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Mémoires d'un artilleur
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17 septembre 2017

Claude Monbeig. Exportation

La gamme MITRA inscrivit un succès spectaculaire à son actif lorsque l'Agence Spatiale Européenne et la NASA l'adoptèrent pour le programme Spacelab ; les mini-ordinateurs civils assuraient des missions au sol (contrôle automatique, préparation des expérimentations, etc) et une version spéciale du calculateur militaire, dite 125 MS, était installée à bord du laboratoire Spacelab emporté par la navette spatiale.

La préparation de ce contrat et de ses ramifications successives nous obligea à suivre les méthodes de travail américaines. Il y avait bien entendu les contraintes industrielles très strictes propres aux programmes spatiaux mais les propositions commerciales et les devis devaient respecter un formalisme assez lourd et cela exigeait un personnel adéquat. Ce travail m'échut parce que j'avais du personnel bien rodé et que je parlais couramment l'anglais, langue officielle et obligatoire du programme auquel participaient des Américains, des Allemands, des Belges, des Danois, des Français, des Hollandais, des Italiens, des Britanniques… et j'en oublie sûrement.

Une boutade courante de la NASA prétendait que pour un kilo mis sur orbite, il fallait une tonne de papier : je crois bien que c'était inférieur à la réalité !

Les réunions, fréquentes, se tenaient aussi bien à Vélizy qu'à Brême, Anvers, Washington DC, Houston (Texas), Huntsville (Alabama), Los Angeles ou Noordwich (Pays-Bas). Dans un programme international, l'organisation contractuelle n'est pas simple, en raison de la règle financière du "juste retour". La NASA orchestrait le tout mais Spacelab était une responsabilité européenne et le maître d'œuvre était allemand avec deux coopérants principaux, l'un, belge, pour le sous-système sol et l'autre, français, pour le sous-système embarqué. C'est à ce dernier que nous avions affaire puisque nous fournissions tous les mini-ordinateurs MITRA et 125 MS compatibles entre eux, ainsi que de nombreuses prestations associées. Cela ne nous empêchait pas de recevoir des commandes directes du maître d'œuvre ou des coopérants américains de la NASA, de même qu'il y avait de multiples commandes croisées entre tous les fournisseurs. Pour ma part, je connaissais bien le maître d'œuvre belge car je travaillais déjà avec lui dans le cadre du RITA. Mais il fallait la boussole et le plan directeur pour s'y retrouver…

Les choses se passèrent assez bien en moyenne puisque Spacelab réussit tout de même à voler !



 

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