Voyager en octobre 1944, la galère !
Solange à Paul. Samedi 21 octobre. Le passage pour Nice m'est refusé. Je suis partie pour Nice Lundi 16 et, ayant appris à Arles que Nice était zone interdite et que je n'y pourrais aller sans sauf-conduit, je suis allée demander les papiers voulus (non à Marseille, le seul train y conduisant ayant 4 heures de retard) mais à Avignon pour lequel j'ai eu la chance d'avoir un train (le retard de l'autre m'aurait toujours permis de le prendre ensuite pour Marseille). Après courses et démarches nulles et repas, on m'a fait voir le papier reçu au commissariat, refusant toute demande d'entrée dans les arrondissements de Nice, Puget-Théniers, Barcelonnette, déclarés zones de guerre et zones interdites. Essayer de passer outre avec le Var comme défense aurait été folie, je suis donc revenue le cœur bien gros.
Paul à Solange. Lundi 23 octobre. Ce que je ne comprends pas du tout, c'est l'histoire de l'interdiction de venir à Nice. A ma connaissance, il n'y a pas un mot de vrai : on vient à Nice sans plus de difficulté qu'avant, sans laissez-passer;