et les pentes descendantes vers Mühlbach. Quelques obus arrivent près de la batterie et sur l'observatoire déjà bombardé le 24 Mars.

6h1/2, ordre de diriger les pièces vers le Reichackerkopf.

8 mulets sont versés au dépôt d'animaux blessés d'Epinal. 3 mulets meurent.

Mardi 13 Avril

Pendant la nuit, une patrouille allemande tire des coups de fusil dans la direction de la pièce du Sillackerkopf. Les fantassins du poste voisin et les servants de la pièce ripostent à coups de fusil et de mousqueton.

Vers 18h, quelques obus sont tirés par les Allemands sur la lisière du bois au-dessus de la batterie.

                         Effectif

   Officiers : 4     Sous-officiers : 18

Brigadiers, canonniers : 202   Animaux : 93+19

Mercredi 14 Avril

La pièce du Sillackerkopf commence la construction d'une plateforme et d'un abri en avant du réseau de fil de fer de la tranchée avancée.

Vers 19h, vive fusillade au Reichackerkopf.

Le brigadier Albin, blessé le 21 Mars, rejoint la batterie après guérison.

Jeudi 15 Avril

Journée calme. Continuation des travaux au Sillackerkopf.

Vendredi 16 Avril

Journée calme. L'artillerie lourde règle son tir sur le Sillackerwasen en prévision de l'attaque qui doit avoir lieu le lendemain.

Le détachement du génie qui est resté avec la batterie depuis le début de la guerre sous les ordres du sergent Berard, reçoit l'ordre de se rendre immédiatement à Gérardmer. Il quitte définitivement la batterie.

                         Effectif

   Officiers : 4     Sous-officiers : 17

Brigadiers, canonniers : 193      Animaux : 91+19

Samedi 17 Avril [changement d'écriture]

Attaque du Sillackerwasen

La batterie a reçu l'ordre de participer à l'attaque du Sillackerwasen qui doit s'effectuer par la croupe occidentale. La 66e division attaque le Schnepfenried.

7h15. Dans la matinée le tir est réglé sur la maison qui a déjà été l'(objectif de tir du 5 avril (2650m) ; puis sur les tranchées voisines et sur la crête de la croupe est (cote 830). Le tir est ensuite reporté à droite sur le Sillackerwasen (croupe ouest) et contrôlé au moyen des observatoires du Sillackerkopf. Trois tirs sont ainsi réglés : n°1 sur la maison et le boyau voisin ; n°2 sur la tranchée de la cote 830 ; n°3 sur le Sillackerwasen.

Dans la matinée les batteries d'artillerie lourde, de 75, de 90, règlent leurs tirs. La batterie tire quelques salves.

12h. A midi l'artillerie lourde exécute un tir d'efficacité de 10 minutes. A 12h10, l'infanterie (359e= se porte en avant. La batterie exécute un tir violent (tir n°3, 48 obus) sur le Sillackerwasen. Puis le tir est reporté à gauche et jusqu'à 13h ½ la batterie envoie des rafales sur la crête et la cote 830 (tir n°2).

14h1/2. La fusillade s'apaise et reprend par intervalles sur le Sillackerwasen. De 14h ½ à 16h ½, la batterie envoie par intermittences des rafales sur la cote 830 (tirs n°1 et 2). A 15h ¼, on voit les Chasseurs déboucher sur le Schnepfenried.

De 16h50 à 17h la batterie exécute un nouveau tir d'efficacité ; puis l'infanterie, qui a déjà progressé à droite où elle a été arrêtée par des mitrailleuses placées sur le Burgkopfle, s'avance dans le ravin entre les deux croupes du Sillackerwasen. Elle s'arrête bientôt et reste sur place.

La pièce du Sillackerkopf (1ère pièce), commandée par le lieutenant Bernier, a tiré à 13h15 sur une mitrailleuse dont le bouclier a été démoli (625m) ; puis à 15h, au moment de la seconde attaque, sur la tranchée ennemie.

Nos pertes sont assez fortes ; nous avons gagné du terrain.

La nuit est calme.

Dimanche 18 Avril

A 4h, les Allemands bombardent violemment le col du Sattel puis attaquent nos positions du Reichackerkopf.

4h ½. Une pièce de la batterie est reportée à son ancienne position et tire quelques obus sur les pentes du petit Reichackerkopf.

6h. La batterie reçoit l'ordre de tirer d'abord une rafale de 10 obus puis des rafales de 2 ou 3 obus sur le Reichackerkopf où se produisent des attaques à la baïonnette (on entend les cris des combattants, de l'observatoire). Deux pièces restent en surveillance sur le Sillackerwasen.

8h ½. Jusqu'à 8h ½ le tir continue par intermittences. A ce moment, la fusillade s'apaise.

10h. Elle reprend entre 10 et 11h. La batterie tire encore quelques obus. On apprend que les Allemands ont enlevé sur la face nord du Reichackerkopf des éléments de tranchées qui ont été presque entièrement repris.

L'après-midi est calme.

A 20h la fusillade reprend. Les Allemands sont définitivement refoulés. Au Sillackerwasen il y a peu de combats.

La batterie fournit, comme la veille, une corvée de 30 mulets pour le ravitaillement de la batterie de 90 de Weda Sud.

Lundi 19 Avril

L'attaque sur le Sillackerwasen est reprise.

De 10h à 10h ½, la batterie règle son tir sur les pentes ouest de la cote 830. Chaque pièce doit exécuter un tir particulier : sur le boyau aboutissant à la maison ; sur la tranchée qui descend au-dessous ; dans le bois en arrière de la colline.

De 13h55 à 14h, les 3 pièces exécutent des tirs d'efficacité.

A 14h l'infanterie (395e et 297e) se porte en avant, sur la face ouest du Sillackerwasen et dans le ravin entre les deux croupes. Elle progresse un peu.

14h40. La batterie tire sur la tranchée du sommet de la cote 830.

16h15. Même tir.

La pièce du Sillackerkopf (4e, lieutenant Carenco) a tiré vers 14h sur deux mitrailleuses qui ont été successivement réduites au silence. Elle a reçu, outre de nombreuses balles, un obus de 105 qui est tombé sur l'abri vers 10h.

Dans la soirée, la fusillade s'apaise. Une pièce est mise en surveillance sur le Reichackerkopf, 2 sur le Sillackerwasen.

Mardi 20 Avril

L'attaque continue.

Dans la matinée, tirs de réglage pour chaque pièce.

13h30. L'infanterie (297e) se porte en avant dans le ravin entre les deux croupes.

La batterie exécute quelques tirs d'efficacité : sur la maison, le boyau adjacent et la grande tranchée pour les deux premières pièces ; sur la face sud de la cote 830 (tir de barrage) pour la 3e.

Le tir continue par intermittences jusque vers 15h.

De 15h ¼ à 16h ¼, les Allemands bombardent la région comprise entre l'observatoire et la batterie, avec des obus de gros calibre.

15h30. La batterie tire quelques obus sur la maison où on a signalé la présence d'un groupe d'Allemands.

16h30. Même tir.

La pièce du Sillackerkopf (4e, lieutenant Carenco) a tiré à 13h30 sur une maison entre les deux croupes, qui a été incendiée, et que notre infanterie a ensuite occupée ; à 14h30, sur un blockhaus et sur les tranchées de la cote 830. Le maître pointeur Reboul est légèrement blessé.

Nos pertes sont fortes. Notre infanterie a progressé entre les deux croupes. D'autre part, le Burgkopfle et la haute vallée de la Fecht ont été occupées par nous. La liaison entre les 47e et 66e divisions est réalisée.

Un sous-officier (Maréchal des logis Poudevigne) et 8 hommes sont détachés pour constituer, avec un détachement fourni par la batterie 47/1, une section de bombardiers.

Mêmes dispositions que la veille pour la nuit.

Mercredi 21 Avril

Journée calme.

Le soir, la batterie fournit, comme les jours précédents, une corvée de 30 mulets pour aller chercher les munitions de la batterie. Elle fournit également 1 maréchal des logis et un observateur à l'un des observatoires du Sillackerkopf.

Le sous-lieutenant Bernier est nommé lieutenant à titre temporaire (décision du 11 Avril 1915 n°4503 du général commandant en chef).

Jeudi 22 Avril

Les quatre pièces restent en position sans tirer.

4 hommes sont détachés à Plainfaing comme téléphonistes de l'A.D. 47. L'effectif de la batterie est ainsi réduit à 4 officiers et 197 hommes présents.

Un officier est détaché en permanence au Sillackerkopf pour y représenter l'artillerie.

Vendredi 23 Avril

Journée calme. Neige et brouillard.

A 20h fusillade au Reichacker. La batterie tire deux obus (la nuit, une pièce reste en surveillance sur le Reichacker, deux sur le Sillacker).

Les équipes de bombardiers présentes au Sattel sont mises en subsistance à la batterie.

                         Effectif

   Officiers : 4     Sous-officiers : 18

Brigadiers, canonniers : 215   Animaux : 91+19

Samedi 24 Avril

Pendant la nuit, les Allemands contre-attaquent sur le Sillackerwasen.

La pièce détachée reste en alerte jusqu'au matin.

A 4h30, la batterie reçoit l'ordre de tirer et tire 12 obus sur la maison et les tranchées voisines.

A la même heure, une pièce (4e) part s'installer au Gaschneykopf où une section de la batterie doit remplacer la section de la 41/1 qui part pour Mittlach rejoindre l'autre section. La batterie a ainsi 3 pièces de garde.

Pendant la journée, brouillard, neige, pluie.

Dimanche 25 Avril

Dans l'après-midi et pendant la nuit, violente canonnade vers la haute vallée de la Lauch.

Vers 5h tir de repérage sur la maison de la cote 830.

4 hommes sont détachés à une section de bombardiers. Un homme sortant de l'hôpital rejoint la batterie.

Effectif des présents 194 hommes (1 officier compris)

Lundi 26 Avril

Vers 16h tir de repérage sur la maison de la cote 830 et une tranchée en construction au-dessous.

Dans la soirée violente canonnade vers la haute vallée de la Lauch. La 3e pièce va s'installer avec la 4e à la position de Gaschneykopf.

La 1ère pièce revient du Sillackerckopf à Almatten.

A 21h30 tir de barrage sur le Reichackerkopf.

Mardi 27 Avril

Beau temps.

A 9h ½ tir de repérage sur la cote 830.

A 19h tir de repérage sur le Reichackerkopf. Les deux pièces de la section d'Almatten sont mises en surveillance pour la nuit sur le Reichackerkopf.

Mercredi 28 Avril

Matinée calme.

Vers 14h ½ la 2e section tire un coup sur Metzeral.

Vers 18h ½ une section d'artillerie ennemie ouvre le feu de l'Anlass Wasen sur nos positions du Sillackerkopf. La batterie reçoit l'ordre d'ouvrir le feu sur elle. Une pièce (1ère) tire de 8h ¾ à 9h (3800m).

Le maréchal des logis Graugnard est cité à l'ordre de la 4e brigade de Chasseurs (combats du Reichackerkopf).

"Comme agent de liaison de la batterie, a fait preuve au feu d'un grand courage et de beaucoup de sang-froid" (ordre n° 1 du 5 avril).

Jeudi 29 Avril

Vers 9h un avion ennemi lance des bombes sur le bois d'Almatten. Le personnel de la batterie riposte à coups de mousqueton.

A 19h tir de barrage sur le Reichackerkopf.

Le brigadier Mistre est nommé maréchal des logis et le canonnier Bagnis brigadier.

Vendredi 30 Avril

Vers 9h combat entre deux avions. Vers 10h tir de 4 obus sur la cote 830.

Une batterie de 75 (21/5) vient s'installer entre Wida et Almatten.

Un canonnier en subsistance rejoint sa batterie. D'autres sections sont mises en subsistance à la batterie.

                         Effectif

   Officiers : 4                                   Sous-officiers : 21

Brigadiers, canonniers : 245             Animaux : 91+19

Samedi 1er Mai

A 4h ½ tir sur le cote 830 (4 coups, ordre du capitaine commandant l'artillerie).

Vers 8h ½ un avion ennemi est canonné efficacement par notre artillerie, des balles tombent près de la batterie.

A 9h tir de repérage sur la maison de la cote 830.

Dimanche 2 Mai

Vers 9h tir de repérage sur la maison de la cote 830.

A 14h la 2e section tire deux obus sur une troupe d'infanterie en marche vers Laudersbach. Elle se disperse.

Lundi 3 Mai

Brouillard intense.

Vers 16h15, sur la demande de l'infanterie, la 2e section tire quelques obus sur la Braunkopf et Metzeral.

1 maréchal des logis (Mazodier) et 29 canonniers arrivent du dépôt à la batterie.

                         Effectif

   Officiers : 4                    Sous-officiers : 22

Brigadiers, canonniers : 273              Animaux : 91-19

Vers 21h une vive fusillade éclate sur le Reichacker. La 2e pièce tire quelques obus. Le feu s'apaise rapidement mais reprend plus vive sur le Sillackerwasen et le Schnepfenried. La 1ère pièce exécute un tir sur la maison de la cote 830 et les tranchées voisines.

Mardi 4 Mai

A 1h ½ fusillade au Reichacker. Tir de barrage de la 2e pièce.

Vers 16h la 2e section tire 2 obus sur une batterie en position à  l'Ilienkopf.

L'adjudant Berne est détaché provisoirement au service des canons de 58.

6 décembre 2017

Communiqués de guerre. Octobre 1939

Octobre 1939.

Communiqué du 1er octobre. Matin. Amélioration de nos positions à l'ouest de Sarrelouis.

Communiqué du 1er octobre. Soir. Journée calme.

Tirs d'artillerie de part et d'autre à l'est de la Sarre.

 Communiqué du 2 octobre. Matin. Nuit relativement calme.

Coups de main et embuscades sur diverses parties du front.

Communiqué du 2 octobre. Soir. Des attaques locales de l'ennemi ont été repoussées au sud de Sarrelouis et dans la région à l'est de la Sarre.

Dans cette dernière région, tirs de l'artillerie ennemie sur des localités allemandes en arrière de notre ligne.

 Communiqué du 3 octobre. Matin. Grande activité des patrouilles de part et d'autre au cours de la nuit.

Communiqué du 3 octobre. Soir. Des coups de main ennemis ont été repoussés à l'est de la Moselle et à l'est de la Sarre.

Activité des deux artilleries dans les mêmes régions.

 Communiqué du 4 octobre. Matin. Nuit calme. Tirs d'artillerie de part et d'autre au sud de Deux-Ponts.

Communiqué du 4 octobre. Soir. Patrouilles et embuscades en divers points du front.

L'ennemi a tenté un coup de main au sud de Pirmassens et a été repoussé.

Un de nos sous-marins a capturé et ramené au port un bâtiment de commerce allemand.

 Communiqué du 5 octobre. Matin. Actions intermittentes d'artillerie sur divers points du front.

Communiqué du 5 octobre. Soir. Journée calme dans l'ensemble. Activité de part et d'autre des éléments de reconnaissance sur diverses parties du front.

 Communiqué du 6 octobre. Matin. Nuit calme. Activité de patrouilles, notamment au sud-ouest de Sarrebruck.

Communiqué du 6 octobre. Soir. Activité des éléments légers en contact sur de nombreuses parties du front.

Une attaque de nos postes dans la région à l'ouest de Wissembourg a été repoussée.

 Communiqué du 7 octobre. Matin. Activité des éléments de reconnaissance sur le front, notamment dans la région au sud-ouest de Sarrebruck.

Communiqué du 7 octobre. Soir. Activité d'artillerie de part et d'autre entre la Moselle et la Sarre.

Patrouilles de part et d'autres dans la région au sud de Deux-Ponts.

Pendant la première semaine d'octobre, la marine française a arrêté 30.000 tonnes de marchandises destinées à l'Allemagne.

 Communiqué du 8 octobre. Matin. Nuit calme. Des patrouilles ennemies ont été repoussées par nos feux au sud-ouest de Sarrebruck.

Communiqué du 8 octobre. Soir. Des coups de main ennemis dans la région à l'est de la Moselle ont été repoussés.

Actions réciproques d'artillerie au sud et au sud-ouest de Sarrelouis.

 Communiqué du 9 octobre. Matin. A la fin de la journée du 8 et dans la nuit, activité des éléments au contact dans la vallée inférieure de la Nied et au sud de Sarrebruck.

Communiqué du 9 octobre. Soir. Très grande activité des patrouilles ennemies entre Moselle et Sarre.

Action d'artillerie de part et d'autre de la Moselle au Rhin.

Sur mer, un de nos patrouilleurs a attaqué avec succès un sous-marin ennemi.

Communiqué de l'Amirauté britannique. Des avions de reconnaissance ont fait savoir, hier après-midi, qu'une escadrille navale allemande se dirigeait vers le sud-ouest de la Norvège. Nos forces ont essayé d'engager le combat mais l'obscurité a permis à l'ennemi de s'échapper.

Aujourd'hui, des actions réitérées ont eu lieu dans les zones nord-est de la mer du Nord entre des avions allemands de bombardement et des croiseurs et destroyers anglais.

Aucun navire anglais n'a été endommagé.

On ignore les pertes de l'ennemi.

 Communiqué du 10 octobre. Matin. Les patrouilles ennemies sont toujours très actives, notamment à l'est et à l'ouest de la Sarre.

Actions réciproques d'artillerie dans ces mêmes régions.

Communiqué du 10 octobre. Soir. Entre la Moselle et la Sarre, très grande activité de l'élément de reconnaissance ennemi.

Nous avons repoussé dans cette région plusieurs coups de main, dont certains comportaient des effectifs assez importants.

 Communiqué du 11 octobre. Matin. De fortes patrouilles ennemies ont de nouveau, au cours de la nuit, été repoussées au sud de Sarrebruck et dans la région au sud de Pirmasens.

Communiqué du 11 octobre. Soir. L'activité des patrouilles ennemies se poursuit et s'accroit entre la Moselle et la Sarre.

Tirs d'artillerie de part et d'autre dans la même région.

Communiqué du 12 octobre. Matin. L'activité des éléments de première ligne s'est étendue, au cours de la nuit, sur plusieurs parties du front entre la Moselle et le Rhin.

Communiqué du 12 octobre. Soir. Embuscades et patrouilles de part et d'autre.

Activité de nos éléments avancés, notamment dans la région au sud de Sarrebruck.

 Communiqué du 13 octobre. Matin. Nuit calme sur l'ensemble du front.

Des patrouilles ennemies, dans la région de Warndt, ont été repoussées.

Communiqué du 13 octobre. Soir. Temps brumeux et pluvieux.

Faible activité sur le front.

Dans la région au sud de Pirmasens, l'ennemi a lancé plusieurs patrouilles de reconnaissances qui ont dû se replier sans résultat.

Communiqué de l'Amirauté britannique. L'Amirauté annonce que le vendredi 13 octobre a porté malheur aux sous-marins allemands. Deux d'entre eux ont été coulés. Les navires de chasse ont pu recueillir quelques survivants.

Se référant à son communiqué précédent, l'amirauté annonce qu'elle vient de recevoir la nouvelle de la destruction d'un troisième sous-marin allemand aujourd'hui vendredi 13. Dans ce dernier cas, les navires de chasse ont pu également recueillir un petit nombre de survivants. [1]

 Communiqué du 14 octobre. Matin. Nuit calme. Tirs d'artillerie de part et d'autre dans la région à l'est de la Moselle.

Communiqué du 14 octobre. Soir. Les patrouilles ennemies se sont montrées actives dans la région à l'ouest de la Sarre, ainsi qu'au sud de Deux-Ponts. Elles ont été repoussées.

Tirs d'artillerie assez violents au sud-ouest de Sarrebruck.

 Communiqué du 15 octobre. Matin. Au cours de la nuit, coups de main et patrouilles ennemies, sans résultat, entre la Moselle et la Sarre.

Activité des éléments de reconnaissance sur l'ensemble du front.

Actions réciproques d'artillerie à l'ouest de Sarrebruck.

Communiqué du 15 octobre. Soir. Temps brumeux et pluvieux. Journée sans grande activité sur le front.

Au nord-ouest de Wissembourg, nos embuscades ont obtenu le résultat cherché.

Communiqué du 16 octobre. Matin. Grande activité dans les lignes ennemies, entre la Moselle et la Sarre.

Patrouilles de part et d'autre dans la région à l'ouest de Wissembourg.

Communiqué du 16 octobre. Soir. Les Allemands ont déclenché ce matin une attaque appuyée par de l'artillerie, immédiatement à l'est de la Moselle et sur un front d'environ six kilomètres. Ils ont occupé la hauteur de Schneeberg où nous avions des éléments légers de surveillance appuyés sur des dispositifs de mines.

Prise sous nos feux, l'attaque ennemie s'est arrêtée et a dû même se replier au nord d'Appach[2] où elle avait un instant pénétré.[3]

Pendant la deuxième semaine d'octobre, la marine française a arrêté 25.000 tonnes de marchandises destinées à l'Allemagne.

 Communiqué du 17 octobre. Matin. Hier, en fin d'après-midi, les Allemands ont déclenché une deuxième attaque, également appuyée par une forte artillerie, dans la région à l'est de la Sarre, sur un front d'environ trente kilomètres. Nos éléments légers de surveillance se sont repliés en combattant, conformément à leur mission. Nos feux ont arrêté l'ennemi sur la ligne prévue.

En prévision de cette reprise de l'offensive par les Allemands, il y a plus de quinze jours que le commandement français avait décidé de ramener sur d'autres positions les divisions françaises qui avaient pris l'offensive en territoire allemand en vue de soulager indirectement les armées polonaises. L'ensemble des mouvements nécessaires était terminé le 3 octobre. Nous n'avions depuis laissé au contact que des éléments légers de surveillance et quelques fractions de soutien.

Communiqué du 17 octobre. Soir. Actions locales sur l'ensemble du front, quid demeure sans changement depuis ce matin, malgré de vifs engagement d'infanterie sur certains points.

Un bâtiment de commerce allemand a été pris par notre croisière de l'Atlantique.

Déclaration de M. Winston Churchill, Premier Lord de l'Amirauté. Un tiers environ des soixante sous-marins allemands en service au début de la guerre a été coulé ou sérieusement endommagé[4]. Quatre sous-marins allemands ont été certainement détruits vendredi dernier, dont deux des plus grands submersibles que possédait le Reich.

 Communiqué du 18 octobre. Matin. Activité d'éléments de contact de part et d'autre au cours de la nuit. Embuscades et coups de main. Circulation intense routière et ferroviaire sur les arrières de l'ennemi.

Communiqué du 18 octobre. Soir. Front général sans changement. Grande activité des éléments de reconnaissance, notamment entre la Moselle et la Sarre.

 Communiqué du 19 octobre. Matin. Nuit calme dans l'ensemble. Temps très pluvieux.

Des éléments d'infanterie ennemie, appuyés par de l'artillerie, ont été repoussés en divers points du front.

Communiqué du 19 octobre. Soir. Au cours de la journée, nombreuses patrouilles de part et d'autre, notamment dans la région à l'est de la Moselle. Notre artillerie s'est montrée particulièrement active dans la même région.

L'ensemble des renseignements reçus confirme que les Allemands ont attaqué en force le 16 octobre dernier sur un front d'environ 6 kilomètres à l'est de la Moselle et de 30 kilomètres à l'est de la Sarre. Ces attaques sont tombées dans le vide. Les éléments de cavalerie, avec quelques soutiens d'infanterie laissés seuls au contact après le repli du gros des divisions que nous avions engagées offensivement au début de septembre, se sont repliés conformément aux ordres reçus dès le commencement de la préparation d'artillerie. Leur mouvement s'est heureusement effectué sur tout le front et sur une profondeur qui, en certains points était de près de 10 kilomètres. Ils ont été recueillis, comme il était prévu, sur une ligne de terrain organisée à l'avance, très largement en avant de nos systèmes de fortifications permanentes, et n'ont subi que des pertes très légères.

Toutefois, un de ces détachements, comprenant un officier et une cinquantaine de gradés et d'hommes, s'est trouvé débordé par l'ennemi. Il s'est courageusement défendu.

Après quelques fluctuations, le front de combat s'est actuellement établi sur la ligne prévue. Nous avons fait des prisonniers en divers points.

 Communiqué du 20 octobre. Matin. Nuit calme. Temps pluvieux. Activité de patrouilles, de part et d'autre, sur de nombreux points.

Communiqué du 20 octobre. Soir. Activité de patrouilles de reconnaissance entre la Moselle et la Sarre. Nous avons fait quelques prisonniers.

Activité locale d'artillerie dans la même région.

Calme sur l'ensemble du front, à l'est de la Sarre.

 Communiqué du 21 octobre. Matin. Nuit calme. Activité de patrouilles. 

Tirs de harcèlement de l'artillerie.

Communiqué du 21 octobre. Soir. Journée marquée par une certaine activité de l'artillerie.

 Communiqué du 22 octobre. Matin. Nuit assez calme sur l'ensemble du front.

Communiqué du 22 octobre. Soir. Journée calme. Patrouilles et embuscades en divers points du front.

 Communiqué du 23 octobre. Matin. Nuit calme sur l'ensemble du front.

Communiqué du 23 octobre. Soir. Activité marquée des éléments de contact, particulièrement dans la région à l'ouest de la Sarre.

 Communiqué du 24 octobre. Matin. Aucune activité notable au cours de la nuit.

Communiqué du 24 octobre. Soir. A la fin de la nuit dernière et au cours de la journée, coups de main et embuscades en divers points du front.

Assez vif engagement vers la lisière sud-est de la forêt du Warndt où l'un de nos postes, attaqué par l'ennemi, a été dégagé par une contre-attaque immédiate.

 Communiqué du 25 octobre. Matin. Nuit calme dans l'ensemble.

Activité de patrouilles et d'artillerie dans la région à l'ouest de la Sarre.

Communiqué du 25 octobre. Soir. Nos éléments de reconnaissance et ceux de l'ennemi ont montré une certaine activité au cours de la journée.

Nous avons repoussé un détachement allemand dans la région voisine de la Moselle.

 Communiqué du 26 octobre. Matin. Nuit calme dans l'ensemble. Mauvais temps.

Communiqué du 26 octobre. Soir. Rencontre d'éléments de contact et actions réciproques d'artillerie en divers points du front.

 Communiqué du 27 octobre. Matin. Au cours de la nuit, activité locale des éléments de reconnaissance.

Communiqué du 27 octobre. Soir. Activité accrue des éléments au contact ainsi que des deux artilleries.

Communiqué de l'Amirauté Britannique. L'Amirauté a annoncé cette nuit que l'épave d'un sous-marin allemand a été découverte hier sur les sables des Goodwing, près de la rade des Dunes. […] Soixante cadavres ont été trouvés à l'intérieur du sous-marin et transportés à Douvres. [5]

 Communiqué du 28 octobre. Matin. Nuit calme sur l'ensemble du front.

Communiqué du 28 octobre. Soir. Rencontres de détachements de reconnaissance en divers points du front.

Sur mer, nos patrouilleurs ont recueilli des corps d'officiers et de marins allemands appartenant à un sous-marin coulé.

Communiqué du 29 octobre. Matin. Activité très réduite au cours de la nuit.

Communiqué du 29 octobre. Soir. Journée calme dans l'ensemble.

 Communiqué du 30 octobre. Matin. Nuit calme. Nous avons repoussé quelques coups de main ennemis.

Communiqué du 30 octobre. Soir. Activité des éléments de contact sur l'ensemble du front.

Actions locales d'artillerie.

Travail intense des aviations de reconnaissance et de chasse.

Dans les deux premiers mois de guerre, six bâtiments français, totalisant 41.000 tonnes, ont été perdus.

Dans le même temps, nous avons capturé quatre bâtiments dont un, le cargo allemand "Halle", s'est fait couler. Les trois autres totalisant 19.000 tonnes, sont utilisés par nous.

Depuis le début des hostilités, notre flotte marchande a donc subi une diminution de 22.000 tonnes, soit 1% du tonnage total français ayant effectivement navigué.

 Communiqué du 31 octobre. Matin. Nuit calme sur l'ensemble du front.

Communiqué du 31 octobre. Soir. Entre Moselle et Sarre, activité marquée : coups de main, embuscades et patrouilles.

Au cours des nombreux vols qui ont été effectués dans la journée du 30 octobre, un avion bimoteur de reconnaissance allemand a été abattu dans nos lignes ; deux avions d'observation ennemis sont tombés désemparés dans les lignes allemandes sur le front de la Sarre. Tous les avions français sont bien rentrés à leur base.



[1]  Le submersible allemand U40 coule après avoir heurté une mine près de Dover 3 survivants). Le U42 est envoyé par le fond au sud-ouest de l’Irlande par les destroyers HMS Imogen et HMS Ilex (20 survivants). Pas trace du 3e sous-marin mentionné.

[2] Apach, juste à la frontière France-Allemagne-Luxembourg.

[3] "Attaque allemande sur environ 7 kilomètres de front à l'est de la Moselle. L'avance allemande aurait été stoppée par les Français. Plus tard dans la journée, les troupes allemandes attaquent sur environ 32 kilomètres de front à l'est de la Sarre. Suivant le plan prévu, les troupes françaises se retirent alors de la Sarre. En 48 heures, les Français sont repoussés sur leurs positions du mois de septembre. Les pertes sont peu élevées des deux côtés, bien que les Alliés déclarent que les pertes allemandes s'élèvent à 5 000 soldats à la suite de l'opération."

[4] Il y avait 57 U-boots prêts à prendre la mer au début de la guerre, en septembre 1939. A la fin de l'année, 9 avaient été coulés. 

16 novembre 2017

Communiqués de guerre. Septembre 1939

COMMUNIQUÉS DE GUERRE, publiés par Le Figaro

(http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4103381.item).

La date est celle du journal pour les premiers communiqués.

Les communiqués sont toujours accompagnés d'un article intitulé "Notes sur les opérations", donnant beaucoup plus de précisions.

 

Communiqué n°1. Journal du 5 septembre 1939. Les opérations ont commencé en ce qui concerne l'ensemble des forces terrestres, maritimes et aériennes.

Communiqué n°2. Journal du 5 septembre 1939 soir. Les contacts sont progressivement pris sur le terrain. Les forces navales se sont rendues aux postes qui leur avaient été assignés. Les forces aériennes procèdent aux reconnaissances nécessaires.

 

Communiqué n°3. Journal du 6 septembre 1939. Les mouvements se déroulent normalement pour l'ensemble des forces terrestres, maritimes et aériennes.

Communiqué n°4. Journal du 6 septembre 1939 soir. Nos troupes sont partout au contact, au débouché de notre frontière, entre Rhin et Moselle. Il y a lieu de rappeler que sur le Rhin, les ouvrages de fortifications permanentes bordent la rive de part et d'autre. [Nos lecteurs, en se reportant à la carte, fixeront aisément la ligne "entre Rhin et Moselle" qui va de Strasbourg à Metz et à Thionville avec les petites villes-frontière de Lauterburg (face à Karlsruhe), Wissembourg, Bitche, Rosbach, Sarreguemines, Forbach, Bouzonville et Stierck.]

 

Communiqué n°5. Journal du 7 septembre 1939. Quelques avances locales ont été réalisées hier soir et au cours de la nuit.

Communiqué n°6. Journal du 7 septembre 1939 soir. Nos premiers éléments, progressant au-delà de la frontière, avec une avance variable selon les diverses parties du front, se heurtent partout à des armes automatiques et à des organisations de campagne.

Activité de notre aviation, en liaison avec les actions terrestres.

Les mouvements prévus pour la mobilisation, le transport et l'installation de toutes les unités se poursuivent normalement.

Aux divers échelons, les cadres, conformément à nos traditions, veillent à faciliter dans toute la mesure du possible la vie matérielle des troupes dont le moral est excellent.

Le ravitaillement aux armées fonctionne d'une manière correcte.

 

Communiqué n°7. Journal du 8 septembre 1939. Sur le front, activité marquée de part et d'autre.

Communiqué n°8. Journal du 8 septembre 1939. Sur le front, entre Rhin et Moselle, l'ennemi se renforce devant nous. On y signale l'arrivée de forces nouvelles venant de l'intérieur de l'Allemagne.

Communiqué britannique. Aucune opération navale d'importance n'est à signaler. Les attaques contre les sous-marins allemands continuent. Dans un cas au moins, il y a eu succès probable. Les attaques sous-marines allemandes contre la navigation continuent et l'on signale la perte du Bosnis (2401 tonnes) et du Royal-Sceptre (4853 tonnes).

Le Corinthia a été attaqué mais n'a pas été endommagé et a rejoint son port.

On annonce que 27 bateaux marchands allemands totalisant 119000 tonnes se sont réfugiés dans le port espagnol de Vigo.

 

Communiqué n°9. Journal du 9 septembre 1939. Nous avons pu réaliser des progressions locales d'importance variable, améliorant sensiblement sur certains points les conditions de notre avance.

Communiqué n°10. Journal du 9 septembre 1939. Continuation de nos progressions locales.

Sur les points où l'ennemi recule, il fait jouer des destructions d'ouvrages d'art et nous rencontrons des champs de mines.

Activité de nos reconnaissances aériennes.

Sur mer, nos forces de patrouille manifestent une très grande activité.

La coopération avec les forces navales britanniques est étroitement assurée en vue de la défense des communications maritimes.

 

Communiqué du 9 septembre 1939. Matin. Sur le plan terrestre, au cours de la nuit, activité de nos premiers éléments.

La grande forêt de la Warndt, à l'ouest de Forbach, est en majeure partie entre nos mains. Elle a été trouvée remplie de destructions et de pièges de toutes sortes.

Activité de nos aviations en concordance avec les actions terrestres.

Communiqué du 9 septembre. Soir. L'ennemi résiste sur l'ensemble du front. On signale diverses contre-attaques locales de sa part. Une brillante attaque d'une de nos divisions nous a assuré la possession d'un important mouvement de terrain.

Réaction de l'artillerie ennemie.

Au cours de la journée, nos reconnaissances aériennes se sont poursuivies malgré l'intervention de l'aviation de chasse ennemie.

 

Communiqué du 10 septembre. Matin. Les Allemands ont exécuté hier des contre-attaques en de nombreux points de notre front.

Au cours de la nuit, situation sans changement.

Activité normale des reconnaissances aériennes.

Communiqué du 10 septembre. Soir. Sur le front une série d'actions méthodiques a permis des avances entre la Sarre et les Vosges. L'ennemi a déclenché un mouvement offensif immédiatement à l'est de la Moselle, dans une région au nord de Sierck.

Des barrages de mines ont été mouillés par les forces navales franco-anglaises dans certaines zones de la Manche et de la mer du Nord.

Nos reconnaissances aériennes se sont poursuivies au cours de la journée.

 

Communiqué du 11 septembre. Matin. Nuit calme dans l'ensemble.

Une avance locale a pu être réalisée par nos troupes.

Communiqué du 11 septembre. Soir. Malgré la résistance ennemie, nos attaques ont continué à réaliser de sérieux progrès sur un front de vingt kilomètres environ, à l'est de la Sarre.

 

Communiqué du 12 septembre. Matin. Nuit calme sur l'ensemble du front.

Communiqué du 12 septembre. Soir. Continuation des progrès sur le même front qu'hier. Forte réaction de l'ennemi, notamment de son artillerie.

 

Communiqué du 13 septembre. Matin. Continuation de la réaction de l'artillerie ennemie au cours de la nuit.

Pendant la journée d'hier, les aviations ont déployé, de part et d'autre, une grande activité.

Communiqué du 13 septembre. Soir. Nos troupes ont amélioré l'ensemble des positions enlevées au cours des journées précédentes.

Nos forces navales réagissent vigoureusement contre les sous-marins ennemis.

Activité réduite de l'aviation en raison du mauvais temps.

 

Communiqué du 14 septembre. Matin. Forte action de l'artillerie lourde ennemie sur les hauteurs au sud de Sarrebruck.

Communiqué du 14 septembre. Soir. Progressions locales au cours desquelles nous avons fait des prisonniers.

 

Communiqué du 15 septembre. Matin. Les opérations de ces dernières journées nous ont permis de nous assurer, dans la région au nord-est de Sierck, la possession du terrain disputé depuis le mouvement offensif allemand, signalé par le communiqué du 10 septembre. Nous avons, en outre, progressé au-delà.

Pendant la nuit, amélioration locale de notre première ligne, malgré les vives réactions de l'ennemi, notamment de son artillerie.

Communiqué du 15 septembre. Soir. Nous avons consolidé les positions conquises au cours des journées précédentes et repoussé une contre-attaque en infligeant des pertes à l'ennemi.

Forte réaction de l'artillerie ennemie et de son aviation sur une partie du front.

Notre aviation de chasse a repoussé les avions ennemis, prononçant une attaque à basse altitude sur nos premières lignes.

Communiqué de l'Amirauté britannique. Les contre-torpilleurs, les navires patrouilleurs et l'aviation de Sa Majesté ont constamment patrouillé de vastes zones à la recherche de sous-marins ennemis.

De nombreuses attaques ont été faites et un certain nombre de submersibles ont été détruits.

Lorsqu'il a été possible, les survivants ont été sauvés et faits prisonniers.

 

Communiqué du 16 septembre. Matin. Nuit agitée sur de nombreuses parties du front.

Très forte action de l'artillerie ennemie dans la région au sud de Sarrebruck.

Quelques progrès ont été réalisés par nos troupes à l'est de la Moselle.

Une forte contre-attaque ennemie, avec préparation d'artillerie, a été repoussée dans la région avoisinant la vallée inférieure de la Nied.

Communiqué du 16 septembre. Soir. Grosse activité des deux artilleries et des éléments de contact sur l'ensemble du front.

L'ennemi ne cesse de se renforcer devant nous. Sur plusieurs points, il a abandonné et détruit certains de ses villages en se repliant.

 

Communiqué du 17 septembre. Matin. En fin de journée d'hier, attaques ennemies sur deux points de notre front, l'un à l'est de la vallée de la Moselle, l'autre vers le centre du front, entre Sarre et Vosges. Ces attaques ont été repoussées.

Les derniers renseignements confirment l'arrivée sur notre front, signalée depuis quelques jours, de forces allemandes revenant de Pologne (avions et grandes unités).

Communiqué du 17 septembre. Soir. Rien d'important à signaler.

Activité aérienne réduite en raison des circonstances atmosphériques.

 

Communiqué du 18 septembre. Matin. Nuit calme sur l'ensemble du front. Activité locale des éléments de contact.

Communiqué du 18 septembre. Soir. Activité d'artillerie sur divers points du front, en particulier dans la région au sud de Sarrebruck.

Un sous-marin ennemi a été attaqué avec succès par nos forces maritimes.

 

Communiqué du 19 septembre. Matin. Attaque partielle de l'ennemi au cours de la nuit, dans la région à l'est de la Sarre. Cette attaque a été repoussée.

Communiqué du 19 septembre. Soir. Une attaque locale ennemie dans la région à l'est de la Blies. Activité de l'aviation ennemie dans la même région.

 

Communiqué du 20 septembre. Matin. Nuit calme sur l'ensemble du front.

Activité de l'artillerie ennemie dans la région à l'est de la Blies.

Communiqué du 20 septembre. Soir. Activité de l'artillerie ennemie sur divers points du front.

Les aviations de chasse française et allemande se sont livré plusieurs combats.

Un avion ennemi a été abattu dans nos lignes.

 

Communiqué du 21 septembre. Matin. Activité locale des éléments au contact et actions d'artillerie de part et d'autre.

Communiqué du 21 septembre. Soir. Journée calme dans l'ensemble.

Activité de l'artillerie ennemie au sud de Sarrebruck.

Nos missions de reconnaissance aérienne ont été effectuées malgré le mauvais temps et les tirs de l'ennemi.

 

Communiqué du 22 septembre. Matin. Activité de nos éléments en contact dans les régions au sud de Sarrebruck et à l'est de la Blies.

Action d'artillerie de part et d'autre de l'ensemble du front.

Communiqué du 22 septembre. Soir. Journée calme sur l'ensemble du front.

Nos forces maritimes continuent à assurer efficacement la protection de nos convois et à pourchasser les sous-marins ennemis.

Communiqué du Ministère britannique. Au cours d'opérations aériennes, mercredi dernier, un avion de combat allemand a été abattu en France par notre aviation.

 

Communiqué du 23 septembre. Matin. Vers la fin de l'après-midi d'hier, plusieurs tentatives de l'ennemi sur les positions que nous avons conquises à l'est de la Sarre ont été repoussées.

Dans la nuit, grande activité sur le front, particulièrement entre la Sarre et la région au sud-est de Deux-Ponts et sur la Lauter.

Communiqué du 23 septembre. Soir. Activité locale des artilleries et des éléments en contact.

 

Communiqué du 24 septembre. Matin. De nombreuses attaques locales de l'ennemi sur nos positions avancées dans la région de la Sarre et au nord de Wissembourg ont été repoussées au cours de la nuit.

Communiqué du 24 septembre. Soir. Activité locale de nos reconnaissances sur plusieurs parties du front. Réactions de l'artillerie ennemie, particulièrement vive dans la région de Deux-Ponts.

Plusieurs combats aériens ont été livrés avec succès par notre aviation de chasse pour protéger nos missions de reconnaissance.

 

Communiqué du 25 septembre. Matin. Amélioration locale de nos positions.

Activité de l'artillerie ennemie dans la région au sud-est de Deux-Ponts.

Communiqué du 25 septembre. Soir. Activité de nos éléments avancés d'infanterie à l'est de la Sarre. Forte action de l'artillerie ennemie dans la même région.

Au cours des combats aériens qui ont été livrés sur le front, dans la journée du 24, nos patrouilles ont été aux prises, par deux fois, avec des forces aériennes ennemies qui se trouvaient supérieures en nombre. Plusieurs avions de chasse allemands ont été abattus, dont deux sont tombés sur notre territoire.

 

Communiqué du 26 septembre. Matin. Persistance de l'activité de l'artillerie ennemie au sud-est de Deux-Ponts.

Au cours de la journée du 25, plusieurs combats ont opposé notre aviation de chasse à l'aviation de chasse allemande.

Communiqué du 26 septembre. Soir. Activité de l'artillerie ennemie dans la région au sud-est de Deux-Ponts et au sud de Pirmasens.

Au l'aube, un coup de main a été repoussé sur le front de la Lauter.

 

Communiqué du 27 septembre. Matin. Nuit calme. Tirs de l'artillerie ennemie sur l'arrière de nos lignes, dans la région de Wissembourg.

Communiqué du 27 septembre. Soir. Journée marquée par l'activité de nos détachements de reconnaissance.

 

Communiqué du 28 septembre. Matin. Nuit calme dans l'ensemble. Une attaque ennemie à l'ouest de Sarrebruck a échoué.

Sur mer, la navigation commerciale a repris un rythme régulier, grâce à l'organisation des convois et des patrouilles aéronavales.

Dans l'après-midi du 27, notre aviation et l'aviation britannique, opérant en liaison, ont abattu plusieurs avions de chasse ennemis.

Activité de notre aviation de reconnaissance pendant la nuit.

Communiqué du 28 septembre. Soir. Una attaque locale de nos troupes, dans la région immédiatement à l'est de la Moselle, s'est déroulée favorablement. Nous avons fait des prisonniers.

 

Communiqué du 29 septembre. Matin. Matin. Nuit calme dans l'ensemble.

Activité de nos éléments au contact, notamment dans la région de Sarrebruck.

Communiqué du 29 septembre. Soir. Tirs de l'artillerie ennemie dans la région à l'est de la Sarre, notamment au sud-est de Deux-Ponts et de Pirmasens.

Activité des avions de reconnaissance de part et d'autre.

Communiqué britannique. Des avions de la Royal Air Force ont attaqué des navires de la flotte allemande près d'Heligoland.

En dépit d'une violente canonnade anti-aérienne, les attaques ont pu être répétées par les avions britanniques volant assez bas.

Quelques-uns des avions de la Royal Air Force ne sont pas encore retournés à leur base.

 

Communiqué du 30 septembre. Nuit sans incident.

Activité des patrouilles dans toute la région à l'est de la Sarre.

Communiqué du 30 septembre. Soir. Action de l'artillerie ennemie dans la région immédiatement à l'est de la Moselle. Tirs de représailles de notre part.

Grande activité de l'aviation de part et d'autre.

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17 septembre 2017

Les Merlinettes

Lors du débarquement du 8 novembre 1942, les effectifs français sont limités. Il devient nécessaire d'envisager l'incorporation de femmes volontaires dans les services auxiliaires de l'armée.

De grandes affiches vont être placardées dans les rues du Maroc et de l'Algérie, puis à Tunis après la libération de l'occupation allemande. Ces affiches représentaient une jeune fille blonde et une jeune fille brune, militaire, avec la légende : "Jeunes filles, engagez-vous, votre place dans les bureaux permettra à un homme de prendre les armes pour reformer notre armée".

L'afflux de ces volontaires fut considérable. Triées et choisies avec le plus grand soin, aussi bien pour leurs compétences que pour leurs qualités morales, les femmes du corps expéditionnaire français, depuis le premier jour jusqu'à la fin de la campagne d'Italie ont fait preuve d'une tenue magnifique.

Poussées par la même flamme que les hommes, par le même idéal patriotique, augmenté d'être en terre étrangère, loin de la France occupée, ces Françaises se sont engagées volontaires pour la durée de la guerre. Certaines n'avaient pas 18 ans mais la classe 45 était la première admise au recrutement. Nous allions vivre confondues dans le meilleur esprit de camaraderie, appartenant à toutes les classes de la société, jeunes filles du peuple ou portant les plus grands noms de l'armorial.

Officiers et soldats du C.E.F., moqueurs et sceptiques au début de la campagne, se sont bientôt inclinés avec respect devant ces camarades "au féminin".

Rien ne nous obligeait à quitter notre famille. Nous aurions pu rester tranquillement à regarder de loin les événements se dérouler. Les combattants hommes mobilisés en Afrique et rejoints par tous ceux qui avaient répondu à l'appel du général de Gaulle feraient leur devoir. Mais voilà, pour la première fois dans l'histoire, la patrie faisait appel à ses filles. Pouvait-on rester insensible ? La Lorraine que j'étais ne pouvait répondre que "présente".

En accord avec le général de Gaulle, le général Merlin avait créé à Alger, dès février 1943, le corps féminin des transmissions. Le surnom de "Merlinettes" était lancé. Ces jeunes filles, engagées volontaires pour la durée de la guerre, allaient faire partie du corps expéditionnaire français en Italie en qualité de simples soldats. Les jeunes femmes déjà incorporées, qui venaient du Maroc ou d'Algérie, après une visite médicale très sérieuse et des tests d'aptitude préalables à la formation d'opératrices des transmissions, faisaient leur instruction à Hydra (Alger).

Engagées sitôt la libération de Tunis par les Alliés en mai 1943, nous étions internes au lycée Armand Fallières, à Tunis, sous le commandement du capitaine Delorme (père blanc de Carthage), aumônier général de toutes les troupes d'Afrique du Nord, particulièrement sévère sur la bonne moralité de ses "ouailles". "Vous oubliez votre condition féminine, vous devenez des soldats", dira-t-il dès le début. La mutation dans la peau d'un garçon ne se fera pas sans mal, l'égalité des sexes n'avait pas encore vu le jour. Finis la coquetterie, le maquillage, etc.

Déclarées "bonnes pour le service", nous étions strictement soldats de deuxième classe, classe 45, incorporées au 44e bataillon de transmissions de Tunis.

Tous les matins durant quatre mois, nous allions suivre des cours des trois disciplines des transmissions : radio, télétypiste, standardiste… Nos instructeurs du génie nous formaient avec patience et compétence. Ils nous apprirent même les installations des postes de communication. Nous montions dans les arbres (faute de pylônes) pour tirer les lignes aériennes. Les épissures devaient être parfaites.

Nous étions de véritables petits sapeurs. Rapidité et dextérité seraient primordiales dans la fonction qui allait être la nôtre : transmettre principalement les messages codés.

Les après-midi étaient réservés aux exercices physiques... tous les entraînements destinés aux "bleus" nous étaient imposés... l'enseignement militaire nous était dispensé avec vigueur. Nous avons été habillées en civil jusqu'au jour où un tailleur militaire vint prendre nos mesures pour confectionner nos uniformes de "soldats". Il coupait des jupes pour la première fois dans l'armée... Notre première permission chez nos parents en tenue fut aussi celle de l'au revoir. "Faites en sorte de faire respecter l'uniforme que vous portez", avait ajouté le Père Delorme.

Après cinq mois, fin prêtes en technique, théorie et pratique, nous allions quitter Tunis pour Alger, mutées au 45e bataillon de transmissions, en vue de regrouper toutes celles qui partiraient au C.E.F.

Le rassemblement sous les tentes installées à Hydra, sur les hauteurs d'Alger, nous fit découvrir cet amalgame de tous les services du C.E.F. réunis dans un même esprit, un même idéal. Nous n'allions pas être les combattantes de première ligne, mais nous porterions sur notre cœur le même insigne en cuivre, le coq gaulois qui se dressait sur ses ergots. Nous allions représenter un seul et unique soldat, le soldat de l'Armée Française d'Italie de 1944.

A Hydra, l'entraînement physique sera intensif. Nous embarquerons sur un transport de troupes anglais. Dorénavant, nous appartenons à la compagnie 807 des transmissions du C.E.F.I.

Après la campagne d'Italie, ce fut l'épopée de la Première Armée Française et le général d'armée Jean de Lattre de Tassigny pouvait écrire :

"Les volontaires féminines de la Première Armée, quelle que fût leur tâche, obscure ou exaltante, ont fait preuve d'un dévouement souriant, d'un zèle sans défaillance, certaines d'un héroïsme magnifique. Elles peuvent être fières de la part qu'elles ont prise à notre victoire. Que demain sous l'uniforme encore ou de retour dans leurs foyers elles restent intimement fidèles à l'esprit de l'armée "Rhin et Danube". Ainsi continueront-elles à bien servir la France. 

http://babelouedstory.com/thema_les/debarquement_provence/9505/9505.html

Hiver 1942 en Afrique du Nord. Le général Lucien Merlin commande les transmissions des trois armées. C'est à son initiative qu'une campagne de recrutement atypique est lancée par voie d'affichage. A travers la Tunisie, l'Algérie et le Maroc, des visages féminins et slogans accrocheurs recouvrent les murs des villes et des villages : "Pour libérer la France. Françaises, venez au Corps Féminin des Transmissions" ou "Françaises, engagez-vous dans les Transmissions". Le but de l'opération : inciter les femmes à venir gonfler les rangs du Corps féminin des transmissions (CFT). Les volontaires engagées au sein de ce corps auxiliaire sont bientôt surnommées "Les Merlinettes", renvoyant au patronyme de leur créateur.

 1 275 opératrices

Une incorporation devenue nécessaire, explique l'historien Luc Capdevila, spécialiste de la guerre et du genre en France : "Le recrutement des femmes dans les armées intervient à une période de pénurie drastique du point de vue des ressources humaines. Les femmes sont donc recrutées pour soulager les hommes d'autres tâches : combats et gros-œuvre, c'est-à-dire travaux liés à la logistique et aux infrastructures." Ainsi, les Merlinettes assurent les transmissions de données en occupant les postes d'électriciennes, téléphonistes, opératrices radio, standardistes, baudotistes ou encore télétypes. 1 275, c'est l'effectif initial du CFT, réparti au sein des trois armées (Terre, Air et Marine). Le CFT a une particularité, souligne le chercheur : "C'est la première fois qu'un corps spécifique de femmes soldats sans missions qui relèvent d'un corps traditionnel est créé." Auparavant, les femmes œuvraient surtout dans le domaine sanitaire, en tant qu’ambulancières, infirmières ou secrétaires. Autre spécificité de ce corps selon Luc Capdevila, "c'est qu'il existe en son sein, des commandements intermédiaires dirigés par une femme et un homme, tandis que le reste de la hiérarchie est exclusivement masculine", ajoute-t-il.

Le CFT et la féminisation des rangs

"Il fallait deux femmes pour remplacer un homme." C'est lors de ses recherches sur le rôle des femmes dans l'armée que le chercheur tombe sur cette citation inscrite dans une note de l'armée de l'Air. Des mots issus de la plume d'un phallocrate ? Pas si sûr selon l'historien : "Ces quelques mots sont le reflet de la mentalité de l'époque." Ce slogan qui apparaît sur les affiches marouflées en Afrique du Nord confirme la tendance : "Jeunes filles, engagez-vous, votre place dans les bureaux permettra à un homme de prendre les armes pour reformer notre armée". Quoiqu'il en soit, en avril 1944, on dénombre 1 095 Merlinettes, dont 37 officiers et 121 sous-officiers. 377 participent à la campagne d'Italie et font partie intégrante du corps expéditionnaire français du général Juin. 150 opératrices prennent part à la campagne de Tunisie. Lors du débarquement de Provence et de l'opération Anvil Dragoon, elles suivent les forces françaises de Libération.

In fine, le Corps féminin des transmissions illustre l'engagement spontané des femmes dans l'Armée française de Libération. Avec le Service de santé des armées, l'arme des transmissions est la première armée à féminiser les rangs. Luc Capdevila décrit "une rupture dans la représentation de la femme patriote" et "un processus d'émancipation féminine comme gage de citoyenneté".

Sources :

http://www.fondationmarechaldelattre.fr/images/texte/DP13.pdf

17 septembre 2017

Le Réseau Maurice

Dès 1940, certains militaires de carrière, démobilisés par l’armistice du 22 juin 1940, rejoignent les forces alliées en Angleterre ou en Afrique du nord. Leur premier souci est de constituer un réseau de passage de la frontière pyrénéenne. Dans ce but, ils prennent contact avec des officiers spécialistes du renseignement ou avec les agents du B.C.R.A. et se structurent peu à peu. Le réseau Maurice est parfaitement représentatif de cette démarche.

Le réseau réunit, dans un premier temps, quelques cadres des services de renseignement français, comme les capitaines Paillole et Pivet, ou le général Maurice Mollard (auquel on rend hommage après son arrestation en 1943 en baptisant ce réseau anonyme de son prénom), ainsi qu’un important contingent de cavaliers en activité ou réservistes. Puis, il s’ouvre à d’autres catégories de militaires.

Le réseau attire immédiatement l’attention des alliés, d’abord, en raison de son efficacité, ensuite, parce qu’il procède lui-même à la sélection des candidats, tous militaires professionnels. Il bénéficie ainsi d’aides financières et matérielles importantes, de la part de Londres. Durant ses premiers mois d’activité, en 1942, il utilise surtout des filières qui traversent la Catalogne, puis, il développe sa trame sur toute la longueur de la frontière, principalement en Ariège et dans les Basses-Pyrénées. Il est alors un des principaux réseaux de passage de l’ORA.

Les principales voies de l’antenne basco-béarnaise, sont placées sous les ordres du commandant (puis colonel) Pouey-Sanchou et du commandant Fatigue. Elles passent par Oloron, les vallées d’Aspe et d’Ossau, Tardets et la forêt d’Iraty. D’excellents résultats y sont enregistrés, avec plusieurs centaines de passages d’agents de renseignements des services secrets alliés.

La ligne d’Arudy est particulièrement sollicitée en 1943, lorsque le commandant Conze, responsable tarbais, décide d’y faire converger les militaires originaires de la région de Toulouse. Les candidats sont rassemblés à l’Hôtel des Sports, avant d’être conduits à la frontière par la vallée d’Ossau.

Cependant, malgré les précautions, plusieurs convois sont victimes d’arrestations et de trahisons. C’est notamment le cas sur la ligne Navarrenx-Tardets-Licq-Arette, au printemps 1943, puis surtout en juillet, avec le retournement d’un passeur, D.E., ouvrier espagnol travaillant dans les chantiers d’altitude. Sa trahison provoque, non seulement, l’arrestation de deux convois d’évadés et leur déportation, mais aussi, la neutralisation d’une partie du réseau, en France comme en Espagne. Après ce retentissant échec, les cadres du réseau imposent une nouvelle mesure de sécurité, l’authentification par un demi-billet de cinq francs, déchiré à Toulouse par le chef de convoi, remis par l’évadé au passeur lors de son arrivée en Espagne et restitué enfin au chef de convoi, qui possède l’autre moitié, afin de justifier la réussite de l’opération (donc le salaire à recevoir).

                        Claude Laharie

17 septembre 2017

Claude Monbeig; le métier d'exportateur

Au cours de ce quart de siècle de vie professionnelle civile, j'ai vécu les prodigieuses mutations de l'informatique, rendues possibles par des bonds technologiques qui sont loin d'être achevés. Il m'a fallu suivre, au moins pour pouvoir parler convenablement des matériels et des systèmes que j'avais à vendre.

J'ai consacré plus de la moitié de ces années à l'exportation et, pour parachever la formation que donnent les Ecoles de Commerce, je voudrais ajouter quelques remarques à ce sujet.

 

  • L'exportation est un métier de professionnel qu'on ne peut pas faire à moitié, ni à mi-temps.
  • Il faut pouvoir s'appuyer sur une cellule familiale solide capable de supporter les nombreuses absences.
  • Il faut une santé à toute épreuve car les décalages horaires et les changements de climats sont éprouvants, sans oublier que le rythme du travail sur place est souvent en dents de scie.
  • Il faut avoir des nerfs solides et beaucoup de calme, pour ne pas s'emballer ni se désespérer trop vite.
  • Il faut savoir prendre des initiatives, rendre compte à bon escient mais ne pas abuser du "parapluie" hiérarchique.
  • Il faut garder une large curiosité intellectuelle toujours en éveil, prendre la peine de connaître un minimum de l'histoire et de la situation du pays où l'on se rend et se ménager un peu de temps pour faire du tourisme intelligent (musées, monuments…). On a ainsi des sujets de conversation qui prouvent au prospect que l'on ne s'intéresse pas qu'à son argent !
  • Il faut être d'une loyauté à toute épreuve envers son patron.

 

17 septembre 2017

Claude Monbeig, RITA, USA

Au début de 1984, je reçus une nouvelle mission : la responsabilité commerciale, pour ma société, de vendre le RITA aux Américains. C'était un énorme programme de plusieurs milliards de dollars et la proposition était à elle seule un monument. Spacelab m'avait familiarisé avec le formalisme américain mais ce n'était rien à côté du War Department ! Le maître d'œuvre était la société américaine GTE-Sylvania, très habituée à ces procédures, qui avait mis en batterie un dispositif aussi impressionnant qu'efficace. Nous passions autant de temps à Boston qu'à Paris. Nous avions naturellement le soutien sans réserve de l'Armée Française avec pour conseiller technique militaire le général Jacques Deygout, l'un des concepteurs du RITA et futur Inspecteur des Transmissions.

La France remporta finalement ce marché mais la lutte avait été plus que rude avec notre concurrent anglais. Ainsi, une démonstration eut lieu sur le terrain, au début de 1985, dans l'est de la France, mettant en œuvre des moyens militaires américains, belges et français ; or on constata, pendant la démonstration, qu'un puissant émetteur s'efforçait, sans succès d'ailleurs, de brouiller le système. Cet émetteur fut localisé en Allemagne, en zone d'occupation britannique[1]

J'ai alors confié à mes camarades ma définition personnelle du fair-play britannique, qui consiste à admettre de bonne grâce la victoire de l'équipe anglaise !



[1] Ce sont en fait les Forces Armées Britanniques, qui sont installées dans plusieurs bases dans l'ancienne zone d'occupation (l'occupation a pris fin en 1955). 

17 septembre 2017

Claude Monbeig, exportation, Amérique du Sud

En plus de l'anglais, je parlais couramment l'espagnol ; j'étais donc trilingue et cette intéressante particularité n'avait pas échappé à la Direction. Aussi, lorsque la CIMSA décida de développer ses activités en Amérique Latine, je fus déchargé de toute autre responsabilité et nommé "ambassadeur itinérant", comme me le dit avec humour mon PDG.

Ma mission consistait, en m'appuyant sur le réseau international du Groupe, à rechercher les pays susceptibles d'offrir des débouchés à l'informatique spécialisée, dans le domaine des applications militaires, de l'exploitation pétrolière et des systèmes liés à la protection des personnes et des biens. J'agissais seul pour la première phase de prospection, et demandais l'appui de nos services techniques lorsque je le jugeais utile.

Je pris donc mon bâton de pèlerin et sillonnai pendant plusieurs années les cieux et les routes de l'Amérique Latine, contribuant dans la mesure de mes moyens à l'équilibre de la balance commerciale de la France.

Je me rendis rapidement compte que ma qualité d'ancien militaire permettait d'entrée de jeu de rompre la glace avec mes interlocuteurs et que dans ces pays, en plus du titre d'ingénieur, le poids des galons pouvait parfois être utile. Aussi, avec, dans chaque payes, l'accord de l'Attaché des Forces Armées, je m'attribuai donc les cinq galons nécessaires, dans la réserve : ça ne coûtait rien à personne et faisait sérieux. Je n'ai toutefois jamais osé aller jusqu'aux étoiles…

L'élément de notre "catalogue" qui suscitait le plus d'intérêt était le système d'automatisation des tirs et des liaisons de l'armée, dérivé de l'ATILA français et allégé en vue de l'exportation et je dus rafraîchir sérieusement mes connaissances en artillerie.

Des démonstrations réelles avec école à feu furent plusieurs fois nécessaires, le futur client voulant voir le système en action sur ses propres canons et chez lui, ce qui mettait en jeu, de notre part comme de la sienne, des moyens importants. J'eus ainsi, privilège rare pour un transmetteur, à commander la manœuvre d'un groupe d'artillerie blindée équipé de canons de 155 ; l'exécution reposait, heureusement, sur de vrais artilleurs.

Un jour, dans un pays aux immenses étendues, la zone de tir était fréquentée par de nombreux bovins, mêlés de quelques autruches. Le propriétaire jugea inutile de convoquer des gauchos pour les évacuer, disant que quelques coups de 105 lui tueraient au maximum une ou deux têtes de bétail, ce qui lui coûterait moins cher que les gauchos. En fait, les tirs de passèrent fort bien et il n'y eut aucune victime. Dans un autre pays, en revanche, un coup de 155 trucida une vache, améliorant ainsi l'ordinaire de la batterie !

 

Le prestige de l'Enseignement Militaire Supérieur Français rejaillissant sur ma modeste personne, j'eus dans plusieurs pays à faire des causeries à l'Ecole de Guerre, à l'Ecole d'Artillerie ou à des Etats-Majors ; elles avaient un caractère assez technique et portaient par exemple sur l'évolution des systèmes d'armes ou sur le C3I[1] dont on commençait alors à faire grand cas.

En Amérique Latine, on parle partout espagnol, sauf au Brésil où on parle portugais. Je décidai donc d'apprendre cette langue et suivis à cet effet, à 60 ans, un stage intensif de deux semaines. Ce fut dur mais le résultat fut spectaculaire : à l'issue de cette formation, je fus capable de prendre la parole en public à Brasilia et à Rio devant un parterre très étoilé et galonné ; je pus aussi, avantage appréciable, me faire comprendre des chauffeurs de taxi.

 

Le secteur pétrolier était nouveau pour moi mais nous y avions développé avec succès des systèmes dont je connaissais bien l'essentiel dans les domaines de la production (contrôles en tête de puit) et du transport (contrôle et régulation des gazoducs). Ces systèmes utilisaient surtout des micro-ordinateurs renforcés en vue de leur utilisation en conditions difficiles. J'eus donc à porter la bonne parole aussi bien au Mexique que dans la zone torride du lac de Maracaibo ou en Terre de Feu, à l'extrémité sud du continent.

 

On dit souvent des exportateurs, dans les entreprises, qu'ils ne font que "se balader". A titre d'exemple, voici le résumé d'un de mes voyages au Venezuela dont l'objet était la présentation réelle, sur le terrain, d'un système de télésurveillance des puits de pétrole à balancier.

Dimanche soir, 23h 59, départ de Roissy par le vol Air France.

Lundi : après une brève escale à Pointe-à-Pitre, arrivée à Caracas à 5h30, heure locale (11h 30 à Paris). Formalités de police, bagages, douane.

Je rejoins à pied l'aéroport national, distant de 500 mètres (avec un chariot et un porteur). Enregistrement pour le vol intérieur à destination de Maracaibo et envol à 9h.

Arrivée à Maracaibo une bonne heure après, accueilli par un de nos ingénieurs qui m'emmène avec sa voiture à Lagunillas, à une bonne cinquantaine de kilomètres, de l'autre côté du lac. Il fait déjà très chaud.

A Lagunillas, chez le prospect, une filiale de Petroleos de Venezuela, je retrouve mon équipe technique et vérifie que tout est prêt pour la démonstration de l'après-midi. Un coup de rasoir électrique, un peu d'eau fraîche sur la figure, et me voilà prêt. Déjeuner sur le pouce.

Vers 15h, début des réjouissances. Je planche pour expliquer le topo, dans une salle heureusement climatisée, puis nous allons sur le terrain faire joujou avec notre système. Pour la température, Lagunillas vaut la Death Valley, et tout le monde transpire abondamment. Le débriefing a donc lieu, vers 19h, au Cercle des Pétroliers, où nous pouvons nous rafraîchir et discuter tout en absorbant d'impressionnantes quantités ce bière et de sandwiches. On parle d'abord de technique, par principe, puis d'un peu de tout. Nous sommes en pleine campagne présidentielle et les discussions vont bon train ; je me souviens d'avoir mis tout le monde d'accord en suggérant que le meilleur candidat serait certainement Don Juan Carlos de Borbón !

On se sépare vers 23h et nous reprenons la route vers Maracaibo (heureusement que je ne conduis pas).

Mardi : arrivée vers 1 heure du matin à l'Hotel del Lago où ma chambre est retenue et payée d'avance (la confiance règne !), je peux enfin me coucher : je suis debout depuis dimanche matin, soit 48 heures exactement avec les six heures de décalage horaire. La nuit est d'ailleurs courte puisque nous repartons vers 8h du matin pour Lagunillas…

 

Je représentai également ma société dans plusieurs Congrès internationaux, fort appréciables car ma femme et moi y étions les invités officiels de l'organisme organisateur. Denise avait d'ailleurs pu m'accompagner dans plusieurs de mes pérégrinations où elle jouait fort bien son rôle. Parlant plus que correctement l'anglais et l'espagnol, elle participait aux mondanités des épouses des généraux et colonels que je devais convaincre de l'excellence de nos produits. Elle jouait encore le même rôle lorsque nous étions amenés à recevoir ces mêmes personnalités en France.

 

Ces rencontres se faisaient parfois sous haute protection car la promotion des systèmes informatisés concernant la sécurité des personnes et des biens m'amenait à fréquenter de hauts responsables des services de police, souvent issus de l'Armée, en général avec l'appui du service français chargé de la coopération internationale de police.

En effet, dès le début des années 80, nous proposions le système de production de documents d'identité infalsifiables et inviolables, que la France refuse longtemps pour des raisons idéologiques. Nous eûmes des discussions très poussées dans un pays réputé pour sa compétence en contrefaçons de tous genres dont certaines remarques, dûment mises à profit, nous permirent d'améliorer le produit qui est maintenant en service chez nous.

L'atmosphère était parfois particulière. Je pense à un colonel, chargé de l'organisation des élections dans un pays d'Amérique Centrale et dont le souci était le dénombrement et l'identification de la population indienne. L'escalier menant à son bureau était, comme son antichambre, encombré de militaires peu rassurants, en tenue impeccable et armés jusqu'aux dents. Dans un autre pays, un contrôleur général de police me reçut très aimablement tout en nettoyant son pistolet…

Autre anecdote, dans un autre pays, au demeurant accueillant et très sympathique. Ayant rendez-vous avec le chef du service des marchés de la Police Fédérale, j'arrive à l'heure prévue en compagnie du représentant local de Thomson-CSF. La secrétaire nous explique que le colonel ne va pas tarder à arriver, qu'il donne en ce moment un cours à l'Ecole de Police, et que nous pouvons l'attendre au bar du mess des officiers, où nous pourrons prendre un café. Après quelques échanges de banalités avec le jeune et fringant capitaine chargé de nous tenir compagnie, il nous demande si nous connaissons le folklore de son pays et, sur notre réponse négative, il se met au piano et nous chante plusieurs airs populaires, avec une fort jolie voix. Nous avons passé un moment très agréable mais je ne pense pas que cette méthode ait été générale dans les commissariats de ce pays !

 

La sécurité était parfois impressionnante. Ainsi, quand j'avais l'occasion de rencontrer mon frère Jacques, alors patron de Renault Argentine (1982-1983), je bénéficiais des mesures de protection qui étaient les siennes. Lorsque nous devions dîner en ville, il envoyait son chauffeur, armé, me chercher à l'hôtel et il y avait deux véhicules, le deuxième transportant les gardes du corps qui descendaient de voiture pour me "couvrir" lorsque je montais ou descendais de la voiture de tête. Ce déploiement de force impressionnait toujours les autres membres de la mission Thomson-CSF.

 

Le gouvernement français nous interdit parfois de proposer nos systèmes dans des pays aux régimes non conformes à ses idées ; nos concurrents anglais, eux, ne s'embarrassaient pas de ces scrupules et ne mélangeaient pas les genres : business is business.



[1] "Command, Control ; Communication and Intelligence" = Commandement, Contrôle, Communications et Renseignement.

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