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Mémoires d'un artilleur
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15 novembre 2009

Voyager en octobre 1944, la galère !

Solange à Paul. Samedi 21 octobre.  Le passage pour Nice m'est refusé. Je suis partie pour Nice Lundi 16 et, ayant appris à Arles que Nice était zone interdite et que je n'y pourrais aller sans sauf-conduit, je suis allée demander les papiers voulus (non à Marseille, le seul train y conduisant ayant 4 heures de retard) mais à Avignon pour lequel j'ai eu la chance d'avoir un train (le retard de l'autre m'aurait toujours permis de le prendre ensuite pour Marseille). Après courses et démarches nulles et repas, on m'a fait voir le papier reçu au commissariat, refusant toute demande d'entrée dans les arrondissements de Nice, Puget-Théniers, Barcelonnette, déclarés zones de guerre et zones interdites. Essayer de passer outre avec le Var comme défense aurait été folie, je suis donc revenue le cœur bien gros.

Paul à Solange. Lundi 23 octobre. Ce que je ne comprends pas du tout, c'est l'histoire de l'interdiction de venir à Nice. A ma connaissance, il n'y a pas un mot de vrai : on vient à Nice sans plus de difficulté qu'avant, sans laissez-passer; en tout cas, rien n'existe comme contrôle à St Laurent du Var, c'est sûr. On a bien édicté la création des deux zones, mais on n'a pas dit qu'il y aurait de ligne de démarcation, en tout cas, celle-ci serait au Rhône; or tu l'as traversé sans difficulté administrative, sinon sans peine. C'est d'autant plus vexant. Le difficile, c'est le parcours Marseille Nice car il n'y a toujours absolument rien et on ne passe qu'en camions et autos, le car (3 fois par semaine, je crois) étant pratiquement exclusivement réservé aux officiels en mission. En somme, tu as pu, hélas ! t'en rendre compte, le voyage est impossible actuellement pour une famille. Par conséquent, il faut bien en prendre son parti, quoi qu'il en coûte, et admettre que vous ne pouvez pas, pour le moment, revenir, au moins par Nîmes et Marseille. La séparation continue et se prolonge. Acc_s_Nice

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