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Mémoires d'un artilleur
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11 février 2008

De l'édition... suite et fin.

 

COUPER OU NE PAS COUPER… TELLE EST LA QUESTION !

 

 

 

 

 

 

 

Des lettres… des dizaines de lettres… des centaines de lettres… plus encore ! Des carnets de mémoires, de notes… On lit tout, on transcrit tout, on tape tout intégralement, même les répétitions, même les fautes d'orthographe, avec l'intime conviction que changer la moindre chose serait sacrilège…

 

 

 

Et puis un jour, on constate avec effroi qu'on a déjà 500 pages tapées, et qu'il reste encore la moitié des textes à transcrire !

 

 

 

Alors il faut choisir entre deux options : soit faire œuvre d'archiviste, et là, il faut effectivement tout garder et respecter le texte intégralement; soit faire œuvre d'éditeur avec la volonté d'obtenir un ouvrage agréable à lire, que ce soit par les membres de sa famille, ou par d'autres lecteurs, et il faut bien se résoudre à faire quelques coupes.

 

 

 

Personnellement, j'avais plus de 1500 lettres et cartes postales. Souvent, par crainte d'un courrier perdu, mon grand-père résumait dans une carte ce qu'il avait développé dans une lettre. Souvent aussi, les cartes ne contenaient que quelques mots sans intérêt sur le thème "tout va bien".

En outre, pour que le texte soit compréhensible, il me fallait ajouter des notes explicatives, et je tenais aussi beaucoup à insérer des illustrations, puisque j'avais toutes les photos prises par mon grand-père, sans parler de ses cartes postales.

Alors j'ai fait des coupes, la mort dans l'âme au début, en hésitant beaucoup, puis plus facilement ensuite. J'ai éliminé les redites nombreuses, les descriptions des photos, bien utiles pour moi, mais sans intérêt pour un lecteur. J'ai supprimé aussi des allusions peu claires à des membres de la famille ou à des amis, ainsi que les multiples variations finales du "je vous embrasse bien fort".

J'ai inséré notes de bas de page, photos, cartes postales, annexes… J'ai imprimé le tout, et tout relu. J'ai retrouvé des répétitions, supprimées à leur tour; revu et résumé certaines notes, abrégé des annexes. Je visais 500 pages, je n'ai pas pu descendre en-dessous de 560.

La mise en page a été l'occasion d'ultimes modifications, en particulier au niveau des illustrations, qu'il a souvent fallu réduire ou déplacer, en essayant de leur conserver un emplacement logique. Une fois, je le confesse, je n'ai pas trouvé d'autre solution que celle consistant à intervertir deux passages d'une même lettre, pour qu'une photo puisse être placée à côté du passage correspondant. C'était ça ou reprendre tout l'ensemble depuis le début. J'en étais à l'année 1918, je n'ai pas eu le courage de reprendre à 1914 !

 

 

 

C'est un choix difficile à faire. Mais j'ai lu de nombre de "Mémoires" et de "Correspondances" de personnages et de siècles divers, et j'ai été bien souvent déçue par la médiocrité de l'ensemble et le peu de passages réellement intéressants. Quitte à risquer le bûcher pour atteinte blasphématoire aux règles historiques et littéraires, j'irai jusqu'à dire que les "Mémoires" de Monsieur le Duc de Saint-Simon gagneraient beaucoup à être expurgées… Alors si on veut plaire aux lecteurs, il faut se résigner à faire des coupes, au risque de passer pour iconoclaste.

 

Yoga

 

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